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Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

        La fête du Saint Sacrement est aussi la fête de la joie, celle de vivre l'Eucharistie. La joie de partager le repas suprême et fondateur de notre union au Christ, de notre communion personnelle avec Lui mais aussi, notre commune union, ensemble unis pour former le corps du Christ. Un corps aux multiples membres mais unique et vivant de l'Esprit saint, de l'Esprit de Dieu, l'Esprit… source et souffle de tout acte de Vie, de foi, de charité et de fraternité. Que l'on croit ou que l'on ne croit pas à Dieu, qu'on le connaisse ou qu'on l'ignore, l'Esprit d'amour, vit au cœur de chaque personne. Le souffle de Dieu anime chaque parcelle de notre humanité, laissons-lui la place, laissons lui la liberté de nous aimer, de nous engendrer.
      
        Eucharistie, autre mot pour l'action de grâce. Un mot pour dire merci à ce Dieu qui se donne et qui se partage. Un Dieu qui comme un père empli d'amour, crée l'humanité pour la rejoindre et l'aimer au point de l'épouser en l'incarnant. L'épouser pour, avec elle, ne faire qu'une seule chair. Se lier à elle pour conjuguer avec elle sa vie. L'amour conjugal, on le sait, ne se limite pas à l'étreinte de deux corps qui resteraient extérieurs l'un à l'autre. La plénitude de l'amour est une union, sans confusion, si intime et si intense que chacun ne veut subsister que pour se laisser librement embraser, se laisser consommer par l'autre en devenant la chair de sa chair, en devenant la nourriture qui lui donne vie.

        Dans l'Eucharistie, Dieu rejoint véritablement l'homme. Au soir du dernier repas, Jésus se fait nourriture pour tous ceux qui le reconnaissent. C'est par sa mort et par sa résurrection que ses paroles, ses actes, sa vie humaine et spirituelle prennent toute leur valeur, toute cette dimension de nourriture et de boisson, à la fois source d'où tout s'écoule et sommet où nous sommes tous attendus. Attendus aux noces de l'Agneau, au repas de l'amour où chacun pourra se donner pour que chacun soit l'amour qui nourrit et désaltère l'autre. Cette notion de nourriture est essentielle à notre foi, vitale à notre démarche de communion fraternelle.

        L'eucharistie n'est pas qu'un repas comme la manne des hébreux. Le repas pris ensemble qui nous unit est un volet, certes important, mais moins que celui de l'union intime du Christ avec chacun de ceux qui communie à son corps. C'est lui qui, par et dans cette nourriture, crée notre union, l'unité de ceux qui se nourrissent de sa vie. Il se fait nourriture et nous nourrissons de son corps. Ces gestes sont la révélation ultime de l'amour que notre Dieu porte à chacun. Comme des époux qui s'aiment, nous parachevons cette union en devenant ensemble un avec lui, en devenant sa propre chair. L'eucharistie signifie donc que l'Incarnation de notre Dieu ne se limite pas au Christ, ne se limite pas à un seul homme nommé Jésus. L'incarnation concerne toute l'humanité et c'est par le Christ que Dieu épouse l'humanité entière. Dieu se fait Homme pour que l'humanité soit divinisée pour que chaque homme soit l'image vivante de Dieu.

        L'homme Jésus se fait nourriture. Pour nous le signifier, nous prenons du pain et du vin. Si nous n'apportons pas ces offrandes emplis de notre propre humanité, de cette humanité pleine de ses défauts, de ses richesses, de ses forces et de ses faiblesses, relevée par le pardon demandé et reçu du Père, il ne nous est pas possible de nous unir à notre Dieu. L'union impose la présence! La présence de notre Dieu mais aussi la nôtre confiante, pleine et entière. Si ce pain et ce vin ne signifient pas une humanité libérée qui tend à une vie donnée par amour, à la vie divine et à l'Espérance, nous risquons d'oublier notre condition d'enfant et de vivre désuni : d'un côté ma foi, d'un autre ma vie. Notre véritable vocation est d'être véritablement humain, telle que Dieu nous a conçus et espérés, à son image! C'est par son corps, uni au nôtre, que nous devenons son image, par son offrande que nous devenons vraiment Homme.

        Une nourriture pour construire. Au repas de la communion, le Christ se donne en nourriture pour que nous recevions l'énergie humaine qui nous est nécessaire mais aussi la vie et l'énergie divine pour construire ensemble, en communion avec le Christ la communauté humaine, fraternelle et vivante de l'amour partagé. Une communauté qui n'est pas seulement une collectivité mais une unité irriguée par des relations réciproques d'amour et d'amitié, qui fait corps, ouverte et accueillante, parce que confiante dans l'amour qui lui est transmis et qui vit en chacun. Une communauté qui s'étend au-delà de ces murs, au-delà de notre temps, qui se construit sur la seule fondation reconnue : le Christ...communauté à l'image de celui qui la fait exister et grandir. Alors…maintenant, ensemble… continuons la construction…

Sources : P. Varillon  


Patrick DOUEZ, diacre permanent
18 juin 2017





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