Année B
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En ce dimanche, nous avons la
grâce de recevoir de l'Eglise de très beaux textes pour méditer durant
cette Eucharistie.
Cela commence par le
deuxième récit de la Création dans la Genèse, nous voyons que Dieu
après avoir créé tous les animaux et les avoir fait nommer par Adam, va
lui donner Eve comme aide, comme femme.
Le psaume 127 que nous avons
entendu nous a rappelé que Dieu bénit et aime la famille.
Le texte le plus interpellant est
le passage de l'Evangile de Marc qui comprend deux grandes parties, la
première concernant le mariage et la répudiation et la seconde l’appel
de Jésus à être comme des petits enfants dans l'attente du Royaume,
thème ô combien riche que nous développons très souvent lors des
baptêmes de petits enfants.
Nous pouvons déjà remarquer à ce stade, d'une part que pour Dieu le
mariage est l'union d'un homme et d'une femme et d'autre part, qu'il
accorde une grande place aux enfants alors qu’à l’époque de Jésus, ils
étaient considérés comme quantité négligeable.
Dans l'Evangile,
l'interrogation par les pharisiens est précise : "est-il permis à
un mari de renvoyer sa femme". C'était une réelle mise à épreuve
pour Jésus car à l’époque les rabbins n'étaient pas d'accord
entre eux pour évaluer l'importance des reproches à faire à
l’épouse. Selon certains il fallait un motif grave, pour d’autres
un repas brulé suffisait, si l'on en croit certains auteurs.
Alors Jésus va rappeler l'histoire du monde, la création du
premier couple, la dureté du cœur des hommes sous Moise qui va leur
concéder la répudiation assorties de quelques précautions mais plutôt
floues comme nous l’avons vu. Jésus lui va revenir à la volonté divine
d'origine "ils ne sont plus deux, ils ne font qu’un, ce que Dieu a uni
que l'homme ne sépare pas"
Ainsi Jésus va mêler les
deux récits de la Création de l'homme que nous propose la Genèse
pour renforcer son souhait de montrer quelle est la volonté de
Dieu sur le couple.
Depuis que je suis diacre, plus de deux décennies, j’ai vu de nombreux
jeunes fiancés choisir cette péricope où Jésus se réfère à la Genèse
pour bien montrer ce qu'ils souhaitaient pour eux. C'était
l’expression de leur volonté de rester unis pour toujours. C'était beau
et louable car nombre d'entre eux avaient connu l'épreuve de la
séparation de leurs propres parents.
(Dieu merci on en revoit bon nombre pour baptiser le premier ou les autres enfants).
Ces jeunes couples
adhéraient à ce que l'Eglise demande à ceux qui se marient, être
libre de le faire, vouloir accueillir des enfants, accepter
l’indissolubilité et de vivre la fidélité.
C'est ce dernier point qui pose le plus d'inquiétude. Est-il possible
de rester fidèle ? La réponse est "oui“. Mais l'on trouvera beaucoup
d'objections à y parvenir, ce qui est normal puisque c'est la pâte
humaine, la nature humaine qui est en cause et nous le
savons bien elle n'est pas parfaite, sans parler de la culture
permissive qui nous environne.
Cependant, Dieu veut que l'amour que se portent les jeunes
époux, qui s'origine dans son Amour, l’Amour de Dieu,
demeure et évolue avec le temps dans le sens d’une complicité toujours
plus grande. Et Dieu a assorti le“ oui“ échangé par les jeunes
mariés de la grâce du sacrement de mariage. Celle-ci n'est pas donnée
une fois pour toutes, nous pouvons demander au Seigneur de venir la
renouveler autant de fois qu'il est nécessaire et aussi longtemps qu'il
le faut.
Pourtant, nous ne le savons
que trop, certaines unions échouent, parfois rapidement, parfois
très tard. Nous n'avons pas à juger les personnes, seul Dieu connaît le
fond de leur coeur et les souffrances qu'elles peuvent avoir endurées.
L'Eglise ne juge pas non plus et le fait d’être divorcé n'écarte pas de
la vie sacramentelle en tant que tel. Donc la personne divorcée qui
continue d’être fidèle à son engagement d'origine participe pleinement
à la vie de l'Eglise.
La situation devient
différente si la personne se remarie. Il y a alors rupture définitive
du premier engagement devant Dieu. Jésus nous le dit explicitement dans
le passage d’Evangile. Mais là aussi, il faut que le respect des
personnes soit la première des préoccupations. En ce domaine évitons
surtout les avis tranchés, les conseils doctes voire erronés. Ma
suggestion est d’avoir un ou des entretiens avec un prêtre qui
permettront aux personnes qui sont concernés de bien se
positionner par rapport à leur état de vie, sur leur situation dans
l'Eglise, en se souvenant toujours qu’elles restent, comme nous
tous, aimées du Seigneur.
Par ailleurs il ne faut pas
oublier que l'Eglise dans son droit propre, le Droit Canonique, a
institué la possibilité de vérifier, après l’échec, si le mariage des
personnes était valide. Cette procédure existe, elle est parfois
décriée par certains, mais puisque l'Eglise l’a instituée c’est
qu’elle a estimé qu'il fallait dans certains cas qu'elle intervienne.
Pour être partie prenante dans certaines de ces décisions, comme avocat
précédemment puis comme juge maintenant, je puis vous assurer qu'il
est sain qu’une telle procédure existe.
Reste que dans notre pays la question du mariage
c’est-à-dire l'union d'un homme et d'une femme pourrait être étendue à
l’union de personnes du même sexe. La Conférence des Evêques de France
a publié le 27 septembre dernier une note de travail intitulée "Elargir
le mariage aux personnes du même sexe ? Ouvrons le débat !“Cette note
est facile à trouver sur Internet sur le site des Evêques et le site du
Diocèse.
Puisque la liturgie nous y invite
ce jour rappelons qu’aux yeux de Dieu et de nombre d’hommes et de
femmes de notre pays mais aussi du monde, le mariage est "l'alliance
matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux
une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au
bien des conjoints ainsi que la génération et l'éducation des enfants“
dit le canon 1055 du Code de Droit Canonique qui complète “Il a été
élevé entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement“.
Voilà la définition du mariage par l’Eglise Catholique.
Prions donc particulièrement
durant cette célébration pour tous ceux qui ont des difficultés
familiales, Que le Seigneur mette beaucoup de paix dans les cœurs
pour vivre ces temps d’épreuve et qu’auprès d’eux, comme Jésus
nous y invite, nous ayons ce cœur d'enfant qu’il souhaite pour
nous en nous abandonnant à Lui. La petite Thérèse de Lisieux ne
disait-elle pas que “l’abandon est le fruit délicieux de l’Amour“.
Sources diverses.
Georges Renoux
Diacre permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 7 octobre 2012
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