Année B
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retour vers l'accueil20° dimanche du Temps Ordinaire
Pv 9, 1-6 ; Eph 5, 15-20 ; Jn 6, 51-58
Quelle aurait été notre réaction si nous avions été présents quand
Jésus a dit : « celui qui mange ma chair et boit mon sang à la
vie éternelle… » ?
Sans doute comme celle des juifs qui disaient : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Manger la chair et boire le sang… Expression qui scandalise, fait froid
dans le dos, si on la prend au sens littéral, matériel, organique,
biologique… !
Alors, posons-nous quelques questions :
Quel est le sens de ces paroles ? En quoi sommes-nous personnellement concernés ? Quelle en est l’importance pour l’Eglise ?
1° Le sens de ces paroles.
Notre privilège, c’est que nous connaissons la suite. Nous avons
connaissance du dernier repas de Jésus avant la Pâque, quand il disait
à ses disciples, en présentant le pain et la coupe de vin : « prenez et
mangez ceci est mon corps ; prenez et buvez ceci est mon sang… »
Nous connaissons aussi le témoignage de ses disciples. Et avec eux,
nous croyons en la résurrection de Jésus. Et puis, nous avons vingt
siècles de théologie derrière nous… .
Alors, cette phrase de Jésus résonne différemment en nous.
Oh ! Cela ne veut pas dire que c’est facile à comprendre, que cela va de soi !
Il est vrai, c’est bien sa chair organique que le Christ a livré sur la
croix. C’est bien son sang organique qu’il a versé sur la croix ! Mais,
par eux, à travers eux, c’est tout son être qu’il a donné.
Le Christ est ressuscité et c’est son être, dans sa nature divine et
dans sa nature humaine qu’il nous communique. En prenant chair en
Marie, en offrant sa vie, il permet à notre humanité de s’élever avec
Lui, jusqu'à la vie en plénitude.
2° En quoi sommes-nous personnellement concernés ?
Lorsque nous communion au pain et à la coupe eucharistiques, c’est avec
le Christ que nous entrons en communion ; le Christ, dans la totalité
de son être, homme et Dieu. Voilà pourquoi, il peut nous dire : « celui
qui mange ma chair et bois mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le
ressusciterai au dernier jour. »
Par le sacrement de l’eucharistie, il nous fait participer à son
humanité et à sa divinité. L’eucharistie effectue en nous la
transformation progressive de notre être qui s’épanouira en vie
éternelle. C’est pourquoi, Jésus dit à la foule rassemblée : « de même
que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange lui aussi vivra par moi. » On comprend que
pour ses contemporains c’était assez incompréhensible, et même,
révoltant !
Oui, il faut le témoignage de ceux qui ont vécu avec lui, qui ont été
témoins de sa vie, de sa mort et de sa résurrection, pour que nous
saisissions le sens de ces paroles. Nous en sommes les héritiers. Notre
foi nous transpose en un monde qui dépasse notre simple compréhension.
Cela implique qu’il nous faille approfondir notre foi. Nous n’avons
jamais terminé de comprendre ce merveilleux mystère de l’eucharistie,
d’un Dieu qui se donne pour que nous ayons la vie en plénitude.
3° Son importance pour l’Eglise.
L’eucharistie c’est le cœur même de l’Eglise qui irrigue tout son corps
et lui donne vie. L’Eglise a toujours entouré l’eucharistie d’un
profond respect. Depuis la communauté apostolique, elle célèbre ce don
du Christ. Et de la solennité en la basilique Saint-Pierre de Rome,
jusqu’à l’humble cellule de l’ermite, c’est toujours le même don qui
s’opère, le même sacrifice qui se renouvelle.
Voilà pourquoi l’Eglise en a fait une fête. C’est la fête lorsqu’un
enfant accède pour la première fois à la communion. C’est la fête lors
des grands rassemblements : congrès eucharistique, fêtes Dieu.
Et, c’est avec grande humanité que l’Eglise accompagne le mourant par
ce que nous appelons le viatique, au seuil de sa vie en Dieu.
Oui, « de même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je
vis par le Père, de même celui qui me mange lui aussi vivra par moi. »
Frère et sœurs, nous voici rassemblés, une fois de plus, pour nous
rappeler ce don du Christ. Tout à l’heure, nous allons sans doute
monter jusqu’à l’autel, tels des mendiants, pour recevoir le corps du
Christ. Méditons, dans la joie, ce si grand don de Dieu.
Que cette eucharistie et cette communion au corps du Christ illuminent
notre vie, nous donnent l’espérance et soient l’invitation à l’amour de
nos frères.
Georges AILLET, prêtre diocésain
le 19 août 2018
Paroisse Ste Anne-St Clair, Nantes
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