Année B
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retour vers l'accueil11ème dimanche du Temps Ordinaire
Ez 17, 22-24 ;
2 Cor 5, 06-10 ;
Mc 4, 26-34
Homélie pour l’anniversaire de l’ordination au diaconat de René, André et Yves
A la sortie de la messe du 6 juin qui annonçait la démarche de
Guillaume Amelin vers le diaconat j’ai posé la question suivante à
quelques paroissiens: Qu’est-ce qu’un diacre pour vous ? « Avec trois
diacres dans la paroisse, on commence à connaître… » m’a-t-on répondu,
mais ce n’est pas si facile d’y répondre précisément et d’en donner une
définition… Le verbe « servir » s’est dégagé à juste titre.
Depuis 25 ans, la paroisse a un diacre à son service, et aujourd’hui
nous sommes trois, heureux de fêter notre anniversaire d’ordination.
C’est sans doute l’occasion de rendre compte, dans cette homélie, de
notre ministère, et de la manière dont nous le vivons.
Dans l’Evangile, Jésus nous parle du Royaume de Dieu avec des images
simples de la vie de tous les jours : « Il en est du Royaume de Dieu
comme d’un homme qui jette en terre la semence ». Nous tous, prêtres,
diacres, laïcs, travaillons humblement à l’avènement de ce Royaume,
chacun à sa manière et selon sa vocation. Le diacre, lui, est ordonné
par son évêque « au service ». Sa spécificité, c’est d’être, dans
l’Eglise et pour les hommes, signe du Christ serviteur. La mission
initiale des premiers diacres était de « servir les tables » afin que
personne ne manque du nécessaire dans la communauté chrétienne, et de
s’occuper des veuves et des orphelins. En un mot, le service de la
Charité ; mais, très vite, les diacres se sont mis aussi à annoncer la
bonne nouvelle de l’Evangile et à baptiser. Le ministère d’un diacre et
toute sa vie sont sous le signe du Christ serviteur. Le positionnement
du diacre dans l’Eglise ne se comprend que sous cet angle. Comme chacun
d’entre vous, la vie chrétienne d’un diacre s’exprime dans la prière et
la liturgie, et se manifeste par l’annonce de l’Evangile et dans le
service du frère, c'est-à-dire la charité ou la diaconie.
Vous avez remarqué la place discrète du diacre à l’autel pendant la
messe. Un enfant me disait que je ne faisais rien à l’autel…
Effectivement à l’autel, c’est le prêtre qui préside et qui fait
l’Eucharistie. Le diacre est là en retrait comme celui qui sert à
l’image du Christ qui nous a dit : « Je suis parmi vous comme celui qui
sert ». Lorsque le prêtre est avec un diacre à l’autel, c’est un seul
Christ que nous célébrons, mais l’assemblée a une vision binoculaire :
le Christ pasteur en la personne du prêtre, le Christ serviteur en la
personne du diacre. Et lorsque je suis dans l’assemblée avec mon
épouse, je suis chrétien comme vous avec vous.
Nous sommes diacres aussi pour annoncer la bonne nouvelle. Dans son
milieu professionnel, son quartier, ses engagements dans la société,
l’homme qui est diacre est toujours identifié et attendu. A nous de
porter témoignage d’une Eglise servante et de manifester « la joie de
l’Evangile ». L’annonce de l’Evangile est souvent plus explicite
lorsque nous accompagnons de jeunes couples dans la préparation des
mariages et des baptêmes. Cette préparation se fait en lien avec une
équipe de laïcs qui rencontre préalablement les jeunes pour creuser
avec eux les dimensions humaines, spirituelles et religieuses de leur
engagement. Notre rôle plus spécifique, comme celui du prêtre, est de
préparer la célébration ; et pour les jeunes qui vont se marier, de les
faire réfléchir sur le sens de leur engagement, de les aider à
formuler, par écrit, leur projet de mariage ; souvent, il faut
réactualiser des souvenirs du catéchisme, retravailler avec eux la Foi
chrétienne, faire une catéchèse. Diacres, prêtres et laïcs, nous «
jetons en terre la semence »… Elle peut germer et grandir, ou se
dessécher au bord du chemin. Nous ne sommes pas le maître de la
moisson. Mais, il nous arrive de récolter parfois, quand les parents
reviennent faire baptiser leurs enfants, puis les accompagnent dans
l’éveil à la Foi. Par des paraboles et des mots simples, « Jésus leur
annonçait la parole, dans la mesure où ils étaient capables de
l’entendre… », 20 siècles après, à la suite de Jésus, dans uns société
déchristianisée, nous vivons la même expérience.
Nous sommes diacres dans le service du frère. Le cardinal Hummes,
préfet de la congrégation pour le clergé, en 2009 disait : « Le diacre
s’identifie de façon toute spéciale à la Charité. Les pauvres
constituent une de leurs préoccupations quotidiennes et l’objet
de leur sollicitude infatigable ». C’est effectivement notre terrain de
prédilection, à la suite de Jésus. Chacun de nous vit cette dimension
par ses engagements : René dans son équipe de CAP ACO de la cité du «
Bout des Landes », avec des personnes en grande fragilité ; également
dans l’accueil des familles de tout l’ouest qui viennent visiter leurs
jeunes en prison dans l’EPM, l’Etablissement Pour Mineurs d’Orvault.
André, dans son quartier de la Bugallière et comme accompagnateur
spirituel du Service Evangélique des Malades. Pour ma part,
j’accompagne au sein de l’association « L’Accueil d’Abord… » des
familles migrantes en très grande précarité.
Engagés au service de l’Eglise et dans la vie sociale, nous avons
vocation à être signes du Christ présent et attentif à tous, notamment
à ceux qui sont en fragilité et en souffrance, à ceux que la société
marginalise, les sans travail, sans papiers, sans logement, les exclus
de toutes sortes. Nos lettres de nomination insistent pour que « nos
engagements soient significatifs d’une Eglise attentive aux périphéries
» et rappellent à nos communautés la nécessité évangélique « de
porter le souci des plus défavorisés » et de les accueillir.
Notre ministère s’exerce dans l’ordinaire de la vie de tous les jours.
Nous, diacres mariés, sommes émerveillés de voir comment le sacrement
de l’ordre vient marquer de son sceau le sacrement du mariage qui reste
premier et qui en est enrichi. Comment ne pas rendre grâce pour nos
épouses, qui à leur place veillent à notre mission et à l’équilibre
familiale. Merci Seigneur pour ces années heureuses de Diaconat
permanent.
Yves Michonneau, Diacre permanent.
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
14 juin 2015
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