4° dimanche de carême.
HOMELIE DU 2/3/08
Il y a quelques temps, en visite à domicile comme médecin chez une
jeune femme, je comprend que les douleurs qu’elle me décrit sont en
relation avec une souffrance profonde .Je prends le temps de
l’écouter . Elle se met à pleurer et entre deux sanglots, me
raconte qu’elle a perdu deux enfants juste après leurs naissances, à la
suite d’une maladie génétique.
Mais elle me dit
aussi qu’elle pense que ses enfants sont morts à cause d’elle, en
punition à des fautes commises dans son enfance.
Ce sentiment de culpabilité très lourd je l’ai entendu à de nombreuses
reprises dans mon exercice de médecin, lors de situations douloureuses.
Quand les apôtres demandent à Jésus : « Rabbi pourquoi cet
homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché ou bien ses
parents ? » cela révèle un sentiment fort de jugement, de
culpabilité des hommes…
La réponse de Jésus
est très claire : « Ni lui , ni ses parents » ne sont
responsable de ce handicap.
Essayons de
comprendre, au travers des textes proposés pour ce 4eme dimanche de
carême, comment nous pouvons avancer vers Pâques.
Dans la lecture du livre de Samuel, nous avons entendu :
« Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent
l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ». Et en regardant
le cœur de David, il lui fait donner l’onction et par là même le
remplit de l’Esprit Saint.
Dans l’Evangile de
ce jour, Jésus refuse le lien que font les hommes entre infirmité et
péché. Il guérit l’aveugle.
Cette guérison va déclencher de multiples réactions :
-celle de l’aveugle qui va témoigner
-des
pharisiens , qui interrogent, qui s’interrogent et sont divisés mais
finalement ne veulent pas voir ce que cette guérison signifie.
-des parents de l’aveugle qui ont peur
Les pharisiens nous montrent comment nous pouvons fermer notre
cœur : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta
naissance , et tu nous fais la leçon ? » Le jugement ,
la peur de se remettre en cause, le refus de voir certains signes
cela est bien présent dans nos vies….
L’aveugle, lui, ne comprend pas trop ce qui se passe sauf qu’il voit et
sait qui lui a permit de voir. Quand Jésus le retrouve , il lui
demande : « qui est le fils de l’homme pour que je crois en
lui ? »il montre une disposition du cœur à chercher Dieu et
donc à le trouver.
Tous les jours nous sommes
libres de choisir d’ouvrir ou de fermer notre cœur à Dieu, à nos
frères. Si nous sommes baptisés, confirmés par l’onction ce n’est pas
seulement pour venir à la messe le dimanche , mais nourri de la parole
de Dieu, du corps du Christ, nous devons poser des gestes d’amour dans
nos vies.
St Paul dans la deuxième lecture de
ce jour , nous donne un chemin pour la semaine qui commence lorsqu’il
écrit : « vivez comme des fils de la lumière- or la lumière
produit ce qui est bonté , justice et vérité- et sachez reconnaître ce
qui est capable de plaire au Seigneur » .
Amen !
Xavier BRUNIER, diacre permanent.
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