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4° dimanche de carême.


2ème SCRUTIN.

1S. 16, 1-13 ; Ps : 22 ; Ep. 5, 8-14 ; Jn. 9, 1-41

« Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ?» Commençons par définir le nom ou l’adjectif « aveugle »

Le mot « aveugle » selon Larousse, petit dictionnaire français signifie, être privé de la vue ; qui manque de jugement : être aveugle sur ses défauts. Dans l’Evangile que nous venons d’écouter, ces deux sens du mot aveugle sont présents.

En effet, les apôtres veulent savoir pourquoi cet homme  est né avec la cécité. Cette question des apôtres s’explique par le fait que chez les juifs, de pareilles infimités sont une sorte de malédiction, ou la conséquence de péché commis soit par les parents, soit par l’infirme lui-même. Mais la réponse de Jésus peut sembler être ambigüe : « Ni lui, ni ses parents. Mais l’action de Dieu devait se manifeste en lui. » Mais je ne sais pas si vous avez déjà vu un aveugle ? J’ai la chance d’aller célébrer deux vendredis sur quatre dans le mois, dans un centre des aveugles, et vraiment je vous assure que j’ai vu l’action de Dieu se manifester dans cette couche de la société. Leur action m’émerveille toujours : avec précision ils agissent comme s’ils voyaient ; ils savent bien ranger les objets et peuvent sans détour aller prendre ce dont ils ont besoin dans leur chambre ou dans le magasin ; avec leur canne ils parcourent des distances. A deux ou trois mètre d’eux, ils sont capables de savoir que je suis là, et ils commencent par dire : « le père est là » ; d’autres se dirigent vers moi. Ils animent très bien la messe avec des chants bien choisis, et bien exécutés : nous pouvons alors dire qu’ils ont perdu la vue, mais les yeux de leur cœur et de leur âme brillent toujours.

Cependant je suis souvent bouleversé en lisant ce passage de l’Evangile, par la manière dont les pharisiens ont  accueilli la guérison de l’aveugle né. Ça fait mal de savoir que le bien qu’on fait, est critiqué et même contesté par des esprits qui ne veulent pas s’ouvrir et compatir à la souffrance humaine. Se faisant  ils s’enferment dans leur cercle.

Le deuxième sens du mot aveugle s’accorde bien avec la réaction de ces pharisiens : il se pose à leur niveau le problème de l’accueil de l’ « Envoyé » de Dieu, du « Messie » de Dieu. Ici se réalise la prophétie d’Isaïe : « Il est venu pour que ceux qui sont aveugles voient et pour que ceux voient  deviennent aveugles. » Jésus même dans sa prédication a dit ouvertement aux pharisiens : « Si vous êtes aveugles vous n’aurai pas de péché, mais du moment où vous dites que vous voyez, votre péché demeure. » c’est dire que ce qui peut nous rend sérieusement aveugle : ce sont nos péchés, nos égos, nos refus de s’ouvrir et d’accepter la réussite ou le bonheur des autres. Chacun de nous peut faire « l’autopsie » de sa conscience et identifier ce qui le rend souvent aveugle.

Chers catéchumènes, le Seigneur Dieu vous a appelé comme le jeune David dans la première lecture de ce dimanche, pour ouvrir les yeux de votre cœur et de votre âme et pour vous communiquer le Christ qui est la lumière, afin que, - cette lumière en produisant en vous « tout ce qui est bonté, justice et vérité » -, vous deveniez vous-même la « lumière du monde.» Suivez le Christ, il est le Bon Berger : vous ne manquerez de rien.

Seigneur Dieu ouvre grandement les yeux de notre cœur et de notre âme pour reconnaître que Jésus est la seule vraie lumière qui peut nous éclairer ; aide-nous à toujours faire du bien aux autres ; aide-nous à nous réjouir du bien que tu fais à nos prochains et à savoir te rendre grâce avec eux. Amen.


Emmanuel Prosper TOSSOU, prêtre.
Paroisse St Esprit, Togoville (Togo)
10 mars 2013

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