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retour vers l'accueil28° dimanche du Temps Ordinaire
Contexte : Week-end de diacres et cheminants sur le thème "diaconie de la charité".
Y a-t-il un lien entre les textes que nous venons d’entendre et la diaconie de la charité qui nous réunit ce week-end.
Posé
comme cela, j’ouvrirais une porte où discours philosophique et analyse
théologique nous feraient sans doute plaisir… mais je m’éloignerai du
propos que je souhaite partager avec vous.
Dans l’évangile, Jésus
est abordé par un homme sincère, quelqu’un qui sans doute a une
conduite irréprochable, quelqu’un que l’on dirait aujourd’hui quelqu’un
de bien, quelqu’un qui sans doute cherche à s’améliorer, à vivre selon
un enfant de Dieu.
Dis-moi, Jésus,
« Tout ceci, je le fais depuis ma jeunesse.
Alors, est-ce que je pourrais accéder à la vie éternelle »
Je
pourrais sourire mais finalement, c’est bien moi qui me tiens devant
Jésus avec cette question. Dans ma vie de tous les jours, je m’efforce
bien d’observer les commandements. Bon, peut-être pas depuis ma
jeunesse mais j’ai progressé depuis…
Avec tout ce que je m’efforce
de vivre, je mérite bien quelques bons points qui pourraient me faire
un peu entrer dans la vie éternelle. Dis-moi, bon maître, que dois-je
faire (sous entendu de plus…) pour avoir part à la vie éternelle ?
Question posée par le jeune homme de l’Evangile, question que je me pose aujourd’hui.
La
réponse de Jésus vient, elle bouscule, elle provoque à tel point que
les disciples eux-mêmes en sont affectés : « Mais alors, qui
pourra être sauvé ? »
Faut dire que l’exercice n’est
pas facile : en plus d’observer les commandements, il te faut
vendre tout ce que tu as et te mettre à suivre Jésus. Voilà le
programme et tout le monde de se dire, moi le premier : à ce
compte là, faut être surhomme ou au moins un individu exceptionnel pour
prétendre un jour accéder à la vie éternelle.
Surtout quand on sait où cela mène : la passion, la croix. Perspective qui me donne un peu la chair de poule. Brrr
Je
sais, il faut avoir la foi en Jésus. Je sais, il faut avoir l’espérance
de la résurrection. Mais que voulez-vous, j’hésite. La foi,
l’espérance, ce sont deux des trois vertus théologales.
Mon discours ne tient pas parce que j’oublie la troisième : la charité.
J’ai
creusé un peu ce mot pour m’arrêter à une définition qui vaut ce
qu’elle vaut : la charité, l’amour des hommes qui permet d’accéder
à l’amour de Dieu. Autrement dit, une attitude humaine qui traduit,
dans la relation à l’autre, l’amour de Dieu pour les hommes.
Dans cette perspective, reposons la question à Jésus :
Bon maître, que dois-je faire pour…
1 – Dieu seul est bon : tu reconnais
dans ta vie la présence de Dieu. Tu as foi en lui. Tu crois en Lui.
2 – Suis-moi : tu fais le chois de te fier à moi, quoiqu’il en
coûtera. Tu as l’espérance de la résurrection.
3 - sois charitable
Vis-à-vis
de toi-même : oui, tu es imparfait. Oui, tu fais des gaffes. Oui,
tu ne pourras pas entrer dans mon Royaume… mais parce que tu crois en
Dieu, parce que tu auras eu le courage de me suivre, alors dieu te
feras entrer dans son Royaume. A Dieu, tout est possible.
Ce n’est
pas toi, avec tes efforts, à la force du poignet qui décide d’entrer
dans la vie éternelle. C’est Dieu, c’est moi qui t’y ferons entrer.
Vis-à-vis
des autres pour être signe de l’amour de Dieu pour les hommes. Diacres
et vous, amis qui vous préparez au diaconat, c’est tout le sens de
notre démarche, tout le sens de notre ordination. Nous ne sommes pas
meilleurs que d’autres. Ni supérieurs, ni inférieurs.
Ne faites
rien de plus que de vivre la charité au quotidien, dans les petits
gestes de tous les jours, au quotidien avec la famille, les gens qui
vous entourent… par humanisme mais en ayant conscience que vous êtes
signe.
La charité, c’est à vivre pour soi, pour les autres,
Dans la foi en un Dieu d’amour,
Dans l’espérance de la résurrection.
Ainsi
peut-on comprendre, avec la première lecture de la sagesse, que la
charité supplante toutes les richesses que l’on pourrait avoir.
Avec Paul, dans ces mots un peu rudes, que nos actes seront vus par ce Dieu d’amour auquel nous croyons.
Ayons confiance et surtout, n’oublions pas de montrer autant de charité envers nous même qu’envers les autres.
Pierre COLAS, diacre permanent
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