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5° dimanche de carême


 Jr 31, 31 – 34 ; Ps 50, 3-4, 12-15 ; He 5, 7 - 9 ; Jn 12, 20-33

Contexte : Journée du Pardon, invitation particulière faite aux fiancés ; messe conclusive.

        Ce cinquième dimanche de carême n’est pas un jour comme les autres dans notre paroisse. D’abord, c’est le dimanche où il nous est proposé de nous investir aux côtés du CCFD Terre Solidaire, de nous souvenir que notre foi est vaine si elle ne nous tourne pas d’abord vers les plus pauvres.
        Et puis demain matin à l’église Notre-Dame, à la messe de 11h, nous accueillerons trois jeunes adultes et deux collégiens de notre paroisse, qui approchent du terme de leur cheminement de catéchumènes. Dans deux semaines, ils seront baptisés lors de la veillée pascale, en l’église de la Trinité. Et ce cinquième dimanche de carême est très particulier pour eux, puisqu’ils vont participer au rite des scrutins.
        Nous avons aussi eu la joie, cet après-midi, de vivre la journée du pardon.

        Et puis, encore un autre motif de joie, nous accueillons parmi nous ce soir des couples de fiancés qui arrivent au terme de leur parcours de préparation au mariage, mariage qui aura lieu dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois dans notre paroisse. Exceptionnel, donc, ce cinquième dimanche de carême ! Nous n’avons pas tous les jours autant de raisons de nous réjouir !

        Chers fiancés, je ne sais pas si c’est le hasard, mais si vous avez bien écouté la première lecture de ce soir, elle devrait vous interpeller ! Il y est question d’alliance ! Le mot alliance revient 5 fois dans les paroles de Jérémie, c’est-à-dire dans la parole de Dieu, puisque Jérémie est un prophète, et un prophète est celui qui parle au nom de Dieu, qui dit les mots de Dieu. C’est le sens de « oracle du Seigneur » qui est répété dans le texte.
Mais de quelle alliance s’agit-il ?
        « Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur » Dieu fait alliance avec nous. Et ce n’est pas une alliance matérielle. C’est une alliance de cœur à cœur. Lors de votre mariage, vous vous passerez au doigt l’un de l’autre un anneau pour sceller une alliance d’amour entre vous deux. C’est pourquoi on appelle cet anneau une alliance. Mais ce n’est pas seulement entre vous deux que se noue cette alliance. Cet anneau est l’image de l’alliance que Dieu fait avec vous. Dans ce mariage, vous serez donc trois ! Car l’amour qu’il vous donne de vivre, vient de lui et de lui seul. En même temps que vous vous promettez alliance l’un envers l’autre, Dieu lui aussi fait alliance avec vous. Et c’est une alliance (1) fidèle, (2) féconde et (3) éternelle, dans laquelle vous entrez (4) librement : Vous comprenez pourquoi le mariage chrétien s’appuie sur ces 4 piliers : (1) fidélité, (2) fécondité, (3) indissolubilité, (4) liberté. Dieu conclue avec vous une alliance fidèle, féconde et éternelle, dans laquelle vous entrez librement.

        Dieu, lui, son alliance d’amour, ce n’est pas seulement par un objet extérieur, un anneau, qu’il veut la signifier. Il veut la graver jusque dans notre cœur.  « Je mettrai ma loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur » et il va même plus loin : « Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. » Son alliance consiste à pardonner nos fautes. Si ce n’est pas de l’amour, ça ! Il nous aime au point de pardonner toutes nos fautes, d’oublier nos péchés. Sommes-nous capables, nous-mêmes, d’en faire autant, même dans nos couples ?

        Ce pardon de nos fautes, si important pour vivre ensemble, mais si difficile à mettre en pratique, l’auteur du psaume 50 que nous venons de chanter le demande à Dieu : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché ». Se savoir pardonné peut nous remplir de joie, car être pardonné est le signe que l’on est aimé. « Rends-moi la joie d’être sauvé » insiste le psalmiste. La joie d’être pardonné, la joie d’être aimé malgré nos fautes, nos erreurs, nos mauvais choix. Et Dieu sait si la vie en couple est un lieu où on est confrontés au mal : vivre ensemble n’est pas si facile, il peut arriver tellement souvent que l’on fasse du mal à l’autre, qu’on le blesse, le plus souvent involontairement, par maladresse.

        Vous les fiancés, comme ces catéchumènes qui demandent à être baptisés à Pâques, vous êtes en quête d’amour. Mais nous autres, aussi, chacun de nous, nous sommes en quête d’amour ! Nous sommes en quête de Dieu, car Dieu est amour, et l’amour, ce n’est pas un sentiment, c’est une personne, c’est Dieu lui-même !
Oui, nous, chrétiens baptisés depuis longtemps, rappelons-nous que cette quête est celle de notre vie. La seule qui vaille vraiment. Et ce temps de carême est l’occasion que l’Eglise nous donne chaque année pour nous le rappeler, pour nous aider à renouveler notre désir de Dieu. D’où la journée du pardon qui nous a permis de nettoyer notre cœur, de le désencombrer, comme un grand ménage de printemps, afin de purifier notre désir.
        Car le chrétien en effet est celui qui désire Dieu, et qui sait que Jésus est celui qui peut nous mener à lui.

        « Nous voudrions voir Jésus », demandent ces pèlerins grecs à Philippe, l’un des Douze, dans l’évangile d’aujourd’hui. Interrogeons-nous, nous aussi. Voudrions-nous voir Jésus ? Est-ce vraiment notre désir ? Au cours de ce carême, avons-nous pu percevoir cet essentiel de notre vie ? Et comment pouvons-nous le voir ? Le CCFD vient nous le rappeler : Jésus est présent dans notre cœur, bien sûr, mais aussi dans toute personne qui m’entoure, particulièrement dans les plus nécessiteux, les plus petits, qui sont nos frères, nos sœurs, parce qu’ils sont le visage du Christ. « Ce que vous avez fait au plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » nous a-t-il dit.

        Gardons un moment de silence, et laissons au fond de notre cœur cette phrase nous interpeler : « Nous voudrions voir Jésus » le voulons-nous vraiment ? Personnellement, est-ce vraiment mon désir ? Quels moyens je me donne pour le rencontrer, pour le retrouver dans le fond de mon cœur ? Pour le reconnaître dans les personnes proches ou lointaines qui sont mes frères et mes sœurs en humanité ?


Daniel BICHET, diacre permanent
le 17 mars 2018


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