Année B
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retour vers l'accueil3° dimanche ordinaire
Dans les textes que l’Eglise nous propose ce dimanche il est beaucoup
question de conversion et Saint Paul y ajoute une dimension
d’urgence des temps.
Cela commence par la mission de Jonas à Ninive. Ce petit livre de la
Bible portant ce nom (qui mérite d’être lu et médité, il ne fait que
quelques pages), nous présente une aventure pour le Seigneur assez
extraordinaire qu’elle soit réelle ou plus sûrement inventée.
Un prophète, un Hébreux, est envoyé par le Seigneur pour proclamer à la
grande ville de Ninive qu’il faut se convertir sinon elle sera
détruite. Notons que les ruines de Ninive sont proches de la ville de
Mossoul en Irak dont on parle trop souvent pour montrer les difficultés
des chrétiens d’Orient et pour lesquels nous prions.
La Ninive de l’époque est une ville païenne, ennemie déclarée
d’Israël,. Jonas n’a tellement pas envie d’y aller qu’il va tout faire
pour se soustraire à la volonté du Seigneur. Il embarque sur un bateau
qui se dirige dans une direction opposée à celle que l’on doit prendre
pour aller à Ninive. Seulement, une tempête va faire qu’il est jeté à
la mer par les marins qui l’ont pris en charge. Vous connaissez la
suite, un gros poisson va l’avaler et le rejeter sur la côte après
trois jours et trois nuits.
A contrecœur Jonas va donc parcourir la ville de Ninive et là où
il faut trois jours pour la traverser il va n’en mettre qu’un,
annonçant “encore 40 jours et Ninive sera détruite“. Il ne croit pas
trop à sa mission mais en fait son message provoque la conversion de
Ninive toute entière et Dieu renonce à son châtiment.
Mais la suite du récit montre que Jonas lui-même n’est pas converti.
Selon lui cela aurait été justice que Ninive soit détruite. Il aura
bien du mal a admettre que le Seigneur fasse repentance aux 120000
habitants de la ville. Dans le genre “ils l’auraient bien mérité“ comme
on l’entend parfois.
Ce texte est sans doute interpelant pour chacun d’entre nous.
Il montre tout d’abord que Dieu aime tous les hommes et qu’il n’attend
qu’un geste d’eux pour pardonner leurs offenses, le pécheur n’est
jamais définitivement comdamné, Dieu pardonne toujours.
Dans son livre “J’avance comme un âne“ le cardinal Etchegaray adresse
une lettre à Jonas et lui dit :“tu nous apprends comme il est dur de
sortir de notre particularisme, d’élargir nos vues toutes faites et
bien tranquilles. Il est si commode de couper le monde en deux,
Jérusalem la sainte d’un coté, Ninive la païenne de l’autre. Avouons
le...il y a du Jonas en chacun de nous“.
Les apôtres que nous avons entendu appeler dans l’Evangile auront une
mission semblable “convertissez-vous“ mais pas seulement pour éviter le
péché mais pour accueillir, et cela change tout “croyez à
la Bonne Nouvelle“.
Car Jésus commence sa mission avec l’emprisonnement de Jean-Baptiste
qui a baptisé Jésus et terminé sa mission. L’Ancien Testament s’achève
et avec la prédication de Jésus c’est le Nouveau qui se fait jour.
L’humanité bascule de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle Alliance et
l’appel des premiers disciples est prémisse de la création de cette
Eglise qui est la nôtre depuis lors.
Comme Jonas est allé annoncer la miséricorde de Dieu aux païens de
Ninive, le message de Jésus sera un message destiné à toute l’humanité.
Nous l’avions déjà constaté au moment de la naissance de Jésus puisque
l’étoile qui s’était levée en Orient amènera les Mages à venir l’adorer.
Cette universalité des destinataires de la Parole de Dieu doit
peut-être provoquer un sursaut chez nous, chrétiens de longue date ?
N’est-ce pas pour nous finalement une habitude de se savoir chrétiens ?
Ne laissons- nous pas s’endormir notre foi qui chaque jour devrait être
renouvelée. Il me revient ce mot du père Zundel que j’ai déjà dû citer
“que Dieu vous soit neuf chaque jour “.Suis-je suffisamment attentif
pour envisager une nouvelle journée avec Dieu dans un contexte de foi
qui évolue en plus de confiance en Lui pour aborder les difficultés qui
ne manqueront pas.
Suis-je disponible à son Esprit-Saint pour regarder avec l’œil de Dieu
les personnes à travers les événements qu’il me sera donné de vivre ?
N’oublions pas que comme les quatre premiers apôtres, Jésus veut faire
de nous des “pécheurs d’hommes “, mais aussi des artisans de paix.
N’oublions pas que la plus grande qualité de ces hommes appelés est
d’avoir cru sur parole, c’est-à-dire d’avoir était “comme des
petits enfants “comme Jésus nous y invitera plus tard..
Dans les moments plus difficiles qui sont les nôtres ces temps-ci il
nous faut nous rappeler les fondements de notre foi. “Convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle» c ‘est à l’aune de ce message que Jésus
nous lance aujourd’hui que nous devons nous efforcer de vivre. Nous
voyons l’horreur et le Seigneur nous dit“aimez-vous les uns les
autres“, comme c’est dur, comme c’est difficile !
Mais mettons notre confiance en Celui qui a donné sa vie pour nous
sauver .Lui-même a eu le cœur transpercé par la folie des hommes. Il a
pardonné et est sorti vainqueur par sa résurrection.
Notre victoire sera de nous enraciner toujours davantage dans notre foi.
Dieu est avec nous. Son Esprit est sur nous et sa Mère la Vierge Marie intercède pour nous.
Ayons une attitude semblable à celle de notre Pape à Tacloban aux
Philippines visitant l’archipel dévasté par le typhon et disant aux
survivants “la seule chose qui me vient à l’esprit est de lever notre
main et de dire “Maman “comme un enfant qui a peur...C’est peut-être la
seule et unique parole qui exprime ce que nous ressentons dans les
moments les plus sombres et les plus obscurs : Maman“ .
Merci Vierge Marie d’être toujours là.
(sources diverses)
Georges RENOUX, diacre permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 25 janvier 2015
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