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23° dimanche du Temps Ordinaire



Is 35, 4-7a ; Ps145, 7, 8, 9ab.10b ; Jc 2, 1-5 ; Mc 7, 31-37
                 
 
Cet été  j’ai rencontré un homme, ..., qui m’a raconté une bonne partie de sa vie et il a commencé par la surprise et la joie d’avoir découvert qu’il avait un fils de 30 ans dont il ignorait l’existence 2 jours plus tôt.
Il m’a ensuite raconté la mort de sa maman tuée par un chauffard, de son papa qui avait essayé de noyer son chagrin dans le travail en oubliant un peu ses enfants et l’affection à leur partager, de là , une vie de bric et de broc, à courir le monde pour son travail, sans point fixe , sans vraie famille.
Un jour dans une librairie il achète la Bible en version livre de poche. Il se rappelait de son caté qui ne lui avait rien appris me dit il. Mais si la lecture de l’ancien testament ne l’a pas passionné, la vie de Jésus, les paroles de Jésus lui ont mis un bon coup de pied ...au derrière, mais ce n‘est pas le mot qu’il a employé devant moi !
Et je me suis dit en préparant cette homélie : si cet homme là ou quelqu’un d’autre, qui ne sait plus très bien ce que veux dire l’amour d’un père veut dire, arrive ce matin ( ce soir) avec nous, que va t il penser, que va t il entendre, que vais je pouvoir dire pour toucher son cœur ?
Ensemble nous venons d’écouter 4 extraits de la Parole de Dieu : si je les ordonne chronologiquement : la lecture d’Isaïe , texte qui date de l’exil à Babylone. Le psaume 145 un peu plus récent qui parle de la bonté du Seigneur qui a libéré son peuple de l’exil à Babylone, justement. La lecture de l’Evangile de Marc et la lettre de St Jacques.

Isaïe essaye de redonner courage aux exilés : la revanche de Dieu c’est les aveugles qui voient, et l’eau qui jaillit dans le désert : des miracles que nous voudrions voir.
Le psaume est déjà une louange des merveilles que Dieu a accompli pour son peuple...il y a 2500 ans. Cela peut paraitre loin aux affamés, aux accablés, aux enchainés d’aujourd’hui.
Et voilà Jésus : et là il faut nous remettre dans le contexte : nous avons vu que Jésus passait dans la région de la Décapole, c’est à dire hors des frontières d’Israël. chez les païens, les étrangers.
Et Jésus guérit cet aveugle avec des gestes pleins de douceur.
« Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ce soupir, le mot grec le fait plutôt ressembler à un gémissement, celui que poussait le peuple juif qui était esclave de pharaon et qui attendait un libérateur, le gémissement que pousse l’Esprit saint qui intercède pour nous car la souffrance des hommes n’est pas indifférente au cœur de Dieu.
Et puis la lettre de St Jacques qui nous demande de ne pas faire de différence entre les riches et les pauvres, les forts et les faibles , les puissants et les sans grade.
Cela parait un peu exagéré : enfin St Jacques , dans notre communauté nous ne sommes pas comme cela !
Mais l’idée de St Jacques c’est de nous rappeler que pour Dieu la justice de Dieu va encore plus loin : Dieu ne regarde pas l’apparence : rappelez vous le choix de David pour devenir roi, lui le petit dernier , berger et chétif alors que ses frères étaient grands et beaux : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » ( 1 S 16, 07)
Si nous revenons à l’Evangile, l’affirmation de Marc « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » nous rappelle la Genèse : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. »( Gen 1, 31) C’est aussi pour redire aux Apôtres, aux disciples , à nous aussi, que la bonté du Seigneur est pour tous, juifs et païens, bien catéchisés et un peu mécréants, ceux qui croient savoir et ceux qui pensent ne rien comprendre à toutes ces choses. Même les Apôtres ont mis du temps à comprendre, alors nous !
Cela parait évident mais si vous avez écouté les informations cette semaine, l’accueil des réfugiés à Calais, en Hongrie où aux portes de l’Italie n’est pas facile : qu’on les jette à la mer a-t-on entendu. Selon que vous serez puissant ou misérable, commençait La Fontaine. Cette difficulté devant les pauvres et le étrangers est de toute les époques et dans toutes les cultures, plus ou moins marqués.
 Jésus nous invite à ouvrir notre regard et notre cœur pour percevoir cet amour inconditionnel et impartial de Dieu pour chaque être humain et à communiquer cet amour à notre prochain qu’il ou qu’elle soit son apparence, son histoire, sa foi.
« Les yeux qui regardent ne seront plus aveuglés, les oreilles qui écoutent seront attentives ; le cœur frivole réfléchira pour comprendre et la langue des bègues parlera vite et clairement. » (Is 32, 3-4)

Alors si mon interlocuteur entend cela j’espère qu’il franchira la porte, pour recevoir gratuitement cet amour qui l’attend.

Philippe ARRIVE, diacre permanent
05-06 Septembre 2015         
Vertou 

R/ : Ne crains pas, je suis ton Dieu,
C'est moi qui t'ai choisi, appelé par ton nom.
Tu as du prix à mes yeux et je t'aime.
Ne crains pas car je suis avec toi.


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