Année B
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retour vers l'accueil21° dimanche du Temps Ordinaire
Jos 24, 1-2a.15-17.18b
Ps 33, 2-3, 16-17, 20-21, 22-23
Ep 5, 21-32
Jn 6, 60-69
Les trois lectures de ce jour nous invitent à nous interroger sur notre
propre foi. Pour cette homélie, afin de ne pas être trop long, je vais
m’appuyer uniquement sur la première lecture et l’évangile car la
lettre de Paul aux Ephésiens demanderait trop d’éclaircissements,
notamment la première phrase : « par respect pour le Christ, soyez
soumis les uns aux autres ; les femmes, à leur mari, comme au Seigneur
Jésus »
Dans la première lecture, Josué s'adresse à son peuple pour le mettre
face à ses responsabilités. Le Seigneur l'a libéré de l'esclavage
d'Egypte. Il a fait alliance avec lui sur la montagne du Sinaï ;
Maintenant qu’il a quitté le désert et atteint la « terre promise »,
chacun doit choisir : suivre le Seigneur ou se tourner vers les dieux
païens : « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur,
choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. » Or le peuple répond
spontanément : « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir
d'autres dieux. »
Dans l’Evangile, avec Jésus, nous sommes aussi invités à faire notre
choix. La foule qui le suit a bénéficié de sa bonté. Pour elle, il a
multiplié les pains. Mais, lorsqu’il fait son discours sur le Pain de
Vie que nous avons écouté ces dernières semaines, beaucoup ont de la
peine à le suivre et quand il leur dit : « Celui qui mange ma chair et
boit mon sang a la vie éternelle », ils n’en peuvent plus. « Ce
qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter. »
Après leur départ, Jésus s’adresse aux douze et leur demande : «
Voulez-vous partir vous aussi ? ». Alors Pierre répond spontanément au
nom de tous : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les
Paroles de la Vie éternelle. Nous croyons, nous savons que tu es le
saint, le saint de Dieu. »
Et nous, aujourd’hui ? Si nous sommes réunis dans cette église, c’est
parce que nous sommes d’accord avec Pierre. Nous croyons que Jésus a
les paroles de la Vie éternelle, qu’il donne sens à notre vie. Sinon,
nous serions là uniquement par habitude, par conformisme et, à notre
époque, cela n’aurait aucun sens.
Et pourtant, ce n’est pas si simple que cela. Nous savons que cela n’a
pas été facile pour Pierre lui-même qui, après ce beau témoignage de
foi, est allé jusqu’à renier par trois fois le Seigneur. Mais
lorsque Jésus, après sa résurrection, lui a demandé par trois fois : «
Pierre, m’aimes-tu ? » avec une très grande sincérité et beaucoup
d’émotion Pierre lui a répondu : « Je t’aime, Seigneur, tu sais bien
que je t’aime » et il est allé jusqu’à donner sa vie à la suite du
Christ.
Quant au peuple hébreu qui proclamait devant Josué : « Plutôt mourir
que d’abandonner le Seigneur », la bible nous dit qu’il n’a pas
toujours été fidèle au Seigneur, loin de là. Mais les prophètes ont
sans cesse invité ce peuple à revenir vers le Seigneur et un petit
nombre lui a été fidèle jusqu’au bout.
Aujourd'hui Jésus nous dit des choses très importantes concernant la
foi, la foi des disciples et la nôtre. Il nous dit d’abord que la foi
c’est un don de Dieu : "Nul ne peut venir à moi si mon Père ne
l’attire". L’Esprit seul peut nous permettre d’aller à Dieu. Cela ne
veut pas dire que certains sont choisis et d’autres pas. Dans son
immense amour, Dieu nous appelle tous. C’est à tous qu’il fait le don
de la foi. Mais ce don ne s’impose pas. « Voulez-vous partir vous aussi
ou voulez-vous continuer à marcher avec moi ? C’est à vous de choisir.
» La foi est aussi une démarche libre, une démarche personnelle.
La démarche de la foi c’est "marcher avec". La foi est un chemin que
nous prenons, invités par le Seigneur, un chemin à parcourir toute
notre vie. Et sur ce chemin, il y a Jésus qui nous conduit vers le Père.
Ce chemin nous paraît parfois facile, agréable, source de beaucoup de
joie et, à d’autres moments, il est difficile. Il peut aussi ressembler
à de rudes sentiers de montagne. On peut y être confronté à la fatigue,
au brouillard ou la tempête, à la solitude. Nous sommes alors tentés de
prendre d’autres chemins plus faciles, plus reposants. Nous sommes
humains, faillibles, imparfaits et, si Dieu lui, est toujours fidèle,
nous savons bien que ne le sommes pas toujours.
Et puis, nous sommes tous plus ou moins affrontés aux soucis de la vie,
à la question de l'avenir des enfants et des jeunes, aux problèmes de
travail et de chômage, à l'insécurité. Pour d'autres c'est la maladie,
les infirmités, la souffrance physique et morale.
Il arrive aussi que les exigences de la foi, qui demandent une adhésion
totale au Seigneur et un amour sans réserve de nos frères, notamment
les plus petits, les plus pauvres, nous paraissent excessives. Le monde
dans lequel nous vivons est organisé d'une façon qui va en sens inverse
du partage. L’économie vise avant tout à obtenir le plus de profit pour
certains, même s'il faut pour cela condamner un grand nombre de gens au
chômage et à la pauvreté.
Au terme de cette période des vacances d’été, le Seigneur nous demande
à chacun si nous voulons continuer à le suivre tout au long de cette
année qui va commencer.
Marcher à la suite de Jésus ne dépend pas de nos seules forces mais de
la grâce qu’il répand en nous par son Esprit, par sa Parole et par le
don de sa personne dans le Sacrement de l’Eucharistie, que nous sommes
en train de vivre en ce moment.
Si nous marchons avec Jésus, si nous sommes en communion avec lui, nous
serons capables de le reconnaître et de le servir en nos frères, comme
nous y invite la démarche diakonia 2013 dans laquelle nous sommes
entrés depuis l’an dernier et que nous allons poursuivre cette année.
Récemment, aux fidèles qui étaient venus le rencontrer à Castelgandolfo
Benoit XVI a dit deux phrases très importantes pour fortifier notre foi
: « Le centre de l’existence, ce qui donne un sens et une ferme
espérance à notre chemin souvent difficile dans la vie, c’est la foi en
Jésus, la rencontre avec le Christ », et il a ajouté : « Il ne s’agit
pas de suivre une idée, un projet, mais de rencontrer Jésus comme une
personne vivante, de se laisser impliquer totalement par lui et par son
Evangile».
Pour conclure, je propose que nous proclamions notre foi dans le
Christ, en chantant et méditant tous ensemble ce refrain que nous
reprendrons également après la communion : « Tu es là, au cœur de vies,
et c’est toi qui nous fait vivre, tu es là, au cœur de nos vies, bien
vivant, ô Jésus-Christ ! »
André ROUL, Diacre permanent
26 août 2012
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