Année B
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retour vers l'accueil2° dimanche de Pâques
Homélie du 2ème dimanche de Pâques
En
avril 2000, en canonisant une religieuse Sr Faustine, Jean-Paul II a
voulu faire de ce 2ème dimanche de Pâques, celui de la miséricorde
divine.
Un mot que nous remplaçons parfois par les mots tendresse, compassion.
Mais
qu’est-ce que la miséricorde ? Ce terme vient de deux mots
latins : « miser » qui signifie malheureux et
« cor » qui signifie « cœur ». La miséricorde c’est
donc le cœur qui se penche sur le malheur ou la misère des autres.
La
miséricorde est plus qu’un beau sentiment qui s’apparenterait à la
pitié, à la sympathie, à notre affectivité, même si ces sentiments
honorent les personnes qui les possèdent. Autrement dit, la miséricorde
ne se réduit pas au cœur, à des émotions passagères, elle doit aussi
avoir des mains. Elle rejoint des aspects de la solidarité.
La
miséricorde de Dieu prend sa source dans son amour éternel. Le psaume
de ce dimanche le dit clairement : « Rendez grâce au
Seigneur, il est bon, éternel est son Amour » C’est parce que le
Seigneur nous aime tous qu’il ne peut rester indifférent à notre
souffrance et particulièrement à la souffrance que nous occasionnent
nos péchés d’orgueil, d’égoïsme, de soif de pouvoir.
C’est au nom de
cet amour qu’il nous a envoyé son Fils unique. C’est la révélation
suprême du visage de la Miséricorde de Dieu. C’est le mystère pascal,
Dieu nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à mourir pour nous.
Sa
miséricorde, elle est tournée vers les pécheurs. Les évangiles sont
pleins de récits qui nous montrent l’attention toute particulière que
Jésus porte aux gens reconnus comme pécheurs. Qu’il s’agisse : de
Marie-Madeleine, de la femme adultère, de Zachée, du paralytique, du
larron. L’ancien testament fourmille également de passages où l’on voit
le même amour de Dieu pour les pécheurs que sont David et bien
d’autres. Le prophète Isaïe est ébloui par la capacité du Seigneur de
blanchir la rougeur de nos fautes.
Cette miséricorde s’exprime aussi
envers les personnes qui souffrent dans leur corps, dans leur esprit.
Jésus est le témoin actif et éloquent de cette miséricorde. Il guérit
les malades, rend la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, la marche aux
boiteux et aux paralysés. Il réintègre les marginaux, les lépreux par
exemple dans la société.
Deux conditions sont nécessaires pour que
s’exerce la miséricorde divine qui est toujours disponible. La 1ère
condition c’est de reconnaître sa pauvreté et la 2ème de croire en la
bonté du Seigneur.
Dans l’Evangile de ce jour, Thomas est un exemple
signifiant de ces deux conditions. Il voit bien que sa foi est
déficiente, il se sent démuni devant le fait de la résurrection de
Jésus. C’est un pauvre, un malheureux, victime de son entêtement et de
son aveuglement. Mais en même temps, il a l’humilité d’accueillir
Jésus, de l’écouter, de lui parler et de regarder les cicatrices de ses
plaies de ressuscité. Thomas, l’incrédule redevient croyant. Thomas le
faible se sent aimé de Jésus au-delà de son doute. C’est pourquoi sa
profession de foi est tout à fait magnifique : « Mon Seigneur
et mon Dieu »
Pour nous aujourd’hui, nous pouvons en tirer trois enseignements :
Le
1er : Nous sommes invités à croire à cet amour extraordinaire du
Seigneur pour chacun de nous. Nous sommes appelés à renouveler notre
foi en ce Dieu qui est plein de tendresse et de pitié, lent à la colère
et plein d’amour ». Ce Dieu Père, révélé en Jésus-Christ nous aime
tous personnellement sans condition et sans réserve aucune.
2ème :
Nous sommes tous appelés à nous abreuver à la source divine de sa
miséricorde. Pécheurs nous sommes tous candidats à la miséricorde
divine et Dieu est toujours prêt à nous accorder son pardon. Pourquoi
nous en priverions-nous ?
Enfin, nous sommes invités à
pratiquer la miséricorde envers nos frères et sœurs en humanité. Les
belles paroles ne suffisent pas, nous sommes tous invités à partager.
L’exemple des 1ers chrétiens peut nous aider à être plus fraternels.
L’essentiel c’est de détruire les blindages que nous construisons sans
cesse pour nous protéger des autres. C’est aussi de nous rendre
vulnérables à la situation de celles et de ceux qui ont besoin de nous.
A la fin de la parabole du bon Samaritain, Jésus quitte le docteur de
la loi en lui disant : « Va et toi aussi, fais de
même ». c’est à dire, fais-toi le prochain de ceux et celles que
tu rencontres sur ton chemin et qui ont besoin de toi. Fais-toi le
compagnon de ceux et celles qui souffrent, partage ton pain avec,
marche avec. La paix pour soi tout seul, c’est la solitude. Si nous ne
passons pas à l’action, nos réflexions sur la crise économique actuelle
ne serviront qu’à nous tenir à l’écart des pauvres, à renforcer nos
idées toutes faites et nos préjugés coupables.
La solidarité est
plus que jamais nécessaire, surtout en cette période où la crise frappe
des pauvres de plus en plus nombreux. Témoigner du Christ ressuscité,
c’est être porteur de son amour. Il faut que cela se voit dans nos
communautés.
Complément homélie de Vallet
Pour vous les jeunes
qui vivez une étape vers votre baptême, vous allez être marqués du
signe de la croix et vous allez recevoir le livre de la Bonne Nouvelle
de Jésus. Cette marque et ce don témoignent de la miséricorde de Dieu,
de tout l’Amour qu’il a pour chacun de vous et de tout l’Amour qu’il
est prêt à vous donner pour que vous puissiez vous aussi contaminer le
monde par l’amour.
Ce jour est appelé le dimanche de la
miséricorde. Mais cette miséricorde de Dieu, ce n’est pas seulement un
dimanche. Dieu compte sur nous pour être les messagers de sa paix et de
son amour pour tous.
Tous les jours et tout au long de notre vie, soyons partout les porteurs de cette bonne nouvelle.
Jean-Pierre BIRAUD, diacre permanent.
19/4/09
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