La Croix Glorieuse
La croix est là dans l’Eglise, bien visible, elle
est au cœur des trois lectures de ce jour, elle est au cœur de nos
vies. Oui, la croix du Christ est incontournable dans notre vie de
croyant. Le signe de la croix est notre marque d’appartenance au Christ
et à l’Eglise… La croix est aussi identifiée comme signe du chrétien
par les djiadistes d’Irak : ils ont crucifié certains de nos frères
parce qu’ils n’ont pas voulu renier leur foi. La croix, instrument du
supplice, précède la croix glorieuse. Le christ souffrant ne peut
être dissocié du Christ en gloire. « Il s’est abaissé lui-même en
devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix, c’est
pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout » nous dit Saint Paul.
« Il s’est abaissé ». Regardons Jésus « semblable aux hommes, reconnu
homme à son comportement ». Nous pouvons parfois nous représenter Dieu
comme un Dieu impassible qui surplombe le monde et ses malheurs, mais
il n’en n’est rien, nous dit Saint Paul : « Le Christ Jésus… se
dépouilla lui-même prenant la condition de serviteur ». Il s’est montré
fraternel avec ses concitoyens, plein de miséricorde et de tendresse
pour ceux qui souffrent, il a pleuré la mort de son ami Lazare, il a eu
faim, il a connu des moments de fatigue et il est mort sur la
croix. Oui Jésus a connu notre condition humaine, avec ses joies et ses
épreuves. Nous sommes bien loin de la toute puissance que nous pouvons
imaginer.
Avant de contempler la croix glorieuse, il faut
regarder le bois de la croix, comme nous le faisons le vendredi saint,
ce qu’elle signifie comme souffrance, comme abnégation et comme doute :
« Père, tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe, cependant,
pas ce que je veux, mais ce que tu veux… » Mc 14, 36. Jésus porte sa
croix jusqu'au bout, et, à sa suite, il nous demande de porter notre
croix qui arrive un jour ou l’autre et que nous ne choisissons pas :
l'abandon, la solitude, le chômage, la maladie, la vieillesse, le
deuil, la mort… le martyre pour certains chrétiens encore persécutés
aujourd’hui.
Contempler la croix, ce n’est pas se complaire dans la souffrance et
dans des pensées morbides. La passion et la croix de Jésus, nous révèle
un Dieu humble, vulnérable et souffrant qui se donne pour le salut du
monde, l’amour absolu dépouillé à l’extrême, car Dieu n’est qu’amour.
« Il n’existe pas d’autre gloire que l’infini de
l’amour, et c’est cela la bonne nouvelle qui nous oblige à transformer
toutes les idées que nous nous faisions sur Dieu. » F. Varillon
« Il s’est abaissé… Dieu l’a élevé au-dessus-de tout… ». La croix est
le lieu de la victoire de l’amour sur la mort, c’est le lieu du pardon
au larron et à l’humanité, et c’est le lieu de l’élévation, lorsque
tout est accompli lorsque le Fils donne sa vie pour le salut du monde
et rejoint le Père.
Regardons cette croix glorieuse. Elle manifeste le rayonnement de
l’amour de Dieu pour les hommes. Elle nous fait pressentir qu’il y a
une manière d’aimer et de souffrir qui est compatible avec une joie
très profonde. Cela nous sera pleinement révélé lorsque nous aussi,
nous aurons passé la mort et rejoint le Seigneur ressuscité.
Cette croix glorieuse c’est le triomphe de l’amour sur la violence, la
haine, le péché. Dans la spirale du mal, de destruction et de mort dont
l’homme est capable, Dieu fait jaillir, par le Christ Jésus, la vie
plus forte que la mort. A chaque messe, nous nous rappelons que le
Christ est mort pour le salut du monde et qu’il a vaincu le mal.
Cette croix glorieuse c’est le Christ ressuscité, qui nous ouvre la
porte du paradis et nous signifie que notre vie a un sens, que tout ne
s’arrête pas à la mort, que notre avenir est en Dieu, lorsque nous
l’aurons rejoint dans le royaume des cieux. « Tout homme qui croit en
lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » nous dit Saint
Jean.
Ce chemin qu’emprunte Jésus regardons le. A la suite du Christ
serviteur qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur une croix, vivons en
enfant de lumière, confiant en Jésus Christ ressuscité. Oui, la Foi et
l’Espérance nous aident fortement à vivre notre vie humaine et
chrétienne. La route est parfois dure, et peut être un chemin de croix
pour le malade ou la personne isolée, pour nos frères chrétiens
d’Afrique ou du moyen orient dont les églises sont détruites,
incendiées et qui sont obligés de fuir s’ils ne veulent pas renier leur
Foi. La croix du Christ est vécue tous les jours par nos frères
éprouvés, aussi bien dans nos quartiers que dans le monde. Sur ces
chemins douloureux Jésus nous appelle à vivre fraternellement la
compassion et la proximité… A nous de témoigner de l’Espérance que nous
donne le Ressuscité.
Vivons les deux dimensions de la croix : verticale, dans la relation de
Jésus à son Père ; horizontale avec les deux bras de Jésus qui
embrassent l’humanité.
Yves Michonneau, diacre permanent.
14 septembre 2014
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
Sommaire année A
Accueil