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5° dimanche de carême


 Jr 31, 31 – 34 ; Ps 50, 3-4, 12-15 ; He 5, 7 - 9 ; Jn 12, 20-33


Deux beaux livres ont été assemblés, complétés samedi 17 mars, à la journée « Fraternels et Solidaires » : le Livre des Merveilles et le Livre des Fragilités.  Il nous faudra continuer de les écrire … en groupe ou aussi, de façon individuelle. ll n’y a pas de date limite. Et en effet, que de fragilités dans notre monde, mais pas plus que « dans le temps ». De tous temps, les humains souffrent de leurs fragilités. Même des personnes que l’on n’imaginerait pas.
Tenez, nous venons d’entendre la Parole de Dieu. Elle nous dit que Jésus-Christ Lui-même se sent fragile. Ecoutons-le à nouveau :
 « Maintenant je suis bouleversé. Que puis-je dire ? Dirai-je : Père, délivre-moi de cette heure ? Mais non ! »
Tout comme vous, avec mon expérience de vie et à lire ces pages de notre Livre des Fragilités, nous savons bien qu’assez souvent nous ne sommes ni des êtres surdoués, ni bardés de toutes les réponses aux questions de la vie … A lire ces pages, je constate que : nous avons tous besoins les uns des autres. Et plus encore : nous souffrons de tout ce qui nous semble être comme une mise à l’écart. Ecoutez quelques-unes des expressions que j’y ai recueillies :
« Le soignant qui m’ouvre la porte et qui ne cherche pas du tout à me parler. »
« Difficultés de s’accepter avec ses problèmes, ses différences. »
« Difficultés de rendre service lorsque je n’en ai pas envie, ou que cela n’est pas le moment. »
« La maladie qui frappe sans crier gare et qui nous déstabilise. »
« Accepter que des personnes ‘’différentes’’, démunies, soient partie prenante de la vie de nos communautés. »
Alors, que dire : « Père, délivre-nous de cette heure? Mais non ! »
Tenez, avez-vous remarqué ? Le Christ Jésus dit : « Père, »
Ne nous a-t-Il pas appris la prière du Notre Père pour que nous nous rappelions en permanence que nous sommes frères ? Nous sommes frères, même dans nos fragilités. Nous sommes frères afin que nous puissions porter la vie ENSEMBLE, avec toutes ses fragilités. Ensemble, nous sommes plus forts, ensemble nous faisons grandir la vie.
Eh ! N’est-elle pas belle la chaine de la Solidarité, vécue par vous tous ? Imaginez plein de mains, tracées samedi dernier, à la journée « Fraternels et Solidaires », sur un grand panneau !
Cette chaine est à l’image de celle vécue par les Grecs montés à Jérusalem : " ils abordèrent Philippe qui va le dire à André ; et tous les deux vont le dire à Jésus." Oui, c’est comme ça. Tout seul, peu de chance qu’on arrive à atteindre le but recherché.
A plusieurs, on s’encourage, on y parvient et on s’enrichit le cœur.
Voici quelques exemples tirés de notre Livre des Merveilles :
« Un prisonnier s’est chargé d’accueillir un nouvel arrivé, il l’a guidé dans la prison. »
« Pour Océane, une trentaine de personnes de 25 à 75 ans se mobilisent pour la faire évoluer. L’évolution est perceptible … »
« La mise à disposition de leur jardin à deux personnes à la recherche d’un site ombragé pour un pique-nique. »
« A la maison de retraite, les ‘’roulants’’, les bénévoles qui poussent les chariots des résidents qui vont à la messe. »
« Savoir qu’on peut compter sur les autres, par exemple, avec le service ‘’Dépann' Maman’’ »
Et une jeune qui écrit : « Je pense à une fille qui se sent seule. »
Et un confirmant : « J’ai fait un don pour le Téléthon et les Restos du cœur. »
C’est très divers, c’est très varié et tellement riche.
C’est cela la Solidarité au quotidien. Elle se vit sans publicité. Elle se vit et les journaux n’en parlent pas. Pourtant, alors même que les drames sont nombreux, et c’est peu dire ces jours-ci, pourtant, ces bonnes nouvelles, ces belles merveilles, il nous faut savoir les observer. Pourquoi ? Parce que nous avons un cœur, là, au-dedans de nous, dans tout notre être. Ce cœur, c’est comme un réservoir. Il a besoin de se maintenir rempli. Sinon ? Eh bien, il s’assèche, il fissure, et finit même en cœur de pierre. Nous avons besoin qu’il se réhydrate en permanence, qu’il s’emplisse jusqu’à un niveau qui appartient à chacun et cela fera du bien à notre enthousiasme, cela fera du bien autour de nous.
Regardons, écoutons ce qui se vit : des tas de beaux et de bons actes, des plus discrets souvent. Réjouissons-nous et allons-y nous aussi, selon nos réelles capacités : les prières, les encouragements, les actions, etc. Avec les autres ? Oui, autant que possible.
Et puis, Jésus-Christ nous dit que servir nos frères, c’est servir Dieu. « Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. » Nous avons donc tout à gagner, rien à perdre.
Rien à perdre ? Si nous laissons le réservoir se vider, probablement que nous perdrons, et beaucoup. Ecoutons encore le Christ-Jésus :
« Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; » Eh oui!
Il dit encore : « Celui qui aime sa vie la perd »
Alors surtout, n’oublions pas la suite : « mais s'il meurt [ce grain de blé], il donne beaucoup de fruit. »
« celui qui se détache de sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle ».
Vous voyez l’enjeu, il est de taille et tellement beau. J’y crois.
Encourageons-nous les uns les autres, sans cesse.
Continuons aussi de prier, comme le fait Jésus. Et nous pourrons Servir la Fraternité, heureux de prendre sur nous, pour ? :
pour gagner la Vie comme Le Christ.


Grégoire ROUSSELEAU, diacre permanent
le 25 mars 2012


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