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3° dimanche ordinaire

              
« Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. » C’est ce qui se passe dans la ville de Ninive à l’appel à la conversion de Jonas.
« Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. » Là c’est Paul qui s’adresse aux habitants de Corinthe.
«  Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. »
C’est dans le passage d’évangile que nous venons d’entendre et le mot aussitôt apparaît plusieurs fois.
Aujourd’hui il semble y avoir une urgence : laquelle ?
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Pourtant dans notre monde marqué par l’immédiateté et la frénésie de la course après le temps, nous aimerions bien souffler un peu. Et Dieu ne semble pas vivre dans cette culture du « tout, tout de suite » qui nous oppresse parfois.
Cependant n’oublions pas que certaines décisions ne peuvent pas attendre: lorsqu’il s’agit de redonner le souffle à un mourant, de préserver notre planète ou de manifester un signe de pardon, une seconde, une minute, une journée sont précieuses. Il en est ainsi du royaume de Dieu. Ce que nous n’aurons pas fait aujourd’hui ne sera jamais fait par personne.
Le Pape Benoît XVI vient de le rappeler en parlant de la crise qui affecte toute notre planète : « [cette crise est] peut être une occasion pour la société toute entière de voir si ses critères actuels ont produit un monde juste et solidaire, ou si il ne faudrait pas repenser profondément les valeurs de référence... Des valeurs qui peuvent favoriser une reprise économique mais aussi le développement intégral de la personne". […] Il convient donc de "retrouver la relation à l'autre comme élément constitutif de la vie", et de comprendre que Dieu "est seul capable d'offrir aux hommes un accueil sans condition et un amour infini ».
Alors que notre société met le travail et la consommation sur un tel piédestal que pour certains cela en devient une vraie idolâtrie.
Suivons Jonas. Quel est son appel à la conversion ? : De se détourner de ses idoles et de se laisser guider par Dieu.
Et dans Ninive, ( « une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. »), le message de Jonas est compris tout de suite et par tout le monde !
Pour nous il faut peut être quelques explications.
- Se détourner de ses idoles : Benoit XVI et nos évêques nous le redisent : Je cite la déclaration du conseil permanent des évêques de France auquel participe notre évêque, Mgr JAMES : « [Les crises] ne doivent pas nous empêcher de viser toujours et en toutes circonstances le respect de la dignité de toute personne humaine, l'attention particulière aux plus faibles, le développement des coopérations avec d'autres pays, et la recherche de la justice et de la paix pour tous les peuples. »Et les évêques de nous aider à réfléchir sur tous les sujets qui nous tiennent à cœur  en cette période pré-électorale:
La Vie naissante, La Famille, L’Education, La Jeunesse, les Banlieues et les citées, L’Environnement, L’Economie et la justice, La Coopération internationale et l’immigration, le Handicap, la Fin de Vie, le Patrimoine et la culture, L’Europe, La Laïcité et la vie en société. Vaste programme !
Mais pour se faire une idée sur ces sujets parfois difficiles, il faut non seulement s’informer mais aussi faire le calme et se retirer dans son cœur pour écouter ce que Dieu peut avoir à nous dire. Mais où le rencontrer ?
Ici par exemple dans l’église. Mais où est il vraiment ?
- Dans notre assemblée - car nous sommes le corps du et chacun de ses membres a son importance. Ne l’oublions pas quand nous nous saluons.
- Dans le prêtre « qui, par son ordination sacerdotale, a reçu le pouvoir d'agir au nom et en la personne de Jésus. Ainsi, à la messe, le prêtre donne un visage, une voix et des mains au Christ qui opère, là, sous nos yeux ».
- Dans la Parole que nous venons d’entendre car c’est une parole que Dieu nous donne aujourd’hui.
- Dans l’autel que les célébrants saluent  et vénèrent car cette table qui nous rappelle le Jeudi saint, nous redit la mort du Vendredi saint et la Résurrection du jour de Pâques. C’est là que Jésus sera présent sous la forme du pain et du Vin tout à l’heure.
-  En nous, dans notre cœur, pour ceux qui vont communier en recevant l’hostie.
                   
Et donc là, maintenant, c’est un moment privilégié pour parler à Jésus.
Pour Lui présenter notre vie, nos peines, nos joies, nos rencontres, et bien sûr nos demandes.
Que se passe –t-il lorsque nous rencontrons Jésus ?
La force du regard du Christ a fait que les pêcheurs de Tibériade ont tout laissé pour le suivre. Mais la disponibilité à cet appel se travaille longuement, patiemment. Les réponses rapides et généreuses se préparent en amont. La parole du Christ résonne plus fort dans un cœur qui cherche en permanence le sens de l’existence et la manière de la vivre en plénitude. Elle touche plus vite un coeur désirant et assoiffé. Notre responsabilité est là : dans les expériences les plus quotidiennes, comme celle de ranger les filets après la pêche, de rendre service en famille, d’aimer dans les choses les plus ordinaires. Alors quand passe le Christ, celui qui est lui-même la Vie, nous le reconnaissons, nous rendant disponibles parce que, déjà, nous le cherchions.
Et ce que nous avons mûri, médité, prié dans notre cœur nous permet de dire oui  pour le suivre et de chanter avec le psalmiste :

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.       

Philippe ARRIVE
Vertou,  21-22 Janvier 2012    



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