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32° dimanche du Temps Ordinaire

   
1R 17, 10-16  ; Ps 145 (146) ; Hé 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44   

En ce 32 ème dimanche nous voyons d’abord dans les textes de ce jour ces 2 veuves qui malgré leur peur font confiance.
Dans le livre historique très ancien que l’on appelle le livre des Rois, le prophète Elie se bat beaucoup contre l’idolâtrie de la reine Jézabel et celle de son mari le Roi Achab vers les années 900 avant Jésus Christ. Mais il est obligé de fuir la persécution du Roi, alors il part vers Sarepta une ville païenne, au sud du Liban actuel.
La confiance que manifeste la pauvre veuve qui pourtant est une étrangère, nous étonne ; Elle s’apprête à mourir de faim avec son fils ; ils n’ont plus rien ou presque et cette pauvre veuve accepte quand même de nourrir le Prophète Elie ; elle fait confiance et donne du pain au prophète car il parle au nom de Dieu.
Ce texte nous donne en exemple une femme païenne, pour sa foi et sa confiance.
Dans le psaume 145 : il s’agit aussi de confiance et d’espérance
Dieu redresse les accablés ; il protège l’étranger. Aux affamés il donne le pain.
Dieu comble les pauvres les petits, ceux qui souffrent. Il soutient la veuve et l’orphelin.
En ce jour de prière avec l’ACAT nous prions pour tous les prisonniers, pour les migrants et les refugiés car Dieu fait justice aux opprimés ;

Jésus nous dit par St. Marc : « méfiez-vous des scribes car ils dévorent les biens des veuves et ils font semblant de prier. »
C’est assez inhabituel que Jésus condamne, mais en même temps il prévient : prenez garde : Il ne s’agit pas de condamner mais d’être lucide et clairvoyant.
Nous sommes tous en possibilité de devenir comme les scribes, alors soyons vigilant.
Etre chrétien aujourd’hui ; ce à quoi on nous reconnaitra : c’est devenir celui qui aime les pauvres et qui les sert ; celui qui prie et reste à sa place.
Nous sommes tous pécheurs, mais pardonnés par Jésus ; nous sommes un peuple de frères ou chacun et chacune, à sa place sert l’Eglise et le peuple de Dieu.
Dans l’évangile Jésus remarque la veuve qui ne donne que 2 petites pièces, mais cela représente beaucoup pour elle, là aussi elle fait confiance au Seigneur.
Puis il dit son admiration car il a senti dans cette pauvre veuve le vrai geste du don gratuit ; c’est lui qui nous rendra au centuple ce que nous sommes capable de donner.
Cette veuve dont nous ne savons même pas le nom reste le modèle anonyme du don gratuit ; de la générosité et de la confiance dans l’avenir car c’est bien lui, Dieu qui dirige le monde.
Jésus est touché, car se sont souvent les pauvres qui donnent le plus.
Et Dieu promet la récompense car le Seigneur lui-même voit dans nos cœurs.
C’est impressionnant de voir que déjà au temps de Jésus il y avait des « pauvres veuves »
Qu’est-ce que cela nous dit de notre société aujourd’hui où il a tant de pauvres et d’oubliés.
Car justement à l’Epoque de Jésus il n’y avait pas de sécurité sociale, et devenir veuve était donc une terrible épreuve ; non seulement morale, mais aussi : les veuves comme les orphelins tombaient dans l’extrême pauvreté et dans la misère. 
Aujourd’hui la pauvreté touche tout le monde : 12  % des français sont pauvres aujourd’hui. Que faisons-nous pour les  9 millions de pauvres nourris par les banques alimentaires, les restos du cœur et le Secours Catholique ?
Notre société moderne a engendré encore plus de pauvres qu’autrefois ; alors c’est à nous les chrétiens à réagir et à agir pour développer la solidarité.
Devant les immenses richesses de quelques-uns    et les immenses pauvretés de beaucoup ; que pouvons-nous faire ? Les deux tiers de l’humanité ont faim et souffrent.
Oui nous pouvons changer la société, car les chrétiens sont un ferment, un levain dans la pâte ; c’est à nous à mettre de l’Amour dans le monde : un ferment de bonté ;
Un geste de tendresse vaut mieux que tout l’or du monde.

La lettre aux Hébreux est un peu plus compliquée car il s’agit d’un texte théologique pour aider les Juifs de l’époque à comprendre le plan de Dieu : pour passer de l’Ancien Testament à la Nouvelle Alliance inaugurée par le Christ Jésus.
Nous aussi il nous faut apprendre à nous renouveler. Notre religion chrétienne n’est pas une religion du passé ; mais une ouverture sur l’avenir … : 
L’Eglise n’a pas besoin de nous pour hier ; mais plutôt pour demain.
Le pardon de Dieu offert ; grâce à l’offrande du corps et du sang de Jésus Christ nous pardonne nos péchés et nous ouvre l’avenir.
Notre manière de participer à l’évangélisation de notre monde c’est de rendre notre Eglise plus accueillante, plus fraternelle car si le Christ veut venir en nous et par nous, il le fera grâce à l’Eglise ; et donc il nous faut prier pour nos Eglises chrétiennes.
Ce qui veut dire aussi que si l’Eglise n’est pas accueillante, c’est notre faute ; mais si elle l’est c’est aussi grâce à chacun de nous, et nous tous ensemble.

Aujourd’hui nous célébrons cette messe avec des Chrétiens protestants et des militants de l’ACAT. Nous sommes tous ensemble des Chrétiens qui proclament les droits de l’homme ; c’est un chemin, une manière d’être solidaire et prophétique dans notre monde qui n’a plus d’espérance.
Les actions que mène l’ACAT semblent petites et dérisoires et pourtant nous croyons qu’elles sont utiles pour que notre monde soit plus humain, et plus fraternel. Chaque année nous faisons le bilan des actions entreprises et auxquelles vous avez participé, et nous recevons les preuves d’une centaine de libération par an !
En protestant contre les tortures, contre la peine de Mort et contre les emprisonnements politique, nous manifestons que la dignité de l’homme dépasse les diverses opinions.
Nous avons la certitude que le Ressuscité est plus fort que la méchanceté humaine.
L’Espérance nous donne la joie qui doit rester présente malgré les drames de la guerre et de la persécution ;
Je viens d’entendre le scientifique Jean Louis Etienne qui parle d’écologie par rapport à la Cop 26 : il dit que nous sommes condamnés à l’optimisme ! Je dirais que comme chrétiens nous sommes appelés à l’espérance ce qui veut dire un peu la même chose mais marqué par la foi et l’amour.
Notre Eglise d’aujourd’hui souffre du manque de fraternité et du manque d’amour fraternel. Nous ne serons des Chrétiens authentiques que si nous aimons nos frères.
L’Evangile dit dans un autre passage : c’est à l’amour fraternel que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaitra pour mes disciples.

Bruno PALLUAT, diacre permanent
7 novembre 2021



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