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On n’a qu’une vie !
Il faut bien mourir de ça ou d’autre chose alors profitons de la vie !
Qui n’a pas entendu cette phrase de la bouche d’un voisin, d’un collègue …
A la suite de l’extrait du livre de la Sagesse que nous venons
d’entendre on peut même y lire « Eh Bien allons ! Jouissons des biens
présents et profitons de la Création comme du temps de la jeunesse,
avec ardeur. Du meilleur vin […] enivrons-nous.» ( Sag 2,6-7)
C’était déjà le point de vue de beaucoup de païens, grecs ou romains
lorsque ce texte a été écrit dans le dernier siècle avant Jésus Christ.
Celui des Juifs est tout autre. Pour eux, notre vie présente est déjà
semence d'éternité : "Dieu a créé l'homme pour une existence
impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en
lui-même." Ce qui est une autre manière de dire que Dieu a créé
l’homme à son image. Dieu qui est amour et vie.
Oui, les païens se trompent : « Leur perversité les aveugle et ils ne
connaissent pas les secrets desseins de Dieu, ils n’espèrent pas de
récompense pour la piété, ils n'apprécient pas l'honneur réservé
aux âmes pures » (Sag 2,21-22). Traduisez : « Mes frères, tenez bon,
Dieu saura vous récompenser. »
Pourtant nous savons bien que la mort biologique est inéluctable. Alors
il s'agit ici de la mort spirituelle, de la privation de Dieu : pour
l'auteur du livre de la Sagesse, la résurrection n'était promise
qu'aux justes. Il faudra attendre la venue du Christ, offert
"pour la multitude" pour que nous découvrions la foi en la résurrection
promise à tous, car "Dieu est plus grand que notre cœur".
Mais comme le dit la publicité « Cà c’était avant ! » Avant la venue du Christ, Dieu parmi les hommes.
Dans l’Evangile que nous venons d’entendre il y a plusieurs groupes de
personnes (je rassure tout de suite les bacheliers de ces derniers
jours je ne vais pas leur demander une étude de texte supplémentaire !)
Il y a Jésus,/ une grande foule,/ un chef de synagogue nommé Jaïre,/ les disciples et une femme dont on ne connaît pas le nom.
Jaïre, le chef de la synagogue, fait une prière à Jésus : « Ma petite
fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle
soit sauvée et qu’elle vive. »
Un peu plus loin, la femme, « qui avait des pertes de sang depuis douze
ans…– [et qui] avait beaucoup souffert du traitement de nombreux
médecins » prie Dieu mais cette fois-ci en silence (dans son cœur
dirait on).
Le chef de la synagogue est un personnage recommandable, tout en
haut de l’échelle sociale. Et la femme est à l’autre extrémité de cette
échelle car elle est impure du fait de sa maladie.
Tous les deux prient Dieu à leur manière. Tous les deux mettent toute
leur Foi dans leur démarche. Mais autour d’eux on se moque.
Pas toujours ostensiblement, mais lorsque Jésus demande « Qui a touché
mes vêtements ? » on imagine les disciples disant à Jésus « Tu vois
bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ? » Dis
Jésus tu rigoles !
Et lorsque Jésus arrive dans la maison de Jaïre et qu’on lui apprend
que la petite fille est morte « Pourquoi cette agitation et ces pleurs
? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. »
Alors Jésus met tout le monde dehors ! Tous ces moqueurs, ces
incrédules qui savent que la mort est la fin de tout. La mort physique
pour cette fille de douze ans. Ou la mort sociale pour cette femme qui
était exclue depuis douze ans.
« Il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de
l’enfant, et ceux qui l’accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la
jeune fille. »
D’ailleurs rappelez vous :« toi, quand tu pries, retire-toi au fond de
ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le
secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le
revaudra. » (Mt 6,6)
« C'est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la
prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé.
» (Mc 11, 24)
Cela peut nous paraître un peu enfantin et naïf car nos prières
semblent ne pas toujours être exaucées. Et nous pouvons nous interroger
:
- Mon voisin vient de mourir et laisse quatre petits orphelins. Où est Dieu ?
- Je ne sais pas prier, je m’ennuie et je ne sens rien. Est-ce normal ?
- Ne prie-t-on pas simplement en agissant ?
Dans notre relation à Dieu, il est parfois décourageant de voir nos
demandes rester sans réponse … Est-ce parce que nous prions mal ?
Regardons Jésus dans l’Évangile. Lui aussi a entendu les moqueries. Sur
la Croix il semble même découragé : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi
m’as-tu abandonné ? »
Mais rappelez vous, avant de ressusciter Lazare, Jésus prie ainsi : «
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce
parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; »
Alors ne renonçons pas à lui confier nos désirs, revenons face à notre Père dans une plus grande confiance.
Dieu veut pour nous la vie et le bonheur. Même si tout ce que nous
voyons autour de nous est souvent moquerie ou incrédulité. Tout à
l’heure nous y repenserons en priant tous ensemble avec les mots de
Jésus, Notre Père…
1 - Mon Père, mon Père, je m'abandonne à toi
Fais de moi ce qu'il te plaira
Quoi que tu fasses, je te remercie
Je suis prêt à tout, j'accepte tout
Car tu es mon Père, je m'abandonne à toi
Car tu es mon Père, je me confie en toi
2 - Mon Père, mon Père, en toi je me confie
En tes mains je mets mon esprit
Je te le donne le coeur plein d'amour
Je n'ai qu'un désir, t'appartenir
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent.
Vertou 30 juin - 01 Juillet 2012
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