Année B
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retour vers l'accueil22° dimanche du Temps Ordinaire
Chaque fois que nous participons,
comme actuellement, à une célébration eucharistique, la liturgie nous
propose d’entendre et d’approfondir plusieurs extraits de la Parole de
Dieu. Le but de cette écoute est de nous aider à découvrir toujours
plus le message que Dieu veut nous donner.
Les lectures de ce 22e dimanche du temps ordinaire, vous l’avez sans
doute remarqué, nous invitent à nous interroger, en toute
sincérité, sur la façon dont nous vivons notre foi.
Lors de préparation de baptêmes,
de mariages, de sépultures, les personnes concernées sont appelées à
s’exprimer sur leur foi, On entend parfois, en toute sincérité,
des réponses telles que : « Je suis croyant, mais pas pratiquant » ou
bien : « Je suis croyant et je vais quelquefois à la messe. ». On
entend également : « Je ne sais pas si je suis croyant mais je ne peux
pas dire que je suis incroyant »
Si nous devions, chacun d’entre
nous, nous prononcer maintenant, je pense que nous dirions tous, avec
une certaine assurance : « Moi, je suis croyant et pratiquant. La
preuve, c’est que je vais à la messe le dimanche. »
Nous considérons donc que « être
pratiquant », c’est aller à la messe tous les dimanches. Les lectures
de ce dimanche veulent nous faire comprendre qu’être pratiquant, c’est
beaucoup plus que cela.
De la première lecture nous
pouvons retenir quelques passages essentiels. Le Deutéronome, livre
écrit bien longtemps après l’Exode, rappelle qu’en transmettant sa Loi
à Moïse sur le mont Sinaï, Dieu a fait alliance avec son peuple qui,
malheureusement, n’a pas toujours été fidèle. C’est pour cela que
l’auteur de ce livre rappelle que la loi donnée au Sinaï est une loi à
pratiquer et à vivre : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous
ordonne… vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu
tels que je vous les prescris. Vous les garderez, vous les
mettrez en pratique. ils seront votre sagesse et votre intelligence aux
yeux de tous les peuples. »
Le message de la seconde lecture,
tirée de la lettre de Saint Jacques pourrait se résumer en ces quelques
mots : « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de
l’écouter : ce serait vous faire illusion. » La parole de Dieu est
comme une semence à accueillir en soi comme le fait une terre
bien préparée. Alors elle pourra germer et produire des fruits en
abondance. Pour que la parole porte ses fruits, il faut la mettre en
pratique. Et, très concrètement, Saint Jacques précise : « Un
comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les
orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache
au milieu du monde. » Nous reviendrons sur ce point essentiel tout à
l’heure, après avoir creusé un peu le message que Jésus nous donne dans
l’Evangile de ce jour.
Cet Evangile nous rapporte des paroles du Christ qui doivent nous interroger.
A l’occasion d’un repas, Les
pharisiens qui sont persuadés d’être les vrais défenseurs de la Loi
reprochent à Jésus le fait que ses disciples ne respectent pas les
traditions des anciens car ils ne se lavent pas les mains avant de se
mettre à table. Ce geste du lavement des mains avant le repas, ne
figure pas dans la Loi de Moïse mais, au fil des ans, de nombreuses
pratiques traditionnelles ont été ajoutées à la loi de Moïse pour
exprimer la nécessité de se purifier le cœur. Ce geste ne pouvait, par
lui-même, donner la pureté de l’âme, et ce culte purement extérieur ne
correspondait pas, pour beaucoup, à une attitude intérieure vraie et
sincère.
Aussi Jésus ne mâche pas ses
mots. Il ne reproche pas aux pharisiens leurs préoccupations
scrupuleuses pour les Écritures et la Loi ; Il leur reproche une seule
chose : leur hypocrisie !.( En grec le mot « hypocrisie » signifie
« faux semblant »,« jouer un rôle » et « hypocrite » : comédien.)
« Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est
écrit : « Ce peuple m'honore des lèvres mais son cœur est loin de moi.
Il est inutile le culte qu'ils me rendent. Les doctrines qu'ils
enseignent ne sont que des préceptes humains.» Puis Jésus va encore
plus loin dans sa réponse : « Vous laissez de côté les commandements de
Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes.»
Si l’évangile nous rapporte cet
événement, c’est pour attirer notre attention sur notre propre
comportement.
Il ne suffit pas d'écouter la Parole et de communier le dimanche pour
être allié au Christ et ne faire qu'un avec lui. Il faut mettre sa
Parole en pratique pour que notre cœur change.
De la seconde lecture, nous avons
retenu cette exhortation : "La manière pure et irréprochable de
pratiquer la religion, c'est de venir en aide aux orphelins et aux
veuves dans leur malheur et de se garder propre au milieu du monde." Je
cite quelques extraits de l’enseignement de Jésus qui vont dans le même
sens :
- « Montrez-vous compatissants comme votre Père est compatissant. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés. ».
- « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »
- « Tout ce que vous faites au plus petits d’entre les miens qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites. »
Nous nous disons « pratiquants »
mais il nous faut ouvrir les yeux et tendre l’oreille pour être
attentifs à ceux qui ont besoin d’une parole, d’un geste, d’un regard,
d’un sourire. Il y a des blessés tout près de chez nous, dans nos
propres familles ; il y a des blessés loin de chez nous, mais que les
médias nous rendent si proches. Etre pratiquants, c’est écouter Dieu,
l’aimer et nous aimer les uns les autres, en portant une attention
toute particulière aux blessés de la vie.
« Aimez-vous les uns les autres.
» Seuls, nous nous sentons bien faibles mais notre force, c’est de
pouvoir partager notre foi et de nous aider les uns les autres pour la
vivre avec le plus de sincérité possible. C’est le rôle de nos
communautés paroissiales. Nous pouvons nous entraider, nous soutenir,
nous encourager, que nous soyons engagés ou non dans tel ou tel service
de l’Eglise. En ce moment, où nous allons redémarrer une nouvelle année
pastorale, avec le soutien de notre équipe d’animation paroissiale,
soyons de vrais « croyants et pratiquants ».
André ROUL, diacre permanent
le 30 août 2015
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