Année B
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retour vers l'accueil2° dimanche de Pâques
Jn 20,19-31
Le dimanche après Pâques c’est celui de la Divine Miséricorde. Mais
c’est quoi la miséricorde ? Un mot construit avec deux mots latins «
MISER » qui signifie malheureux et « COR » qui veut dire le cœur. C’est
donc un cœur sensible qui se penche sur la misère, le malheur de
l’autre.
La miséricorde, c’est au-delà d’un beau sentiment qui se construirait
sur notre sensibilité, notre sympathie, voire notre pitié. Des
sentiments nobles et honorables qu’il faut vivre avec les autres,
certes, mais la miséricorde ne se limite pas aux sentiments du cœur. Il
faut des mains et des visages pour l’incarner, pour l’exprimer. La
miséricorde se fonde aussi sur la compassion et la solidarité. Mais la
Divine Miséricorde prend racine dans le cœur même de Dieu où elle est
nourrie par son amour éternel, gratuit, offert à tous, à vous les
enfants, comme à vous les parents. Un amour infini porté à toutes les
personnes qui ont vécu, qui vivent et vivront sur cette terre.
Ce Dieu, Père, nous aime infiniment. Il ne reste jamais indifférent à
nos souffrances, qu’elles soient physiques, morales ou spirituelles et
sait aussi tout de ce qui nous empêche d’être pleinement heureux avec
les autres humains, avec nous même et avec Lui. Si cette Miséricorde
m’est toujours donnée sans coopter, pour la ressentir et la goûter, il
me faut deux choses essentielles : d’abord avec humilité, me
reconnaître pauvre, fragile, dépendant de Dieu et des autres. Mais il
faut, surtout, que je croie à la bonté infinie de ce Père qui aime
l’enfant que je suis, à l’image du Thomas de l’évangile.
Quand Thomas refuse de croire ses amis sur la résurrection et le retour
de Jésus, son aveuglement fait de lui un pauvre dans la foi, il se sent
ébranlé, fragilisé par cette rencontre en son absence, mais en même
temps, la semaine suivante, il va se laisser toucher par la parole de
Jésus. Il n’aura même pas à mettre son doigt dans les blessures…il voit
et cela suffit pour dire sa foi « Mon Seigneur et mon Dieu ! » sa façon
de dire à Jésus : « oui c’est bien toi Jésus, mon Maître, le Fils de
Dieu, hier mort et aujourd’hui ressuscité ! Je crois ! » Comme Thomas,
souvent nous doutons. Notre foi est parfois fragile, friable car nous
ne pouvons pas imaginer qu’avec nos doutes, avec nos comportements
injustes ou orgueilleux et nos ténèbres, Dieu, lui si juste, peut
continuer à nous aimer. Et pourtant, comme pour Thomas, c’est là que va
se déployer toute sa Miséricorde Divine pour chacun de nous, et pas une
seule fois mais à chaque fois que c’est nécessaire. C’est lui qui va se
pencher sur moi pour me prendre par la main et me relever. Pour que je
rejoigne, sans peur et sans honte, ses autres enfants, que je retrouve
ma dignité et la force de marcher, avec Jésus, sur mon chemin de vie.
Mais s’il offre son amour, sa miséricorde et l’Esprit du Christ, c’est
pour qu’à notre tour nous puissions vivre la miséricorde avec nos
frères en humanité. Dans ces temps si compliqués, il nous faut être
encore plus fraternels et solidaires, ouverts à la différence et à la
fragilité, à la tristesse et à la souffrance des autres… il nous faut
faire comme ce père miséricordieux : se pencher pour rejoindre l’autre,
là où il est et trouver, avec lui, ce qui lui faudrait pour être plus
heureux voire sauvé. À l’image du bon samaritain qui va s’arrêter, se
pencher sur le blessé pour en prendre soin et l’amener jusqu’où il va
être hébergé et nourri, chacun de nous, en priant l’Esprit Saint,
trouvera sa façon personnelle de vivre la miséricorde : rompre une
solitude, aider aux courses, prier, accompagner, visiter, porter un
repas …toutes ces actions qui engagent toute ma personne, ma pensée,
mes actes et qui me donnent d’être proche d’autrui. Se rapprocher de
l’autre : c’est souvent une joie partagée et c’est vivre de l’Esprit de
Dieu dans la foi qu’il m’a confiée. C’est aussi témoigner de ce qui
nous a été donné par Jésus : sa vie et son amour.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 11 avril 2021
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