Année B
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retour vers l'accueil1er dimanche de Carême
Après le déluge, ce tsunami qui n’épargna que ceux qui s’étaient
réfugiés dans l’arche, Dieu dit à Noë et à ses fils : « Voici que moi,
j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous et
avec tous les êtres vivants ». Cette alliance est symbolisée par l’arc
en ciel qui rejoint la terre et le ciel.
L’histoire de Dieu avec l’humanité, c’est l’histoire d’une alliance
dont Dieu a l’initiative et dont il est le garant en dépit des
faiblesses de l’homme.
Les quarante jours du carême, commencés ce mercredi des cendres, sont
une invitation à renouer ou à renforcer l’alliance que Dieu propose à
chacun d’entre nous.
Pour nous chrétiens, l’aventure humaine trouve son sens, en
définitive, dans l’alliance que Dieu fait avec l’homme. La bible
n’est-elle pas l’histoire de l’alliance de Dieu avec l’homme ? Nous
sommes le peuple de l’Alliance.
Dès la création, au jardin d’Eden, Dieu vient converser avec l’homme et
la femme qui rompent cette première alliance en mangeant le fruit
défendu… Après le déluge, Dieu renoue l’alliance avec Noë et toute la
terre. Puis, plus tard, l’alliance se précise avec Abraham. Suite à la
sortie d’Egypte, évènement fondateur pour le peuple hébreux, l’alliance
avec Dieu va se vivre 40 ans, sous la conduite de Moïse, au jour le
jour dans le désert, avec de multiples épreuves, la faim, la soif… la
tentation de l’idolâtrie, le Veau d’or… Malgré de nombreuses ruptures,
Dieu est infiniment patient. L’Alliance tient bon, car si les hommes
s’en éloignent, Dieu est fidèle : Les tables de la loi en sont
l’expression et l’Arche d’Alliance en est le symbole. Ensuite, les
prophètes seront là pour rappeler avec force comment se conduire pour
respecter et honorer l’alliance de Dieu avec les hommes… Certains en
perdront la vie, comme Jean-Baptiste, celui qui préparait le chemin au
Seigneur.
Jésus, le Christ est, lui, la nouvelle alliance scellée sur la croix,
dans le don ultime qu’il fait aux hommes de sa vie. C’est cette
nouvelle alliance que nous célébrons à chaque messe, particulièrement
lorsque le prêtre présente la coupe : « le sang de l’alliance nouvelle
et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission
des péchés.»
« Les temps sont accomplis » nous dit l’évangile. Avec le Christ, les
liens de Dieu avec l’humanité sont définitivement renoués. Nous
connaissons la promesse de Dieu. Le monde a un avenir malgré toutes les
atrocités que nous voyons en ces temps troublés. Chrétiens, nous avons
la solide espérance que le royaume de Dieu viendra à la fin des temps,
royaume de justice, d’amour et de paix ; royaume déjà en germe
aujourd’hui et auquel nous sommes appelés à travailler.
Dieu fait alliance avec l’humanité dans son ensemble, mais aussi avec
chacun d’entre nous. Ces quarante jours de carême sont un temps
privilégié pour renouer et renforcer cette alliance que nous avons
scellé avec le Christ le jour de notre baptême. Même si nous avons été
baptisés petit enfant, nous avons à reprendre personnellement cet
engagement. S’il nous arrive de marcher sur des chemins qui nous
éloignent de Dieu, faisons Lui confiance, Lui, toujours fidèle et
miséricordieux. Profitons de ces quarante jours pour reprendre la route
avec Jésus, en nous laissant guider par son Esprit. Allons avec Lui au
désert.
Le désert est vanté par les agences de voyage qui invitent au
dépaysement, au calme, à l’insolite, au rêve… à l’aventure… C’est vrai,
mais pour ceux qui ont vécu un temps de désert un peu long, le désert
est un changement complet des repères, l’expérience du silence et de la
solitude, désert qui peut devenir une épreuve si la logistique moderne
fait défaut. On peut imaginer Jésus seul confronté à la solitude, à la
soif, à la tentation, l’homme dans sa vulnérabilité confronté à un
milieu hostile… Tenté, Jésus vit au désert un combat intérieur avec les
forces du mal, Satan qui s’attaque à lui. Jésus résiste sans utiliser
sa puissance divine, sans faire de miracles, mais en se ressourçant
dans la relation avec son Père pour mieux annoncer la bonne nouvelle et
prendre l’habit du serviteur qui donne sa vie par amour. Au désert,
Jésus a prié, jeuné, s’est préparé à sa mission.
Jésus dans le désert n’est-il pas l’homme fragile
que nous sommes ? Soumis à la loi de la nature et aux tentations ?
Comme pour lui, toute vocation, toute mission au service des autres
n’implique-t-elle pas des renoncements ? Le carême, ce n’est pas
d’abord 40 jours pour se priver et souffrir, mais un temps pour revenir
à l’essentiel pour mieux aimer, et pour cela, peut-être, renoncer à la
satisfaction de besoins immédiats : acheter et consommer sans
modération, être saturé d’informations ou pendu à son portable, aller
toujours plus vite, faire plein de choses… En ce temps de carême,
quelle chance de pouvoir éliminer le superflu et le superficiel, de
faire silence, de prendre du temps pour prier, de se priver un peu pour
partager, de regarder autour de soi les pauvretés et les traversées du
désert qui se vivent autour de nous : la solitude, l’exclusion, le
deuil, l’abandon, les séparations… Quelle chance de se retrouver
soi-même, de se mettre ou de se remettre à l’écoute de Dieu dans la
prière, de prendre du temps pour partager avec nos frères dans la
détresse! Quelle chance de pouvoir relire notre vie à la lumière de
l’évangile et peut-être de nous réorienter et de changer de cap… De
multiples propositions sont faites par l’EAP et l’équipe pastorale pour
vivre ce carême 2015 ; saisissons cette chance qui nous est donnée de
vivre ce carême avec nos frères ! A chacun de choisir et de le
décider.
Ainsi nous pourrons, en vérité, nous préparer à renouveler les
promesses de notre baptême lors de la veillée pascale, et accueillir, à
Pâques, le salut donné en Jésus Christ.
Yves Michonneau, diacre permanent
22 février 2015
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
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