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27° dimanche ordinaire
       


        En ce dimanche, nous avons la grâce de recevoir de l'Eglise de très beaux textes pour méditer durant cette Eucharistie.
         Cela commence par le deuxième récit de la Création dans la Genèse, nous voyons que Dieu après avoir créé tous les animaux et les avoir fait nommer par Adam, va lui donner Eve comme aide, comme femme.

        Le psaume 127 que nous avons entendu nous a  rappelé que Dieu bénit et aime la famille.
        Le texte le plus interpellant est le passage de l'Evangile de Marc qui comprend deux grandes parties, la première concernant le mariage et la répudiation et la seconde l’appel de Jésus à être comme des petits enfants dans l'attente du Royaume, thème ô combien riche  que nous développons très souvent lors des baptêmes de petits enfants.
Nous pouvons déjà remarquer à ce stade, d'une part que pour Dieu le mariage est l'union d'un homme et d'une femme et d'autre part, qu'il accorde une grande place aux enfants alors qu’à l’époque de Jésus, ils étaient considérés comme quantité négligeable.

        Dans l'Evangile, l'interrogation  par les pharisiens est précise : "est-il permis à un mari de renvoyer sa femme". C'était une réelle mise à épreuve pour  Jésus car à l’époque les rabbins n'étaient pas d'accord entre eux pour évaluer l'importance des reproches à faire à l’épouse.  Selon certains il fallait un motif grave, pour d’autres un repas brulé suffisait, si l'on en croit certains auteurs. Alors  Jésus va rappeler  l'histoire du monde, la création du premier couple, la dureté du cœur des hommes sous Moise qui va leur concéder la répudiation assorties de quelques précautions mais plutôt floues comme nous l’avons vu. Jésus lui va revenir à la volonté divine d'origine "ils ne sont plus deux, ils ne font qu’un, ce que Dieu a uni que l'homme ne sépare pas"

        Ainsi Jésus va mêler les deux  récits de la Création de l'homme que nous propose la Genèse pour renforcer  son souhait de montrer quelle est la volonté de Dieu sur le couple.
Depuis que je suis diacre, plus de deux décennies, j’ai vu de nombreux jeunes fiancés choisir cette péricope où Jésus se réfère à la Genèse pour  bien montrer ce qu'ils souhaitaient pour eux. C'était l’expression de leur volonté de rester unis pour toujours. C'était beau et louable car nombre d'entre eux avaient connu l'épreuve de la séparation de leurs propres parents.
 (Dieu merci on en revoit bon nombre pour baptiser le premier ou les autres enfants).

        Ces  jeunes couples adhéraient  à ce que l'Eglise demande à ceux qui se marient, être libre de le faire, vouloir accueillir des enfants, accepter l’indissolubilité  et de vivre la fidélité.
C'est ce dernier point qui pose le plus d'inquiétude. Est-il possible de rester fidèle ? La réponse est "oui“. Mais l'on trouvera beaucoup d'objections à y parvenir, ce qui est normal puisque c'est la pâte humaine, la nature humaine   qui est en cause et nous le savons bien elle n'est pas parfaite, sans parler de la culture permissive qui nous environne.
 Cependant, Dieu veut que l'amour que se portent les jeunes  époux, qui s'origine dans  son Amour, l’Amour  de Dieu, demeure et évolue avec le temps dans le sens d’une complicité toujours plus grande. Et Dieu a assorti le“ oui“ échangé par les  jeunes mariés de la grâce du sacrement de mariage. Celle-ci n'est pas donnée une fois pour toutes, nous pouvons demander au Seigneur de venir la renouveler autant de fois qu'il est nécessaire et aussi longtemps qu'il le faut.

         Pourtant, nous ne le savons que trop, certaines unions échouent, parfois rapidement,  parfois très tard. Nous n'avons pas à juger les personnes, seul Dieu connaît le fond de leur coeur et les souffrances qu'elles peuvent avoir endurées. L'Eglise ne juge pas non plus et le fait d’être divorcé n'écarte pas de la vie sacramentelle en tant que tel. Donc la personne divorcée qui continue d’être fidèle à son engagement d'origine participe pleinement à la vie de l'Eglise.

         La situation devient différente si la personne se remarie. Il y a alors rupture définitive du premier engagement devant Dieu. Jésus nous le dit explicitement dans le passage d’Evangile. Mais là aussi, il faut que le respect des personnes soit la première des préoccupations. En ce domaine évitons surtout les avis tranchés, les conseils doctes voire erronés. Ma suggestion est d’avoir un ou des entretiens avec un prêtre qui permettront  aux personnes qui sont concernés de bien se positionner par rapport à leur état de vie, sur leur situation dans l'Eglise, en se souvenant toujours  qu’elles restent, comme nous tous, aimées du Seigneur.

        Par ailleurs il ne faut pas oublier que l'Eglise dans son droit propre, le Droit Canonique, a institué la possibilité de vérifier, après l’échec, si le mariage des personnes était valide. Cette procédure existe,  elle est parfois décriée par certains, mais puisque l'Eglise l’a  instituée c’est qu’elle a estimé qu'il fallait dans certains cas qu'elle intervienne. Pour être partie prenante dans certaines de ces décisions, comme avocat précédemment puis comme juge maintenant, je puis vous assurer qu'il est  sain qu’une telle procédure existe.
Reste que dans notre pays  la question du mariage  c’est-à-dire l'union d'un homme et d'une femme pourrait être étendue à l’union de personnes du même sexe. La Conférence des Evêques de France a publié le 27 septembre dernier une note de travail intitulée "Elargir le mariage aux personnes du même sexe ? Ouvrons le débat !“Cette note est facile à trouver sur Internet sur le site des Evêques et le site du Diocèse.

        Puisque la liturgie nous y invite ce jour rappelons qu’aux yeux de Dieu et  de nombre d’hommes et de femmes de notre pays mais aussi du monde, le mariage est "l'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi que la génération et l'éducation des enfants“ dit le canon 1055 du Code de Droit Canonique qui complète “Il a été élevé entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement“.
Voilà la définition du mariage par l’Eglise Catholique.

        Prions donc particulièrement durant cette célébration pour tous ceux qui ont des difficultés familiales, Que le Seigneur  mette beaucoup de paix dans les cœurs pour vivre ces  temps d’épreuve et qu’auprès d’eux, comme Jésus nous y invite, nous ayons  ce cœur d'enfant qu’il souhaite pour nous en nous abandonnant à Lui. La petite Thérèse  de Lisieux ne disait-elle pas que “l’abandon est le fruit délicieux de l’Amour“.

Sources  diverses.

Georges Renoux
Diacre permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 7 octobre 2012


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