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32° dimanche du Temps Ordinaire


        Ce dimanche, 11 novembre, est un jour tout particulier. En effet si l’Eglise nous propose de célébrer le 32ème dimanche du temps ordinaire de l’année B, personne n’oublie que c’est aussi le 100ème anniversaire de l’armistice de la guerre 1914-1918.
        Ce soir à la messe de 19 heures avec notre Archevêque et notre évêque auxiliaire durant une messe solennelle nous prierons plus particulièrement. pour tous les morts et leurs familles mais nous le faisons également au cours de toutes les Eucharisties de ce dimanche.
Le passage d’Evangile de ce jour comporte “deux parties : l’une, comment ne doivent pas être les disciples du Christ ; l’autre pour proposer un modèle idéal de chrétien “nous dit le Pape François.

        Commençons par ce que l’on ne doit pas être.
        Jésus met en évidence chez les scribes, qui rappelons-le sont des maitres de la Loi, des gens qui ont fait de longues études, que nous pourrions  qualifier de théologiques, Jésus met donc en évidence trois de leurs défauts, nous l’avons entendus. Ils recherchent les honneurs, ils dévorent le bien des veuves, et pour l’apparence font de longues priéres.Autrement dit, il y a chez eux de la prétention, de l’avidité et de l’hypocrisie auxquelles s’ajoute l’injustice envers les plus faibles. En effet, toute la Bible rappelle que l’on doit défendre la veuve et l’orphelin car dans la société d’alors, la veuve n’héritait pas de son mari, c’est pourquoi la plupart étaient particulièrement démunies. Pour le clin d’œil, rappelons que si les Apôtres instituèrent les diacres c’était avec vocation initiale d’assister les veuves grecques des premières communautés chrétiennes, nous dit le chapitre 6 des Actes des Apôtres.

        Dans notre Evangile l’interpellation est donc à vivre avec beaucoup de modestie et d’humilité. Nous le savons ce n’est pas toujours le cas dans notre monde d’aujourd’hui où l’on se fie beaucoup à l’apparence, “au paraître“. Jésus nous met aussi en garde contre l’avidité et  l’accumulation de la richesse, comme nous l’avions évoqué  lors de l’épisode du jeune homme riche il y a quelques semaines.
A travers ce passage de la Parole on constate bien qu’ on ne peut séparer la prière et la justice pas plus que  de mettre avant Dieu, sa propre vanité ou son profit personnel.
Jésus va alors nous montrer ce qu’il faut faire et vivre. Nous l’avons entendu , la scène se passe dans le Temple de Jérusalem, dans la salle du Trésor où les personnes viennent mettre leurs offrandes pour le Temple. Beaucoup de riches donnent de grosses sommes et une pauvre veuve ne dépose que deux piécettes.

        Et Jésus, qui a posé son regard plein d’humanité sur ce qui se vit à cet endroit, va développer son message à partir du net contraste que la scène fait apparaître. Les uns ont donné de leur superflu, peut-être avec ostentation, alors que la veuve avec discrétion et humilité donne “tout ce qu’elle a pour vivre“. Elle fait une confiance absolue au Seigneur qui pourvoira. On retrouve là le même geste que celui de la veuve de Sarepta, notre première lecture, qui à la demande du prophète Isaïe, qu’elle reconnaît comme un homme de Dieu, va utiliser son reste de farine et d’huile pour lui faire du pain. Et la réponse de Dieu est très joliment exprimée “et la jarre de farine ne s’épuisa pas et le vase d’huile ne se vida pas ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Elie“.
On a pu dire que “Dieu ne pèse pas la quantité mais le cœur“

        Cette confiance, cet abandon, porte dans le langage chrétien le joli nom de Providence.
        Nombre de religieux, de religieuses, de prêtres ou de laïcs  s’en remettent à la Providence pour lancer ou poursuivre leur mission au nom de l’Evangile. L’école des Saints est très riche d’exemples en ce domaine.

        Je ne sais si vous avez lu la vie du Bienheureux Jean-Baptiste Fouque.Il est frappant de voir comment dès qu’il découvrait un besoin et un lieu pour y porter remède, il s’en remettait disait-il à la Providence pour y pourvoir et combien il réussissait à mobiliser des personnes plus ou moins fortunées pour parvenir à apporter l’aide nécessaire à la réalisation de l’œuvre. C’est ce même abbé Fouque qui disait durant la Guerre 1914-1918 que 800 jeunes de ses protégés étaient mobilisés. Nous ne savons pas combien d’entre eux ont péris mais nous savons que  notre Eglise de Marseille paiera un lourd tribut à la guerre, perdant 26 prêtres, diacre et séminaristes.

        La guerre souvent folie des puissants, mais misère des peuples. Comme on comprend le Pape Paul VI d’avoir eu l’audace, au nom de l’Eglise, de se rendre à New York à l’Assemblée de l’ONU en 1965 pour demander  “jamais plus la guerre, jamais plus la guerre“.
        Et pour nous souvenir de ce qui se passa à Marseille le 11 novembre 1918 lisons ce que rapporte l’Echo de Notre Dame de la Garde, le bulletin diocésain d’alors : “Dès que la nouvelle officielle de la signature de l’Armistice fut connue de l’Eveché, des ordres furent donnés, et à 11 heures et demie la grande voix du Bourdon annonça par ses sonneries joyeuses et prolongées la fin des hostilités. Il n’était pas 1 heure et demie que déjà la foule gravissait la sainte colline pour dire merci à la Bonne Mère que depuis plus de quatre ans, en union, avec leur Evêque, n’avaient pas cessé de venir implorer. Et jusqu’au coucher du soleil il fallut multiplier les offices sans interruption, on chanta le Magnificat avec des accents inoubliables, et les assemblées se renouvelèrent pour recevoir la bénédiction de Celui qui aime les Francs. “(Fin de citation). Et cela se poursuivit dans les jours qui suivirent.

        Rappelons- nous aussi que notre Basilique a été “élevée à la gloire du Sacré-Cœur et dédiée à la mémoire des 15000 Marseillais morts au cours de la guerre “selon la demande de Mgr Fabre, l’évêque de Marseille d’alors. Le fronton de notre Basilique le rappelle.

        Comme l’ont fait nos ancêtres tournons nous vers la Vierge Marie qui fut l’une de ces veuves d’Israël et que Jésus mourant sur la croix  confia à l’apôtre Jean  qui  était avec elle au pied de la croix. Que cette Bonne Mère nous aide à être dociles à l’Esprit Saint qui nous veut toujours plus disponibles pour vivre pleinement de la vie de Dieu, source de paix et de fraternité.

    Amen

    (Sources diverses)

Georges RENOUX, diacre Permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 11 novembre 2018.


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