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retour vers l'accueil1er dimanche de Carême
Un chiffre qui revient dans notre vie!
C'est un temps parfois bien long que 40 jours !
Souvenons-nous simplement de ces temps précis et symboliques que beaucoup parmi nous ont connu.
Je veux parler de la mise en quarantaine des
animaux, de celle sur les navires avant d'accoster, de l'isolement des
malades contagieux. Ce temps était considéré alors comme la valeur
assez sûre de guérison et protectrice pour tous.
Et cela vient de loin... Chez les hébreux, ce temps
correspondait d'abord au temps des 40 semaines pendant lesquelles une
femme porte son enfant. C'est le temps de la maturation, de la
croissance pour une naissance, une mise au monde.
Aujourd'hui commence pour nous le temps de 40 jours
du carême. Est-ce que cela sera suffisant pour nous apprendre dans
l'expérience à surmonter ce que notre vie connaît de tentations ?
Est-ce que ce temps sera pour chacun de nous une marche de la servitude
vers la liberté ?
Saint Marc écrit : « Jésus venait d'être baptisé, aussitôt l'Esprit le pousse au désert ».
C'est ce temps de 40 jours que le Christ va vivre au désert.
Il va y vivre le temps de l'épreuve, mais ce sera le
temps d'un passage. Il n'y restera pas et reviendra en Galilée pour
proclamer la Bonne Nouvelle. Il nous dit : « Les temps sont accomplis.
Le règne de Dieu est tout proche ».
Jésus au désert, venu sur notre terre partager notre
humanité, va revivre les étapes du peuple de Dieu. Il épouse notre
histoire. Notre histoire, elle contient l'épisode de Noë qui affronte quarante jours
les eaux mortelles du déluge avant de voir l'arc en ciel de l'alliance,
nous est retracé dans la première lecture.
Il y a aussi le prophète Elie qui a marché 40 jours
dans le désert (où il souhaitait même mourir), vers la montagne de
Dieu, l'Horeb.
Il y a eu les hébreux qui ont vécu 40 ans à travers le désert avant de voir la Terre Promise.
40 ans, le temps d'une vie, le temps de voir les fils de ses enfants, ''le renouvellement des générations.''
Mais revenons d'abord à la 1ère lecture. L'histoire
de Noë est une reprise d'une ancienne légende de Mésopotamie. Ce qui en
est différent à la fin, c'est l'alliance que Dieu fait avec les hommes,
à travers Noë. Cette alliance est symbolisée par l'arc, qui n'est plus
une arme, mais le lien entre ciel et terre, entre Dieu et l'homme. Et
la Bible nous redit ces paroles : ''Soyez féconds et prolifiques,
emplissez la terre.''
C'est un renouveau, une re-création, une promesse, un projet
bienveillant de Dieu pour l'humanité, une Révélation : Dieu aime
l'homme !
L'homme pourtant s'est détourné de Dieu, ne gardant pas sa Loi.
Dieu, ce Père de miséricorde, envoie maintenant son Fils Jésus pour nous sauver, nous réconcilier.
En ce dimanche, il vient nous dire : «
Convertissez-vous ». Ceci veut nous rappeler que nous sommes invités à
lutter contre le mal comme Jésus l'a fait jour après jour.
Il nous dit encore : « Croyez à la Bonne Nouvelle ».
Ceci nous rappelle que nous avons à redécouvrir la proximité d'un Dieu
qui nous aime. C'est important, car nous avons parfois l'impression que
Dieu reste impuissant face au mal, à la souffrance et à la mort. Nous
abandonnerait-il dans nos épreuves ?
Nous lui en faisons le reproche. Dans ces moments de
doute, de perte de la confiance, nous traversons les uns ou les autres
de vrais déserts. L'épreuve à laquelle nous nous confrontons alors est
celle du risque de perdre la foi en l'amour de Dieu.
Le Christ a commencé sa vie de mission après avoir remporté la victoire face aux tentations.
Au désert, il a connu ce que les hébreux ont connu, ce que nous vivons tous nous aussi.
Il s'agit des tentations qui nous guettent :
- celle de l'abondance, ce mirage de nous suffire à nous-mêmes à
travers la satisfaction matérielle : ''que ces pierres deviennent
du pain.''
- celle du paraître, ce mirage de l'orgueil : ''fais des prodiges''
- celle de la puissance, ce mirage de la domination, de la possession : ''je te donnerai tout, si tu m'adores''
En face de ces tentations, Jésus est demeuré fidèle,
confiant à son Père et il nous ouvre la voie de la
réconciliation.
Durant ce temps du passage au désert, que nous
allons vivre, nous avons la possibilité de nous mettre à l'épreuve de
notre propre fidélité.
Le désert, n'est pas forcément lointain, il est
aussi dans notre quotidien. C'est là que nous sommes appelés à vivre
l'attention à nos frères. La spiritualité du désert, nous permet de
nous désencombrer, nous dépouiller pour redécouvrir Dieu aimant qui ne
fait jamais défaut. Il nous faut souvent dépasser l'image que nous nous
faisons de Dieu.
Jésus n'a pas voulu être un messie séducteur et
dominateur. C'est par son amour des hommes, ses frères, qu'il nous a
sauvés. Sa seule puissance est celle de l'Amour qu'il a vécu en
serviteur.
C'est bien d'ailleurs par cet exemple du service,
celui du lavement des pieds qu'il nous dit de le suivre sur le chemin.
En ce carême 2012, nous sommes particulièrement
invités à le mettre en pratique, dans la démarche de Diaconia 2013.
C'est en nos frères que nous verrons apparaître le visage de Dieu.
Aujourd'hui, une quarantaine de personnes adultes de
tous âges, se retrouvent autour de notre évêque pour l'appel décisif.
Ils sont appelés par l'Eglise à recevoir le baptême auquel ils se
préparent depuis des mois ou des années. Dans leurs questions apparaît
leur long chemin vers la rencontre authentique de Dieu, par la
découverte du Christ. Ils ont connu la faim et la soif de découvrir
l'amour de Dieu pour eux dans le silence d'un cœur disponible.
Que notre prière aujourd'hui les porte jusqu'à cette nuit de Pâques ou l'eau vive coulera pour les combler.
Jean François NEAU, Diacre permanent
le 26 02 2012
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