Année B
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Dt 6, 2-6 ; Ps 118 ; He 7, 23-28 ; Mc 12, 28b-34
Un Amour à partager
L’épisode de l'Evangile que nous
venons d’entendre proclamer se situe dans les dernières semaines de la
vie de Jésus sur notre terre. Il a durant les événements qui précèdent
ce passage, clarifié nombre de ses enseignements, en particulier sur le
sujet de la résurrection des morts, c'est l’épisode qui précède notre
Evangile au chapitre 12 de Saint-Marc.
C’est pourquoi la question que
vient poser le scribe à Jésus l'est dans un contexte de rencontre assez
cordial. En effet le scribe a été satisfait par la précédente réponse
de Jésus, car les scribes pharisiens croient à la résurrection des
morts alors que les Saducéens, leurs opposants, n’y croient pas.
La question posée nous rapproche
pleinement de ce que nous avons entendu dans la première lecture tirée
du livre du Deutéronome où Moise présente au peuple
d'Israël le culte qui doit être rendu au Seigneur. C’est sur ces
préceptes, ces commandements que va se développer la passion d’Israël
pour la Loi, la Torah. Nous savons combien les principes de vie vont
être codifiés puisqu'il existe 613 préceptes, 365 négatifs (tu ne
feras pas...) et 248 positifs. C'est là que s'exprime le “ Shema Israël
", “Ecoute Israël" que les Juifs pieux prient au moins deux fois par
jour. Il nous faut nous rappeler que Jésus a été élevé dans cette
religion, dans cette culture. Les Juifs religieux sont des passionnés
de l'approfondissement de la Torah et du Talmud.
Cela peut d'ailleurs nous
interroger, nous chrétiens, sommes-nous des passionnés de la Parole de
Dieu ?
Sommes-nous des passionnés pour approfondir notre proximité avec notre
Dieu trinitaire dans la prière, l’adoration, la méditation, la lecture
des écrits bibliques et de la littérature spirituelle ?
Jésus va répondre au niveau du
premier de tous les commandements ce que Moise avait dit: "Ecoute
Israël, le Seigneur notre Dieu est un. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta
force“. Jésus ajoute donc seulement à ce qu'a proposé Moise
l'expression "de tout ton esprit" donc de toute ton intelligence ce qui
est invitation à toujours mieux connaître le message du Christ à
l’humanité.
Mais c'est qu'il faut aussi noter c'est que Jésus dans sa réponse, va
au-delà de la question qui lui est posée (il est coutumier du fait). En
effet il ajoute alors le second commandement : "Tu aimeras ton prochain
comme toi-même". Ainsi il va montrer que l'amour des frères découle de
l’amour de Dieu. C’est celui-ci qui est premier mais on ne peut
dire que l'on aime Dieu si l'on n’aime pas son prochain. Nous nous
souvenons tous de la remarque de Saint Jean l’évangéliste quand
il dit "celui qui prétend aimer Dieu et n’aime pas son frère est un
menteur ".
Le scribe a compris le niveau
auquel Jésus voulait l’amener. Celui de l’Amour de Dieu pour chaque
être humain. On passe en quelque sorte de la Loi mosaïque (celle
transmise par Moïse) à la loi de l’Amour. Aimer Dieu et le
prochain vaut alors mieux que toutes les offrandes et les sacrifices,
tout ce rituel que l'on imposait au peuple d'Israël et qui avait
souvent pris la place de ce que proposait Moise : que ces commandements
restent “dans ton cœur“. Jésus dira fort justement au scribe qu’il a
compris ce qu’est le Royaume de Dieu, la découverte d’un royaume
d’Amour.
Jésus est donc bien le grand
prêtre qu'il fallait comme le précise la lettre aux Hébreux. Jésus
ainsi va venir apporter à ceux qui vivent encore sous la loi du talion,
la loi de l'Amour universel qui bannit la haine et invite au
pardon (70 fois 7 fois). Toutes les données sont donc posées, Dieu veut
faire de nous, par la venue de son Fils dans notre humanité, des
artisans de son Amour. Rude proposition si nous regardons notre
monde, mais soyons sans illusion, de tous temps le monde a été
difficile. Relisons la Bible, revoyons l'histoire de l'humanité.
Ce qui est peut-être plus
marquant c'est qu'à la suite des idées nées surtout à partir du
XVIIIe siècle une volonté de déchristianisation se fait de plus en plus
jour. La sécularisation que dénoncent nos papes successifs est
désormais largement ancrée dans nos sociétés, société occidentale mais
aussi notre société française. Ainsi, les projets actuels de quitter la
dimension traditionnelle et biblique de la famille pour assurer une
égalité de droits, dit-on, en est un exemple face auquel toutes les
religions monothéistes se mobilisent. Ne soyons pas indifférents,
ne soyons pas absents.
Comme le disait la petite
Thérèse, nous aussi nous pouvons dire "notre vocation c'est l'Amour".
En cette année de la foi, redisons-nous ce qu'il nous faut faire chacun
et chacune pour être de plus en plus conforme au désir de Dieu pour
nous. Demandons à l’Esprit saint, lumière des coeurs et des esprits, de
nous faire découvrir là où nous devons être les envoyés de Dieu pour
aider et soulager tant de personnes qui sont en déshérence pour une
foule de motifs liés à la vie d’aujourd'hui.
J’ajouterai que notre attention est aussi appelée à être bienveillant,
à manifester de l’amour, pour notre Eglise. Les Pères du récent
synode reconnaissent la pauvreté et les faiblesses des disciples de
Jésus mais ils précisent très vite "nous sommes aussi convaincus
que la force de l'Esprit du Seigneur peut renouveler son Eglise et
faire resplendir ses vêtements, et nous nous laisserons modeler
par Lui".
Cette bienveillance à l'égard de l'Eglise va, soyons-en certains,
jusqu'à s'inquiéter de savoir si elle a les moyens matériels suffisants
pour accomplir sa mission. Des appels, des rappels nous sont lancés,
interrogeons-nous sur notre possibilité d’y répondre, car nous sommes
toujours rassurés de trouver cette Eglise dans les moments joyeux ou
plus douloureux, tant dans notre existence personnelle que dans
celle de notre famille.
Les Pères du synode ont invoqué
la Vierge Marie sous le beau vocable d’Etoile de la nouvelle
évangélisation. Que cette douce mère soit pour chacune et chacun cet
astre qui nous montre le chemin qu’est Jésus "le Prince de la Paix".
(Sources diverses)
Georges RENOUX, diacre permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 4 novembre 2012
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