Année B
Sommaire année B
retour vers l'accueil28° dimanche du Temps Ordinaire
Sg 7, 7-11 ;
Ps 89, 12-13, 14-15, 16-17cd
He 4, 12-13 ;
Mc 10, 17-30
Déroutant l’évangile aujourd’hui ! Un homme, qui fait tout comme il
faut, enfin… presque tout, repart contrarié par la réponse de Jésus.
Jésus qui, pour justifier le revirement de cet homme, prend une image
saisissante : faire passer un chameau par le trou d’une aiguille !
C’est déjà difficile d’y glisser un fil… Alors un chameau…
Mais, de quoi parlent donc ces lectures ? De la parole de Dieu. Joseph
nous y a préparé la semaine dernière. Souvenez vous : la lettre et le
sens ! Cette Parole est volonté de Dieu : volonté que chaque personne
enfants, femmes, hommes, soient sauvés et vivent ensemble, avec lui, la
vie éternelle. Mais elle nous parle aussi de la foi et de l’Espérance
et de la confiance.
Comme tant d’autres, un homme riche interpelle Jésus sur la Vie
Éternelle : « que dois -je faire ? » Jésus de lui répondre « suit les
règles de vie données à Moïse. » « C’est ce que j’ai fait » « alors
vends tout, donne tout et suis-moi. » et l’autre de s’en aller fort
contrarié car c’en est trop pour lui. Cet homme suit la parole à la
lettre : honore ton père et ta mère : c’est fait ! Ne pas voler…C’est
fait ! Un peu comme un bon comptable, ça, ça, ça…tout cela : c’est fait
… mais l’a-t-il vécu en vérité ? quel sens cela prend-il dans sa vie ?
Quelle couleur cela donne-t-il à sa vie, à ses rencontres ? Est-ce
vraiment né de la foi ou simplement d’un rite, d’une habitude, d’un
humanisme social ?
Quand Jésus va lui demander de s’engager pleinement en bousculant le
monde qu’il s’était créé, en proposant ce chemin de conversion, de
changement total, il n’est pas encore prêt ! Sa foi manque d’ardeur, sa
confiance en la Parole et en Jésus qui la porte, n’est pas suffisante.
Parce que cette parole «va jusqu’au point de partage de l’âme et de
l’esprit. » dit la lettre aux hébreux. Mais choisir le sens profond de
la Parole plutôt que la lettre, en suivant Jésus, c’est possible.
Beaucoup le font, à commencer par ses apôtres : Simon et André, Jacques
et Jean, Matthieu, Philippe, Nathanaël… à son appel, ils laissent tout
et le suivent pour vivre avec Jésus une vie d’enfant de Dieu, comme des
millions d’autres depuis…et vous aussi puisque vous êtes là. La vie
d’enfant de Dieu est une vie unifiée dans laquelle la foi nourrie par
la Parole, éclairée par l’Esprit pour en discerner le sens
(souvenons-nous du livre de la Sagesse) et soutenu par la prière, tout
m’aide à bien vivre, à faire mes choix, à construire mon avenir et
celui de ceux qui me sont confiés. Et cela m’aide pour agir et suivre
le commandement de Jésus « aimez-vous les uns comme les autres comme je
vous ai aimés » avec parfois des prises de positions radicales qui
dérangent ceux avec qui je suis en relation.
C’est sur ce chemin de vie, éclairé par la Parole, signe de l’amour de
Dieu pour ces enfants, et à la suite de Jésus, que nous sommes appelés
pour vivre notre Vie Éternelle. Vie qui continue auprès de Dieu et de
Jésus ; car, par sa vie donnée pour nous, Jésus a déjà sauvé tous ses
frères.
Être sauvé… Être sauvé, ce n’est pas comme l’imaginait cet homme :
cocher les bonnes cases pour se sauver soi-même car la Vie Éternelle ne
se gagne pas, elle se reçoit. Il n’est donc pas possible, à l’homme, de
se sauver lui-même. Être sauvé, c’est se savoir petit, fragile, c’est
humblement laisser à Dieu la grâce de notre avenir avec Lui. Pour cet
avenir, notre Espérance, il faut faire des choix, parfois difficiles et
d’abord abandonner tout ce qui nuit à faire de nous des enfants de
lumière : peur, orgueil, jalousie, nos suffisances, nos certitudes et
puis tout ce qui encombrent nos relations : le superficiel,
l’apparence, le jugement... Pour vivre joyeusement notre mission de
sœur, de frère, en donnant à d’autres, la joie de connaître l’amour :
celui de Dieu et l’amour fraternel : « car j’avais faim et vous m’avez
nourri, j’étais étranger et vous m’avez accueilli… j’étais malade, en
prison et vous m’avez visité… » précise Jésus dans Saint Matthieu. Plus
tard, Saint Jean de la Croix complétera par « à la fin de notre vie,
c’est à la quantité d’amour que nous avons mis, à faire ce que l’on a à
faire, que nous serons jugés ! »
Alors dans la confiance en l’amour de notre Dieu et en sa miséricorde,
remettons-nous, sans hésiter, à ce Père plein de tendresse pour que
nous vivions dès aujourd’hui avec lui et avec Jésus. Au soir de notre
vie sur terre, ils nous accueilleront pour combler notre Espérance,
même si nous nous jugeons personnellement bien trop imparfait ! Car
Tout est possible à Dieu !
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 10 octobre 2021
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