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5° dimanche de carême.

 « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ».
Dans ce cri de détresse qui sonne comme un reproche, Marthe et Marie nous donnent un enseignement : en l’absence de Jésus, il n’y a pas de vie. Mais pour notre méditation, je nous inviterais à suivre quelques éléments qui structurent cette péricope de la résurrection de Lazare.
Le premier est l’annonce de la maladie avec la mention des liens d’amitiés qui existent entre Jésus, Marthe, Marie et Lazare. « Celui que tu aimes est malade ». Remarquons qu’instinctivement, les sœurs portent le cas de leur frère à Jésus. Même si elles ne font aucune demande explicite, elles croient que Jésus fera quelque chose pour leur frère. Et nous, devant qui portons-nous souvent nos difficultés ? A qu’elle porte frappons-nous pour résoudre nos problèmes, celle des marabouts ou celle de Jésus ?
Le second élément de ce récit est l’attitude de Jésus après l’annonce de la maladie de Lazare. Il se contente de dire que cette maladie ne conduit pas à la mort, qu’elle est pour la gloire de Dieu et il reste encore deux jours dans l’indifférence. Nous pouvons déceler ici le mystère de certaines de nos souffrances. Sans toutefois être causées par Dieu, elles peuvent servir pour révéler sa gloire ou sa puissance. En restant deux jours dans l’indifférence, Saint Jean montre que Jésus agit quand il veut et comme il veut. Il ne fait rien dans la précipitation. Donne-nous Seigneur, d’entrer dans la pédagogie de ton action.
Le troisième élément est l’annonce par Jésus du sommeil de Lazare. Il est vrai que les apôtres n’étaient pas très d’accords pour un retour en Judée, par peur des juifs qui en voulaient à la vie de Jésus. Ainsi, quand ce dernier annonce que Lazare s’est endormi, ils sont plutôt contents et ils se disent : s’il dort, c’est qu’il se sent déjà mieux et qu’il va guérir. Donc pas besoin d’y aller. Mais Jésus précise que Lazare est mort. Et il les invite à faire le chemin ensemble. Saint Jean nous montre par là que pour être témoin de la manifestation divine et voir notre foi grandir, nous serons souvent conduit sur des chemins que nous redoutons. Il faudra tout simplement faire confiance au Seigneur.
Le quatrième élément est la rencontre de Jésus avec les sœurs de Lazare. Ce qui nous frappe, c’est la progression de leur foi. Comme l’aveugle-né de dimanche dernier, Marthe professe : « Oui Seigneur, tu es le Messie. Je le crois, tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde » Mais contrairement à cet aveugle-né qui a professé sa foi après sa guérison, Marthe le fait avant la résurrection de Lazare et invite implicitement sa sœur Marie à le faire aussi quand elle lui dit : « le maître est là, il t’appelle ».
De cet évangile dont la richesse n’est plus à démontrer, que le Seigneur nous donne de comprendre que la question essentielle pour nous n’est pas d’abord de pouvoir sortir du tombeau un jour, mais de passer, dès maintenant de la mort à la vie par une adhésion de Foi à la personne de Jésus qui nous rassure: « celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra »

Abbé Alain KENFO TAHABA


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