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4° dimanche de Pâques





Claire de Castelbajac était une jeune fille pleine de joie. Née en 1953 elle est décédée à l’âge de 22 ans d’une maladie foudroyante. Voici le dialogue de Claire, âgée de 6 ans avec sa maman :
"- Vous savez ce que je veux être plus tard ?
- Oui, je le devine. Tu veux être religieuse.
- Non, c'est plus fort que ça.
- Alors je ne devine pas...
- Je veux être sainte, voilà ! C'est plus fort que d'être religieuse, hein ?"

Dans son message pour cette 46° journée mondiale de prière pour les Vocations sacerdotales et religieuses, Benoît XVI nous dit : «  La vocation au sacerdoce et à la vie consacrée constitue un don divin spécial qui s'insère dans le vaste projet d'amour et de salut que Dieu a sur chaque homme et sur l'humanité entière. Dans sa lettre aux Éphésiens, l'apôtre Paul, dit: «Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ, nous a élus en lui dès avant la création du monde pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour» (Ep 1,3-4). Pour être saints ! Et Benoît XVI poursuit « Dans l'appel universel à la sainteté se détache l'initiative spéciale de Dieu qui choisit certains afin qu'ils suivent son Fils Jésus Christ de plus près et soient ses ministres et ses témoins privilégiés ».

Nous disons dans le Credo que Dieu est tout-puissant. On pourrait comprendre qu'il est le seul maître et que nous ne sommes que ses serviteurs. Or Jésus nous dit : «Je ne vous appellerai plus serviteurs mais amis » (Jn 15,15).
Oui, Dieu est tout-puissant, mais c'est une puissance d'amour. Il est le seul à nous aimer vraiment. D'ailleurs, dans sa première lettre, Jean nous dit : «voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés» (1 Jn 3, 1).
L'appel de Dieu adressé à chaque homme ne peut être qu'un appel d'amour, sinon Dieu se renierait lui-même !
Parce que Dieu est amour, chacun de nous est appelé à devenir et à vivre de plus en plus comme son enfant.
Dans une famille, tous n'ont pas le même caractère, la même place, le même service, mais tous ensemble vivent un seul et même amour, chacun selon sa mission, son charisme comme on dit aujourd'hui. Ainsi en est-il dans l'Église, famille de Dieu. Nous sommes tous appelés, chacun différemment, mais chacun pour construire avec les autres le Corps du Christ qui est l'Église.
Guy de Larigaudie, un scout, mort au combat en 1940 en Belgique disait : "La vie idéale est celle où Dieu, individuellement, nous veut moine, aventurier, cordonnier ou assureur."
Les appels sont différents, mais comment reconnaître le nôtre si personne ne nous parle de cet amour manifesté par le Bon Pasteur ? C'est pour faire connaître cet amour que certains sont appelés, au sein de l'Église tout entière. Par l'écoute et l'aide à leurs frères et sœurs, par la Parole et les sacrements, dans l'invitation à répondre à l'initiative de Dieu : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, et je donne ma vie pour mes brebis » (Jn 10, 14-15), ils sont appelés à être parmi nous reflets du Bon Pasteur.

Appelés à une Vocation pour faire connaître cet amour. Une Vocation pour transmettre cet amour.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus l’a exprimé à sa manière profonde et enfantine : « O Jésus, mon Amour… ma vocation, enfin je l’ai trouvée, / ma vocation, c’est l’amour !…
Oui, j’ai trouvé ma place dans l’Eglise et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’Amour… ainsi, je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé !… »
Devant un tel appel à tout donner, dans une société qui nous pousse plutôt à tout garder pour soi, on pourrait avoir peur. Rappelez vous Jean Paul II : « N’ayez pas peur ! Et il poursuit :  
Ne pas avoir peur. Voilà l’élément constitutif de la vocation : parce que, en effet, l’homme a peur. Il n’a pas seulement peur d’être appelé au sacerdoce, il craint aussi d’être appelé à la vie, à ses tâches, à une profession, au mariage. Il a peur. Cette peur révèle aussi un sens de la responsabilité, mais non pas une responsabilité mûrie. Il faut vaincre la peur pour parvenir à une responsabilité mûre.
Il faut accueillir l’appel, écoutez, recevoir, mesurer avec ses propres forces et il faut répondre : oui ! Oui ! Rassure-toi ! N’aie aucune crainte parce que tu as trouvé la Grâce, ne crains pas la vie, ne crains pas la maternité, ne crains pas ton mariage, ne crains pas ton sacerdoce, car tu as trouvé la Grâce. Cette certitude, cette conscience nous aident comme elles ont aidé Marie. (Jean-Paul II, homélie du 25 mars 1982).
A la question de l’ange à l’Annonciation, la réponse de Marie requiert toute sa liberté. "Comment cela sera-t-il puisque je ne connais pas d’homme ?"
A la différence de Zacharie qui doute et voudrait un signe (Luc 1, 18), Marie exprime dans sa question son désir de recevoir le signe de Dieu, de toute son intelligence, de tout son cœur. "C’est ainsi que, toujours dans la vocation, brillent ensemble l’amour gratuit de Dieu et l’exaltation la plus haute possible de la liberté humaine, celle de l’adhésion à l’appel de Dieu et de la confiance en lui" (Jean-Paul II : Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur).
Mgr Georges Soubrier interrogé par des jeunes sur la vocation leur a dit :   « Reconnaître notre vocation, c’est laisser Dieu nous révéler que nous avons du prix à ses yeux. Son appel nous fait devenir pleinement ce que nous sommes ».
Le baptême est le premier sacrement que nous avons reçu.
C'est une porte qui s’est ouverte ainsi sur la vie de Dieu, dans l'Église.

Comme chaque sacrement, le baptême est un don de Dieu. Il ouvre à la liberté d'orienter sa vie selon la volonté du Père, dans l'offrande du Fils et dans l'amour de l'Esprit Saint. Mais il donne aussi la capacité de répondre à d'autres appels que l'Église aide à discerner.
Au sens étymologique, la vocation est un appel (du mot latin vocare, appeler). Il a longtemps désigné l'appel à s'engager dans une vie religieuse (prêtrise, vie monacale, etc.). Aujourd'hui ce mot est utilisé dans un sens plus large pour désigner l'appel que peuvent ressentir des personnes à une mission particulière : humanitaire, professionnelle, scientifique, etc. Et la première question que l’on pose à un jeune qui a trouvé sa voie : Alors est tu heureux ? Je laisse la parole à Claire de Castelbajac pour répondre :

Pour Dieu ta vocation c’est le bonheur !  ("Tu as pour vocation le bonheur !")

Philippe ARRIVE, diacre permanent
VERTOU                 
2-3 Mai 2009   
                                                                                



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