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2° dimanche de carême

LE PELERINAGE DE L’AMOUR…

« Le fils que tu aimes… », « Mon fils bien aimé »… Ces mots résonnent en nous comme un écho d’amour entre père ou mère et enfant. Ne sont-ils pas porteurs de tendresse, de bonheur, d’espérance, mais aussi d’interrogations ? Vous le savez bien, vous parents qui voyez grandir vos enfants.

Et bien, ces mots nous font pénétrer dans les textes d’aujourd’hui. Ils nous livrent la grandeur mais aussi l’exigence de l’amour de Dieu pour le Fils, et donc aussi pour nous.

L’histoire d’Abraham et de son fils Isaac est là, comme figure de ce qui se révélera quelques siècles plus tard sur une autre montagne. Que se passe-t-il dans la tête et dans le cœur de ce vieil homme, prêt à tout sacrifier, même son fils unique, pour témoigner de son amour pour son Dieu ? Y aurait-il conflit entre l’amour paternel  et la foi en Dieu ? Non, même si l’amour pour Dieu est plus fort que tout. Car l’amour de Dieu engendre la vie et non la mort.

C’est bien ce qui se passera quelques siècles plus tard. Pourquoi Dieu, en la personne du Père, a-t-il laissé le Fils donner sa vie sur la colline du Calvaire ? Sinon pour signifier que l’amour est plus fort que la mort et conduit, par la résurrection, à la vie en plénitude.

Mais, revenons à ce qui se passe sur cette montagne que gravit Jésus, avec trois de ses disciples. Acceptons, nous aussi, de la gravir. C’est le pèlerinage de l’amour. Un pèlerinage qui nous fait rejoindre Dieu, qui nous ouvre la porte de la vie en plénitude.

Sur ce chemin, il y a le compagnonnage : Jésus et ses disciples. Dans notre vie, acceptons-nous, cherchons-nous le compagnonnage de Jésus ?  C’est lui, qui nous ouvre le chemin.
C’est un chemin tel un sentier de montagne… . Il n’est pas en ligne droite, il faut le chercher comme un sentier qui serpente au milieu des difficultés, des embûches du parcours. Suivons Jésus, n’a-t-il pas dit : Je suis le Chemin !

Ce chemin nous conduit jusqu’au Père. D’ailleurs, au sommet, la lumière de Dieu irradie Jésus au point que ses vêtements « devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. » (Mc 9, 3) Signe d’une communion totale entre le Père et le Fils. Nous sommes appelés à entrer progressivement dans cette communion avec le Père. C’est pourquoi au baptême nous revêtons – parfois symboliquement, c’est vrai – la robe blanche, reprise lors des actes marquants de la vie, tels que l’entrée dans la communion eucharistique, le sacrement de mariage, l’ordination ainsi que dans les actions liturgiques : l’aube blanche… comme un reflet de la lumière de Dieu.

Mais comment entrer, nous aussi, dans cette communion avec le Père ?

Voilà qu’avec Jésus, sur la montagne, se tiennent Elie et Moïse. Deux célèbres personnages qui résument en eux-mêmes, d’une part  en la personne d’Elie tous les prophètes qui ont précédé Jésus et, d’autre part en la personne de Moïse, l’histoire du peuple guidé par la Loi identitaire. Ainsi est manifesté le lien entre la première Alliance  et celle instaurée par Jésus.


Dans notre montée vers le Père, pour nous guider nous avons, nous aussi, la Parole de Dieu, vécue et transmise par ces écrits que nous appelons la Bible. Y avons-nous recours ? « Ecoutez-le » dira la voix venant de la nuée.

  *   *   *
Je vous invitais au pèlerinage de l’amour de Dieu ; où en sommes-nous ?
Nous suivons Jésus, en compagnonnage, sur le sentier qui gravit la montagne de la vie.
Nous découvrons, en lui et par lui, que la lumière qui éclaire notre vie vient de Dieu.
Pour nous aider, nous avons cette Parole de Dieu, Ancien et Nouveau Testament.
Alors, si nous vivons tout cela, peut-être estimons-nous que cela suffit à notre bonheur ?

Mais, ne nous illusionnons pas ! « Dressons donc trois tentes…», disaient les disciples ! Tentation aussi pour nous aussi de nous installer dans un certain bien-être, même s’il est religieux, sécurisant, celui du devoir accompli. Mais, il ne s’agit pas simplement d’être un bon chrétien !

Notre pèlerinage de l’amour n’est pas terminé. Un jour nous entendrons cette parole merveilleuse de Dieu : « Tu es mon enfant bien-aimé ».  Pour les disciples, il fallait redescendre, vivre le quotidien, passer par la colline du Golgotha, pour comprendre ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

Pour nous aussi, notre cheminement vers Dieu porte en lui bien des exigences, bien des renoncements, bien des interrogations.

Frères et sœurs, profitons de ce temps du carême pour affiner notre foi, pour répondre à l’amour de Dieu, d’un Dieu qui nous appelle à partager sa vie.

Et l’eucharistie que nous allons célébrer est une étape sur ce chemin, dans les pas de Jésus,    
comme nous allons le proclamer tout à l’heure, avant le Notre Père : « Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu, le Père tout puissant… »

Amen.

Georges AILLET, prêtre
le 4 mars 2012




                                                                                



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