Année B
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retour vers l'accueil3° dimanche de Pâques
Ac 3, 13-15. 17-19 ; Ps 4 ; 1 Jn 2, 1-5a ; Lc 24, 35-48
Jésus est ressuscité. Il est vraiment ressuscité. Cet événement est
invraisemblable, inimaginable, incroyable. D’ailleurs, en le revoyant
vivant, les premiers témoins ne reconnaissent pas Jésus. Ils le
prennent pour un jardinier, pour un compagnon de route, ou pour un
fantôme. C’est à l’appel de son nom que Marie de Magdala le reconnaît.
C’est à la fraction du pain que les disciples d’Emmaüs l’identifient.
C’est en le touchant que Thomas cesse de douter. La résurrection
de Jésus est tellement inattendue qu’elle aveugle les premiers témoins.
Pourtant cet événement va bouleverser leur vie et leur témoignage va se
répandre dans le monde entier. Pour nous tous qui croyons sans avoir
vu, ce mystère est l’événement sur lequel se fonde notre foi. Et nous
n’avons pas fini d’en apprécier les fruits. Je vous propose d’en
récolter trois aujourd’hui : l’importance de la rencontre et du
partage, la présence surprenante de Jésus, la place centrale de sa
résurrection dans l’histoire de l’humanité.
Le premier fruit qui nous est montré dans l’évangile du jour, c’est
l’importance de la rencontre et du partage. Cela se voit dans
l’attitude des deux disciples d’Emmaüs qui ont croisé Jésus sur leur
chemin sans le reconnaître d’abord, et qui ont compris après coup ses
paroles et ses gestes : son commentaire des Écritures qui leur a brûlé
le cœur, la fraction du Pain à laquelle ils l’ont reconnu. Cette
rencontre et ce partage provoquent sur eux un effet immédiat : ils
reviennent précipitamment à Jérusalem. C’est qu’ils éprouvent à leur
tour le besoin de rencontrer les autres disciples et de leur raconter
ce qu’ils ont vécu si intensément. C’est cette apparition de Jésus
ressuscité et vivant qu’ils viennent partager avec eux. Jésus s’est
révélé à eux. Il a fait irruption dans leur vie. Il était là bien
vivant cheminant avec eux et partageant le pain rompu. Ils le disent
tout simplement aux autres disciples.
N’est-ce pas ce type de témoignage que nous pouvons tous donner ?
Car, chez nous aussi, Jésus est présent, ressuscité et vivant. Il vient
à notre rencontre. Il peut se laisser reconnaître, occasionnellement ou
régulièrement, dans la rencontre de nos frères et sœurs, dans les
sacrements, dans une relation personnelle avec lui. Lorsqu’une occasion
se présente, pourquoi ne pas le nommer clairement… ce Jésus qui éclaire
notre vie, guide nos paroles et donne sens à nos actions ? que ce soit
sur nos lieux de travail, au sein de notre couple, dans nos familles ou
au cœur de nos engagements sociaux. Il est sans doute bon de le faire
savoir autour de nous discrètement, mais sans peur ni honte, en toute
simplicité. Comme l’ont fait les compagnons d’Emmaüs !
Le second fruit de la résurrection, c’est que la présence de Jésus
revêt un caractère très surprenant. Il arrive à l’improviste, sans
bruit, au moment où personne ne l’attend. Il se rend présent avec des
paroles de paix. Mais ses disciples ne le reconnaissent pas, eux qui
l’ont pourtant côtoyé plusieurs années sur les routes de Palestine.
Comme l’écrit Luc, « ils croyaient voir un esprit ». Ils sont
complètement chamboulés. Les pensées se bousculent dans leur tête. Ils
n’osent pas croire qu’ils sont encore dans la réalité. Il leur faut du
temps et les paroles rassurantes de Jésus pour qu’ils passent doucement
de la peur à l’étonnement, de l’étonnement à la joie. Oui Jésus est
bien présent, en chair et en os. Oui, il se laisse voir, entendre,
toucher ! Saint Luc est très clair là-dessus, Jésus ressuscité est bien
celui qui a souffert sur la croix et qui y est mort.
Dans notre vie à nous aussi, Jésus se rend présent. Il se manifeste
parfois là où on ne l’attend pas : dans la relation quotidienne à notre
conjoint ou à nos proches, dans les rencontres inattendues, dans la
contemplation de la nature ou d’une œuvre d’art, mais aussi dans les
situations difficiles comme le confinement, la maladie ou la solitude,
dans la douleur de la séparation ou l’angoisse de la mort. Il est
présent partout, toujours avec le même souhait : « La paix soit avec
vous ! » Saurons-nous le voir, l’entendre, le toucher, le servir auprès
de nos frères et sœurs démunis ? Saurons-nous passer de la peur à la
confiance, de l’étonnement à la joie de l’espérance ?
Le troisième fruit de la résurrection, c’est précisément la place
centrale qu’elle prend au cœur de l’histoire humaine. Dans le temps
d’hier, d’aujourd’hui et de demain, elle s’inscrit dans la promesse du
salut annoncé dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Elle
accomplit les Ecritures qui prédisaient « que le Christ souffrirait et
qu’il ressusciterait des morts le troisième jour. » Elle lance un appel
généralisé à la conversion pour le pardon des péchés et le salut du
monde.
La Parole de Dieu n’a pas perdu sa force. La résurrection de Jésus nous
ouvre un avenir illimité. « À vous d’en être témoins » conclut
Jésus. Effectivement, nous venons d’entendre Pierre déclarer aux Juifs
: « Nous en sommes témoins ». Et cette transmission n’est pas réservée
aux premiers disciples. Elle est confiée à tous ceux et celles qui,
comme vous et moi, l’ont rencontré dans la foi. Notre monde attend une
parole qui libère et qui lui donne espoir. Soyons convaincus que notre
témoignage rend possible la rencontre de Jésus ressuscité à tous ceux
et celles qui cherchent le sens de leur existence.
En union avec tous les couples qui, en cette journée de l’Alliance,
fêtent un anniversaire de mariage, avec tous ceux qui se préparent à
recevoir ce sacrement, nous allons maintenant proclamer la foi de
l’Eglise et célébrer la présence de Jésus, ressuscité et vivant… dans
notre vie, dans son Pain et son vin partagés pour le salut du monde.
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
Le 18 avril 2021
Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
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