5° dimanche de carême.
Pendant le Carême, et surtout en
cette année A nous avons la chance d’écouter les plus beaux textes de
l’Evangile de St Jean. Aujourd’hui nous avons entendu le récit de la
résurrection de Lazare. Ce texte est long et nous avons fait la lecture
à deux avec le Père Marcel pour éveiller l’attention. Nous y voyons
Jésus qui est très humain, il n’est pas seul, il a des amies Marthe et
Marie et il vient les voir ; et surtout, quand il se trouve en face de
la mort il pleure son ami Lazare, comme nous nous pleurons nos amis. Il
est même bouleversé d’émotion dit le texte. St Jean nous raconte les
détails de cette rencontre, il se souvient de cet épisode qui a marqué
sa vie car ce texte nous pousse à comprendre la Foi et l’Espérance et
nous invite à vivre la même foi et la même espérance que les 2 sœurs :
Marthe et Marie .
Quand les souffrances touchent
nos familles, quand le deuil nous frappe, revenons en esprit à Jésus et
faisons lui confiance, non pas pour obtenir un miracle, mais pour faire
confiance car Jésus nous promet la vie éternelle et le bonheur au
paradis. La mort est un événement naturel et normal quand il n’y a pas
un drame qui s’y ajoute.
Pour Lazare ce retour à la vie est temporaire, c’est une réanimation :
Lazare est mort à nouveau quelques années après, mais fort de sa Foi et
de l’Esperance, il avait compris que le Seigneur nous entraine au-delà
de nos vies vers un bonheur qui ne s’arrête pas à cette terre.
Quand Jésus libère Lazare de ses
bandages et de son Suaire il le libère aussi des péchés du passé et
nous entraine nous aussi vers la liberté. Ne restons pas prisonnier de
nos idoles : l’argent, le pouvoir, l’égoïsme et peut-être nos souvenirs
d’un passé que l’on croit toujours meilleur. Non, Jésus nous entraine
vers l’avenir, vers la liberté, vers la confiance.
La mort de Jésus le vendredi
Saint pourrait nous faire douter, mais c’est l’amour qui, si nous
allons jusqu’au bout, nous emmène dans une vie où la solidarité est la
règle.
Apres la mort de Jésus, c’est Sa Résurrection qui nous prouve qu’il avait raison.
C’est le « jusqu’au bout de l’amour » qui est la preuve absolue et véritable de l’amour.
Un amour qui s’arrêterait en route n’est pas un amour véritable.
La fraternité de Jésus avec
l’humanité nous fait devenir tous ensemble fils d’un même Père, et
frères de Jésus.
Les lectures de ce jour nous font
découvrir cette alliance avec Dieu. C’est cet amour fraternel, qui nous
provoque à faire aussi une alliance avec tous nos frères.
Le carême est un temps de
conversion, c’est-à-dire un temps de recherche pour découvrir la route
qui mène à la fraternité.
La première lecture du livre d’
Ezéchiel écrit au temps de l’exil à Babylone est un appel à la foi et
la confiance : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous installerai sur
votre terre.
Cette promesse n’est pas une
promesse individuelle mais une promesse pour le peuple. Chacun est
libéré de son péché mais c’est pour le salut du peuple en entier.
Le psaume 129 est un psaume de
marche, une prière de pèlerinage qui nous mène vers Dieu dans la
confiance.
St Paul dans sa lettre aux Romain parle aussi de foi en la
résurrection, cette foi qui nous bouscule, mais aussi donne un sens à
nos vies car c’est l’ Esprit Saint qui nous fait vivre.
La miséricorde du Seigneur nous libère de nos péchés et nous entraine vers la Vie.
C’est aujourd’hui le dimanche du
CCFD. Notre thème de prière, c’est la solidarité et la Fraternité.
Ouvrons nos cœurs, ouvrons nos mains et élargissons notre prière aux
dimensions du monde. Ce dimanche est tous les ans depuis plus de 30
ans, le dimanche du CCFD ; comme le dimanche le plus proche de fin
novembre est le dimanche du Secours Catholique. Ces deux dimanches sont
des thèmes profonds et indispensables qui nous font réfléchir. Le
Secours Catholique comme le CCFD sont des associations chrétiennes qui
nous appellent à la solidarité ; C’est à dire de l’amour vécu en acte.
Le CCFD, Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement,
nous fait prendre conscience que l’action à mener n’est pas une petite
action, ni une petite pièce à donner à la quête, mais une conversion du
regard ; une attention et une préoccupation qui doit nous mobiliser. Le
CCFD est là pour nous réveiller et nous bousculer.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est
captif de la nuit, du racisme de l’égoïsme et de la guerre. Mais au
contraire je crois que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité
se lèvera quand les hommes croiront à l’amour et à la solidarité.
Au CCFD le travail avec les partenaires va bien au-delà d’une demande
d’argent. Nous privilégions des relations de confiance avec des
partenaires dans différents pays et dans la durée pour fonder des
projets solides .
La solidarité que cherche à mettre en place le CCFD ne se limite pas à
la période du carême, mais nous devons tous apprendre à devenir
solidaire .
Les campagnes du CCFD ne visent jamais à privilégier tel ou tel projets
ponctuels mais plutôt à former des gens pour qu’ils deviennent eux même
les acteurs de la transformation sociale dans leur pays . Cette année
nous avons réfléchi et découvert encore un peu plus que le chemin de la
fraternité passe aussi par une recherche de la paix, spécialement nous
avons découvert un peu plus ce chemin de paix en Palestine là où la
paix n’est pas facile entre les Israéliens et les Palestiniens.
Nous approchons de la fin du carême et il nous faut réfléchir déjà pour
faire un bilan ; oui le carême est un chemin, une route vers la
fraternité.
Et surtout se souvenir que le carême commence avec les cendres et se termine avec le feu de la nuit pascale.
D’ordinaire, le feu laisse la place aux cendres froides qu’il faut
vider et nettoyer. Mais le carême c’est le contraire : nous commençons
à réfléchir sur notre vie pauvre et froide comme de la cendre, mais
nous finissons par le feu de la nuit pascale, et le feu de l’amour vers
lequel nous entraine la résurrection.
Bruno PALLUAT, diacre permanent
5 et 6 avril 2014
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