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retour vers l'accueil1° dimanche de carême
Depuis
mercredi dernier, mercredi des Cendres, l’Église est entrée dans le
Carême : 40 jours pour préparer la plus grande fête de l'année,
Pâques. Lorsque les équipes sportives ont à vivre des rencontres
importantes, elles se mettent au vert pour s'entraîner intensément,
pour concentrer toute leur énergie sur le défi à relever. Ce temps du
Carême nous est proposé comme un temps d'exercice et d'entraînement
intensif. Et l'évangile de mercredi nous a donné quelques consignes
pour nous manager : l'aumône, la prière et le jeûne.
Chaque année, le premier dimanche
de Carême, on lit le récit des tentations chez l'un des trois
évangélistes synoptiques : Marc, Matthieu et Luc. Cette année,
nous les lisons dans St Marc, c'est à dire dans la version la plus
discrète possible : « Jésus venait d'être baptisé. Aussitôt,
l'Esprit le pousse au désert. Et dans le désert, il resta 40 jours,
tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le
servaient. » Marc ne nous précise pas de quelles tentations il
s'agit, mais nous pouvons deviner le combat que Jésus a dû mener. Vrai
Dieu, mais aussi vrai homme, Jésus était pleinement libre, libre de
suivre la facilité ou de rester fidèle à la volonté de son Père. Et ce
combat de 40 jours dans le désert n'était pas gagné d'avance, comme
nous aurions quelquefois envie de le croire. Il est vrai qu'après son
baptême, Jésus était poussé par l'Esprit. On l'imagine gonflé à bloc,
comme un voilier qui a sorti le spi pour profiter des vents arrières.
Il a encore dans l'oreille et dans le cœur cette parole venue du
ciel : « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis
tout mon Amour » C'est dans cette relation filiale, dans
cette intimité de prière qu'il vit désormais, prêt à affronter tous les
combats par fidélité à son Père.
Pendant ce Carême, nous sommes
invités à suivre Jésus au désert, et à combattre avec lui Satan. Mais
n'imaginons pas le vaincre par nos propres forces ; comme le
Christ n'a jamais lâché la main de son Père, il nous faut rester en
lien étroit avec lui pour sortir vainqueur, pour être sauvé. Il nous
faut sans cesse irriguer cette vie qu'il nous a donné au baptême en
prenant le temps de le rencontrer longuement dans la prière et dans les
sacrements. Dans notre diocèse, pendant ce Carême, pour nous aider à
prier, des équipes fraternelles de Foi vont se réunir chaque semaine
dans chacune de nos paroisses pour nous aider à intérioriser le
Notre Père. La victoire sur le mal nous est donnée par le Christ comme
nous le rappelle Pierre : « le Christ est mort pour les
péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les
coupables afin de nous introduire devant Dieu. » Tous, qui que
nous soyons, nous pouvons bénéficier de cette œuvre du Christ :
« il est mort pour les coupables » comme en témoigne la
promesse de Jésus au bon larron. Même ceux qui au temps de Noé
n'avaient pas été dignes de monter dans l'Arche, oui, même ceux-là ont
entendu désormais le message du salut : « il est allé
proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort.
Ceux-ci, jadis, s'étaient révoltés au temps où se prolongeait la
patience de Dieu, quand Noé construisit l'Arche. »
Le Christ est mort pour tous une
fois pour toutes. Reste à savoir comment nous entrons dans ce salut
offert : Pierre répond que c'est par le baptême. Reprenant
l'exemple de Noé, il dit : « Noé construisit l'Arche dans
laquelle un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées à
travers l'eau. C'était une image du baptême qui vous sauve
maintenant. » Il veut dire que les baptisés sont comme Noé sortant
à l'air libre après le déluge. Parce qu'il était un homme au cœur
droit, Noé a pu entendre et accepter la proposition d'alliance de
Dieu : « voici que moi, j'établis mon alliance avec
vous. » A notre tour, sortant des eaux du baptême, nous pouvons
entrer dans la Nouvelle Alliance : il nous suffit d'être prêts à
nous « engager envers Dieu avec une conscience droite. »
Mais comment nous engager envers
Dieu ? En nous engageant vis à vis de nos frères ; c'est la
recommandation de l'aumône. Préparez-vous dès maintenant parce que le
5ème dimanche de Carême, comme chaque année, le CCFD Terre Solidaire ne
manquera pas de solliciter votre générosité pour permettre aux plus
pauvres de reconstruire une vie digne. « Convertissez-vous et
croyez à l’Évangile. » nous dit Jésus. Convertissez-vous, ça veut
dire changez votre regard, changez votre façon de vivre, distinguez
entre l'essentiel et le superflu, recherchez la sobriété heureuse comme
le dit Pierre Rabbi, parce que tout est lié et que notre façon de
consommer impacte directement les populations du Sud. Si nous
consommions moins de viande, il y aurait moins de culture de Soja au
Brésil et les gens pourraient utiliser les terres pour des cultures
vivrières qui leur permettraient de se nourrir. Le Pape François nous
l'a rappelé dans Laudato Si'. Mais il est bien conscient que cette
conversion rencontre beaucoup de résistance chez les chrétiens :
Écoutons ce qu'il nous dit au N° 217 : « La crise écologique
est un appel à une profonde conversion intérieure. Mais nous devons
aussi reconnaître que certains chrétiens, engagés et qui prient, ont
l'habitude de se moquer des préoccupations pour l'environnement, avec
l'excuse du réalisme et du pragmatisme. D'autres sont passifs, ils ne
se décident pas à changer leurs habitudes et ils deviennent
incohérents. Ils ont donc besoin d'une conversion écologique, qui
implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre
avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure.
Vivre la vocation de protecteur de l’œuvre de Dieu est une part
essentielle d'une existence vertueuse ; cela n'est pas
quelque chose d'optionnel ni un aspect secondaire dans l'expérience
chrétienne » Et si ce temps de Carême était pour nous le temps de
cette conversion écologique pour redonner sens au jeûne que l’Église
nous propose.
Jean-Jacques BOURGOIS, diacre permanent.
le 18 février 2018
St Michel, Ste Marie et La Plaine sur mer
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