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Is 35, 4-7a/ Jc 2, 1-5/ Mc 7, 31-37
Chers frères et sœurs,
Quand un peuple souffre, il aspire à la libération. Alors il crie.
Quant un homme est malade ou en danger, il désire être sauvé. Alors il
prie. Et Dieu répond. La réponse qu’il donne par Isaïe, dans la
première lecture, au cri d’angoisse d’Israël est l’une des
plus merveilleuses : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre
Dieu (…) Il vient Lui-même et va vous sauver ». Et le prophète cite une
série de faits miraculeux : les aveugles verront, les boiteux
bondiront, les sourds entendront, les muets crieront. Qui pourrait
opérer ces signes, si ce n’est Dieu, et Dieu seul ? Pour tout croyant
qui écoute ou lit ce passage de l’Ecriture, ces miracles sont comme des
panneaux qui signaleront la venue de l’heure attendue : Dieu vient
Lui-même pour nous sauver. Et c’est bien ce que confirme l’action de
Jésus dans l’Evangile : « Tout ce qu’il fait est admirable. Il fait
entendre les sourds et parler les muets ». C’est donc en Lui que
s’accomplit cette venue du Dieu sauveur. Désormais toute personne qui
veut être sauvée doit aller à Jésus seul. Alors peut surgir une question
: Comment aller à Jésus ? Comment se faire sauver par Lui ? C’est à
cela que répond l’Evangile de ce dimanche.
Il est écrit dans l’Evangile qu’«
On amène à Jésus un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui
». Observons l’attitude de ceux qui présentent le patient à
Jésus : pour peu qu’on lui amène un malade et qu’on lui adresse la
prière de le guérir, c’est qu’on croit qu’il a le pouvoir d’opérer
cette guérison. Or ce signe qu’on lui demande (la guérison d’un
sourd-muet) est de la série des signes qui témoignent que le sauveur
est déjà venu. C’est donc une personne ou un groupe de personnes qui
croient en Jésus. Autrement dit, c’est à peu près ce que l’on appelle
aujourd’hui des chrétiens. C’est donc la communauté chrétienne qui a le
pouvoir de nous présenter à Jésus, et de le prier de nous sauver. Et en
Eglise, nous pouvons prier ensemble pour nos frères et sœurs. Le geste
intercesseur de l’Eglise se pose solennellement le jour de notre
baptême : la communauté nous présente au Christ pour qu’Il fasse de
nous des fils de Dieu à son image. Et les parrains nous accompagnent
sur ce chemin qui mène au salut. Et dans tous les autres sacrements,
les prières et les bénédictions, c’est la même action de l’Eglise qui
se renouvelle pour nous. Et le seigneur répond à ses prières en notre
faveur.
Par ailleurs, la prière et
l’action de la communauté visent avant tout à nous mettre en contact
direct avec le Seigneur. C’est bien ce que semble signifier Jésus quand
il emmène le sourd-muet à l’écart, dès que lui fut présenté le
souffrant, avant de guérir ce dernier. L’homme se retrouve ainsi seul à
seul avec son sauveur. C’est donc à travers un face à face,
un cœur à cœur sincère avec Dieu, dans la prière, que nous recevons de
Lui les grâces qu’Il nous donne. N’ayons donc pas peur de parler
au Seigneur, de lui dire directement les maux dont nous souffrons.
Quant à ce sourd-muet, de quoi peut-il s’agir quant à sa
surdité et son mutisme ? C’est sûrement quelqu’un qui ne peut pas
entendre la Parole de Dieu : il est sourd. Et ne l’ayant pas entendue,
il ne peut la proclamer : il est muet. Cela est si vrai que le patient
se situe en Décapole, territoire païen, c’est-à-dire non encore ouvert
à la Bonne Nouvelle du salut. « Ouvre-toi », ordonne Jésus, et le
malade est guéri. Et nous aujourd’hui, de quoi avons-nous besoin d’être
guéris? En quoi avons-nous besoin de nous ouvrir à la grâce de Dieu ?
Sachons surtout que nos pauvretés sont avant tout des pauvretés
spirituelles et morales. De quoi avons-nous besoin pour être riches de
la foi, selon l’expression de Saint Jacques dans la première lecture ?
Qu’est-ce qui nous enferme dans notre vie intérieure et nous empêche de
nous ouvrir au salut de Dieu ? Pour répondre en toute vérité à ces
questions, cessons de nous juger et de juger les autres à travers les
mesures selon nos fausses valeurs (richesse ou pauvreté, grandeur de
classe sociale) et laissons-nous interpeler par la vérité de
l’Evangile.
Ouvre nos cœurs, Seigneur, à ta
parole, et nos vies chanteront les merveilles de ton amour.
Par Jésus le christ notre seigneur. Amen.
Tanguy SOGLO, diacre transitoire
Azovè (Bénin),
Paroisse de l’Immaculée Conception,
le 9 septembre 2012
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