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30° dimanche du Temps Ordinaire



Le mot d’ordre des textes de ce dimanche pourrait être « bougeons » ! On pourrait aussi utiliser les expressions « mettons nous en route », ou « allons » !
Il est en effet beaucoup question de mouvements dans les textes du jour, avec notamment l’utilisation des verbes « Avancer, mener, conduire, bondir, courir, et suivre ».
Eh bien ça tombe bien de parler de mouvements, de déplacements, en ce jour qui est « le dimanche de la mission ». Ce dimanche est, depuis son institution en 1926, celui où chaque église locale, qui est la sœur de toutes les autres, est invitée à marquer cette communion avec les églises d’ailleurs, parfois lointaines. Et la quête de tout à l’heure sera d’ailleurs faite au profit des Œuvres Pontificales Missionnaires, qui en redistribue le fruit aux 1500 diocèses les plus démunis du monde.
La mission, c’est le mouvement ; c’est « l’aller vers », c’est vouloir se mettre en route pour porter la Bonne parole transmise par Jésus aux 4 coins du monde, et en particulier aux périphéries pour reprendre l’expression du Pape François.
Cette année le thème de ce « dimanche de la mission » a pour titre « Il nous est impossible de nous taire ».
Cette phrase, tirée du Livre des Actes des Apôtres, qui raconte la scène de la guérison d’un infirme à la Porte du Temple par Pierre et Jean, peu de temps après l’Ascension de Jésus, résonne particulièrement avec l’Evangile de ce dimanche, la guérison par Jésus de Bartimée, l’aveugle. Lui non plus n’a pas pu, n’a pas voulu se taire. Et, à sa façon, il nous donne une image de ce que peut vouloir dire « être missionnaire ».
En effet, lorsqu’on parle des « missions », nous viennent aussitôt des représentations, un peu mythiques, de grands missionnaires, comme, par exemple, Saint François Xavier, ou encore le Père Charles de Foucauld ; des images de voyages, de terres et de population lointaine. Mais la mission, c’est aussi une invitation concrète qui est faite à chaque chrétien de notre époque, et sans forcément aller très loin !
Cela peut être, par exemple, être témoin de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, autour de nous, dans nos cercles familiaux, amicaux, professionnels, associatifs, dans nos quartiers, qui vivent parfois très loin de l’Evangile. Par nos paroles, nos attitudes, notre manière d’exprimer notre foi, nous pouvons être missionnaire chaque fois que nous faisons progresser le message du Christ dans le monde qui nous entoure. Et à ce titre, la mission c’est aussi oser se lever, se mettre en route, aller à la rencontre de celles et ceux qui souffrent et que la Foi de toute personne qui fait la démarche de les rejoindre peut leur apporter une forme de guérison.
Alors une question qu’on peut se poser c’est, comment pouvons-nous, comment chacun de nous peut, être aujourd’hui missionnaire dans sa vie quotidienne de chrétien. Eh bien justement, l’Evangile du jour, en nous décrivant l’attitude de Bartimée, nous donne 3 clefs qui nous permettent de mettre en route le missionnaire qui sommeille en nous.
La 1ère attitude, qui est la 1ère réaction de Bartimée, c’est de s’adresser à Dieu, oser l’interpeler. Bartimée n’hésite pas à crier, il insiste pour se faire entendre de Jésus qui passe non loin de lui. Il est habitué à ne pas voir, il ne se résout pas à ne pas être entendu ! Bel exemple pour nous, chrétiens du 21ème siècle, qui pouvons parfois nous éloigner du dialogue avec Dieu auquel nous sommes pourtant si fortement invités ! Cela peut être le temps, que nous avons du mal à y consacrer, la difficulté à mener ce dialogue où nous pouvons parfois avoir l’impression de ne pas être entendu. La Prière n’est pas un acte magique qui fait que nous obtenons forcément ce que nous demandons, mais elle est un acte de confiance qui nous aide à confier, à demander, ce qui a pour nous de l’importance. Jésus n’entend pas tout de suite. Mais Bartimée insiste, il crie. Et Jésus s’arrête, l’écoute, et l’invite à le rejoindre. La mission commence ainsi, en s’adressant à Dieu, en l’appelant, en lui demandant son aide.
La 2ème attitude, est celle de recevoir. Bartimée ne recouvre pas la vue par ses propres moyens, il reçoit de Jésus ce don incroyable de la guérison. C’est un don, pas un dû ! La vue retrouvée de Bartimée est comme notre Foi, un cadeau reçu de Dieu, Dieu qui nous a aimés le premier, ce qui nous rend capables, à notre tour, d’aimer et de témoigner. Jésus, littéralement, ouvre les yeux de Bartimée. Tout comme il peut ouvrir les nôtres si nous acceptons de les poser sur son message, que nous rapporte l’Evangile. « Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Voilà une parole du Christ qui, si nous la recevons au cœur de notre vie, peut changer notre regard sur autrui et faire briller en nos yeux la lumière de l’Amour que nous donne notre Dieu. La mission se poursuit ainsi, en acceptant de recevoir, et de transmettre ce que nous avons reçu.
La 3ème attitude, est de se mettre en route à la suite de Jésus. Notre Foi est celle du mouvement, de la dynamique, une aventure de grand chemin. Que cela soit sur ceux de Damas, de Gaza, d’Emmaüs ou de Jéricho, la conversion ne s’est jamais faite assis au coin du feu. Le chrétien est, doit être, un marcheur qui, comme Bartimée, suit Jésus sur le chemin, en mettant ses pas dans les siens. Les missionnaires, d’hier et d’aujourd’hui, quittent le confort de leur foyer, de leurs habitudes pour porter la lumière de la Bonne nouvelle à ceux qui en sont éloignés. L’Eglise, c’est-à-dire chacun de nous, accomplit sa mission sur cette terre non pas en attendant, immobile, qu’on vienne à elle, mais en osant sortir, en se mettant en mouvement. Elle est vraiment à la suite de Jésus lorsqu’elle se fait hôpital de campagne, comme le dit le Pape François, en allant vers l’autre, le Frère, en lui tendant une paume ouverte qui offre et non une main qui cherche à enserrer le poignet. La mission se vit ainsi, en allant à la rencontre de nos prochains, en faisant naître la clarté d’un échange, la lumière du partage.
Puisse Jésus, en ce dimanche de la mission, entendre nos cris, ouvrir nos yeux, inspirer nos chemins. Et puissions-nous, en tant que simples chrétiens du quotidien, porter nous aussi l’œuvre de la mission, sur les terres qui nous entourent et que le message du Christ n’a pas toujours atteintes. Nous serons alors vraiment en communion avec ces porteurs d’Evangile dont nous fêtons aujourd’hui l’œuvre missionnaire.

Olivier RABILLOUD, diacre permanent
Église St Vincent de Paul – 24 Octobre 2021


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