Année B
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retour vers l'accueil33° dimanche ordinaire
Dn 12, 1-3 ; Ps15, 5.8, 9-10, 1b.11 ; He 10, 11-14 ; Mc 13, 24-32
« En ces jours-là, après une grande
détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ;
les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront
ébranlées. »
En célébrant aujourd’hui l’avant dernier dimanche de l’année
liturgique, l’Eglise semble nous proposer des textes qui parlent de la
fin du monde ! Jésus , dans ces paroles ou Daniel, dans la 1ère lecture
utilisent un style littéraire que l’on appelle « apocalyptique » ! Au
sens de « lever le voile qui recouvre la fin de l'histoire ».
Dans ces quelques lignes du prophète Daniel, il y a deux affirmations
très importantes: d’abord, une parole de réconfort à l’adresse de ses
contemporains qui traversent une période effroyable ; ensuite, et c’est
une très grande nouveauté, une proclamation de la foi en la
Résurrection des morts.
Nous sommes au deuxième siècle avant J.-C. Depuis les grandes conquêtes
d’Alexandre le Grand, 160 ans auparavant, le pays est sous occupation
grecque ; Et son lointain successeur, un certain Antiochus Épiphane se
livre à une effroyable persécution anti-juive : il interdit toute
pratique de la religion et exige qu’on lui rende à lui les honneurs
qu’on rendait jusqu’ici à Dieu ; c’est lui, désormais, qui est le
centre du Temple et de la vie religieuse ; pour les Juifs, le choix est
clair : il faut se soumettre ou bien rester fidèle à sa foi, et, dans
ce cas, affronter la torture et la mort.
Si certains se soumettent, de nombreux Juifs ont choisi la fidélité et
l’ont payé de leur vie. Dans cette détresse, il y a de nombreux morts:
ils ont fait le sacrifice de leur vie pour ne pas trahir le Dieu vivant… Paradoxe !…
Alors, pour Daniel, cela devient une évidence : Dieu ne peut pas
abandonner éternellement ceux qui ont accepté de mourir pour lui. Ils
sont morts, c’est vrai, mais ils ressusciteront. Daniel leur dit en
substance : Michel, le chef des Anges, veille sur vous… apparemment,
sur terre, ce que vous voyez, mes amis, ce que vous vivez, c’est
l’échec, la mort des meilleurs, l’horreur… la victoire de ceux qui
sèment le mal et la terreur. Mais, en finale, vous êtes les grands
vainqueurs ! Le combat se déroule à la fois sur terre et au ciel :
vous, vous ne voyez que ce qui se passe sur la terre, mais au ciel,
dites-vous bien, les armées célestes ont déjà gagné la victoire pour
vous.
Pourtant en ouvrant le journal ce matin, on découvre un monde en
détresse, terrorisme, catastrophe, guerre, migration,
réchauffement climatique, chômage, pauvreté, et vous pourriez
continuer la liste.
« Je vous ai dit tout cela pour que
vous trouviez en moi la paix. Dans le monde, vous trouverez la
détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. »( St Jean 16, 33)
Qu’entendons nous quand nous parlons de la paix de Dieu ?
Attendons-nous un Dieu vengeur sur son char de feu qui viendrait
balayer tout cela ? Ou pensons nous seulement qu’il va nous
donner l’énergie pour nous retrousser les manches car nous sommes seuls
responsables de ce qui arrive?
Souvenons nous d’abord que Dieu nous aime et qu’il nous a créés par
amour et pour nous aimer, qu’il nous a confié la création pour partager
son amour avec nous : il ne viens pas nous punir, et ne nous laisse pas
nous débrouiller seul. « Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu » (Mt 18, 14)
Dans la 1ère lecture, Daniel dit : « ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. » Maîtres de justice.
La justice de Dieu, qui n’est pas celle des hommes, peut seule apporter
la paix. Cette justice qui devrait permettre que chacun vivent de son
travail sur notre terre « notre maison commune » selon la belle
expression du pape François. Or « Nous avons grandi en pensant que nous
étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter »
continue t il dans l’encyclique Laudato si. Exploiter c’est à dire
tirer du profit.
Exploiter une personne c’est mal. Pourquoi exploiter la terre serait elle une bonne chose ?
Nous sommes les gérants de la terre, pour chacun des habitants de la
planète et pour nos enfants et nos petits enfants et leurs arrière
petits enfants. Le pape parle de la justice entre générations.
Nous savons que la pollution, la déforestation anarchique, le
dérèglement climatique touchent d’abord les plus pauvres, au Brésil,
sur les côtes africaines ou tout près de chez nous. Les plus pauvres
recherchent un toit, un travail et ce qu’il leur est accessible n’est
pas toujours un logement décent, ou un travail valorisant et
épanouissant.
Le pape François nous propose avec l’encyclique Laudato si de regarder
l’écologie intégrale c’est à dire l’écologie environnementale,
économique et sociale : la terre, les plantes les animaux et aussi
chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui y vivent. mais aussi
l’écologie culturelle et l’écologie de la vie quotidienne.
Je le cite [Il est temps]« de passer
de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du
gaspillage à la capacité de partager, [...] C’est une manière d’aimer,
de passer progressivement de ce que je veux à ce dont le monde de Dieu
a besoin. C’est la libération de la peur, de l’avidité, de la
dépendance ». Nous chrétiens, [...] sommes appelés à « accepter le
monde comme sacrement de communion, comme manière de partager avec Dieu
et avec le prochain à une échelle globale. C’est notre humble
conviction que le divin et l’humain se rencontrent même dans les plus
petits détails du vêtement sans coutures de la création de Dieu, jusque
dans l’infime grain de poussière de notre planète »
Prière pour notre terre
Dieu Tout-Puissant
qui es présent dans tout l’univers
et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,
répands sur nous la force de ton amour pour que nous protégions la vie et la beauté.
Inonde-nous de paix, pour que nous vivions
comme frères et sœurs sans causer de dommages à personne.
Ô Dieu des pauvres,
aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux.
Guéris nos vies,
pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs,
pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction.
Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits
aux dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose,
à contempler, émerveillés,
à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures
sur notre chemin vers ta lumière infinie.
Merci parce que tu es avec nous tous les jours.
Soutiens-nous, nous t’en prions,
dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix.
Pape François
Philippe ARRIVE, diacre permanent
Vertou
15 novembre 20145
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