Année B
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17° dimanche du Temps Ordinaire

2Rois 4, 42-44 / Ephésiens 4, 1-6 / Jean 6, 1-15

     "Jésus leur donna du pain et du poisson autant qu’ils en voulaient (cf Jn 6, 11).
"

       Jésus et Philippe… on peut imaginer ce qu’ils se disent « Philippe as-tu vu cette foule ? Ils viennent de partout. Ils ont faim. Où acheter le pain dont ils ont besoin ? » Philippe, comme la plupart d’entre-nous, ne compte que sur ses forces et ses ressources : « Du pain ? Mais 200 jours de travail ne suffiraient même pas pour en donner un petit bout à chacun ! Et où trouver tant de pain ? » Il est vrai que la foule nombreuse : 5000 hommes dit Jean… avec femmes,  enfants et maisonnée on peut estimer à 8,10 000 personnes qui viennent rencontrer Jésus. Il parle, il enseigne, son discours est novateur et s’adresse à tous. Il guérit, sort de l’exclusion. Certains pensent que c’est l’Envoyé de Dieu, d’autres que c’est un grand prophète … Enfin, quelqu’un qu’il faut rencontrer pour le bien physique et le bien spirituel. 10 000 personnes à l’époque c’est une marée humaine affamée de tout : d’être écoutée, guérie, sauvée mais aussi de nourriture. Alors André accourt: « il y a là, un garçon avec cinq pains et deux poissons»… le casse-croûte d’un gamin. Dérisoire face à cette foule. Une goutte d’eau au milieu d’un désert ! Et pourtant ce ne sont que leurs seuls biens. Alors Jésus fait à asseoir la foule. Il prend les pains et les poissons mais ne les distribue pas. Il commence par rendre grâce et les présente à son Père. Il est le Fils, l’envoyé. Il le dira à plusieurs reprises «Seul je ne peux rien. Tout m’est donné par mon Père. » Alors il rend grâce à son Père et notre Père pour les biens reçus de lui. Pour que la volonté de ce Père qui est amour agisse. Et le miracle s’accomplit. Les disciples vont distribuer ces quelques biens à toute cette foule. Et Il en restera 12 paniers autant que les tribus d’Israël, signe de l’universalité de la nourriture que Jésus offre à l’humanité. Où l’insignifiance rejoint la surabondance, où un rien engendre une démesure : puissance infini de l’amour.
Quel enseignement pour aujourd’hui ? 3 points : fragilité de l’homme face à la tâche, Foi et Confiance en Jésus, importance de notre humanité et de notre volonté.
Aujourd’hui encore, Dieu n’agit pas seul. Et Jésus interpelle ses disciples : «Philippe qu’en penses  tu ? André, qu’as-tu à offrir ? ». Comme eux, nous ne sommes pas des marionnettes. C’est avec ce que nous sommes, avec nos richesses et nos fragilités, avec nos talents et nos faiblesses, que Dieu travaille le monde. C’est par notre vie au cœur du monde, au milieu des hommes, par nous, que son message d’amour sera connu, que la Bonne Nouvelle sera dévoilée. Si, comme Jésus, nous osons rendre grâce - et nous le faisons à chaque eucharistie- si nous mettons notre confiance et notre foi en ce Dieu qui est amour et miséricorde- et nous allons la redire maintenant-, malgré ma faiblesse Dieu agit avec moi et par moi.
C’est dans l’abandon en la volonté du Père, dans la grâce qu’il offre, dans la force de son Esprit que Philippe et André vivent ce que Jésus leur demande. C’est ainsi que je  peux vivre la mission qui est mienne. Conscient que c’est dans la foi en Dieu que je peux avancer dans ma vie de chrétien, que je peux vivre ma mission de fils de Dieu : révélateur de fraternité et porteur d’amour, je me confie à ce Père plein de tendresse.
Comme Élisée partageant les pains qui lui sont offets, comme Jésus envoyant ses disciples partager le pain à la foule, Père, tu m’envoies vers les autres vivre et annoncer ton Royaume et Tu envoies vers moi tous ceux qui sont en attente, en demande, en espérance. Parfois, je suis face à ceux que je n’attendais pas…le migrant, la personne avec handicap, celle vivant dans la rue…mais moi, je ne sais pas faire, je reste sans voix, la peur me bloque…. Regardons Philippe et André. Qu’ont-ils fait ? Ils ont présenté à Jésus leur faiblesse et leurs maigres richesses. Puis avec Lui, ils ont rendu grâce pour laisser la bonté de Dieu agir en eux et par eux.
Seul, je ne suis rien et Dieu ne veut rien faire seul ! Il veut nous associer à son œuvre d’amour. Il ne me demande pas l’impossible mais d’agir dans le petit peu qui est mien. C’est ainsi qu’il agit, par moi, avec moi et en moi, pour que son amour soit connu et partagé. Jésus ne donne à ses disciples que 5 pains et 2 poissons à partager mais ils le font en pleine confiance et nourrissent avec … une foule ! C’est donc en partageant en pleine confiance son amour qu’il sera vécu et multiplié. Confiance en Dieu et en Jésus mais aussi en la personne que je rencontre pour que l’amour grandisse. Que ce soit la personne porteuse de handicap, l’enfant difficile, l’étranger, le sans domicile, quel qu’il soit, il m’est envoyé pour que je rende grâce de ce qui m’est donné, pour que prie notre Seigneur de m’accompagner, de renforcer mes fragilités, et de repousser mes peurs et d’oser, sans arrière pensée, faire confiance.
Nourri de la Parole de Dieu, empli de son Esprit, fortifié par son corps dans l’eucharistie, je peux et je dois compter sur Dieu, sur Jésus et sur mes frères pour vivre ma vie de chrétien, ouvert au monde et envoyé partager ma vie et son amour.
Seigneur, comme ce pain que tu as multiplié et partagé, aujourd’hui, c’est le pain de ta Parole que tu nous demandes de partager et de faire connaître. Qu’elle nourrisse chaque personne de cette terre afin que chacun puisse être rassasié, réconforté en sachant qu’il est et sera toujours plus aimé puisque tout vient de toi qui es amour. Amen


Patrick DOUEZ diacre permanent
29 juillet 2019
 



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