Année A
Sommaire année A
Sommaire carême A
Accueil



2° dimanche de carême.


La pédagogie de l’Eglise est étonnante. Les textes de La Parole de Dieu que nous venons d’entendre sont ceux de l’année A, dans un cycle de 3 ans. Ces textes proposés pour le Carême sont importants car ils sont choisis particulièrement pour accompagner les catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. Les autres années, B et C, s’il y a des catéchumènes, l’Eglise demande de lire quand même ces textes de l’année A : c’est donc important.
L’Eglise nous propose donc un cheminement particulier pour suivre Jésus dans sa montée vers Pâques, jalonnée d’épisodes marquants et révélateurs. Un vrai chemin de conversion : c’est ce que Jésus proposait à ses contemporains ; c’est ce qu’il propose à chacun de nous et ce temps du Carême est un temps privilégié.
Dimanche dernier nous avons vu Jésus parti dans le désert, tenté par Satan.
Aujourd’hui, changement d’atmosphère. L’épisode de la Transfiguration.
Il est toujours intéressant de regarder avec un peu de hauteur les propos de l’Evangéliste. St Mathieu place juste avant, l’épisode ou Jésus demande à ses disciples « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Question à laquelle Pierre répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Et à ses Apôtres qui espéraient un royaume terrestre, Jésus ajoute : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »
Sur ce, Jésus emmène Pierre Jacques et André sur une haute montagne, traditionnellement un lieu de rencontre avec Dieu. Ceux qui sont allés en montagne voit bien que c’est assez naturel : Pour arriver en haut il faut marcher, laisser derrière soi son petit confort et le but est extraordinaire, la pureté, le calme, l’émerveillement, Vraiment Dieu est proche.
Là, Jésus est transfiguré, certaines traductions disent métamorphosé. D’ailleurs un visage brillant comme le soleil et des vêtements comme la lumière, ce ne sont que des pauvres mots pour exprimer le changement radical de la Personne de Jésus, pour laisser entrevoir sa vraie nature que Pierre avait reconnue : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Les limites du temps et de l’espace disparaissent : Jésus parle à Moïse et à Elie, morts depuis des siècles.
La Voix qui se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » résonne aux oreilles des disciples : : « écoutez-le ! » « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. » (Dt 6,4)
Cette transfiguration a certainement marqué les 3 Apôtres et Jésus leur demande de ne pas en parler : tout le monde n’est pas prêt pour comprendre.
Après cet épisode les quatre marcheurs retrouvent la foule et le quotidien de Jésus : une demande de guérison. C’est un enfant épileptique que Jésus guérit alors que les disciples restés en bas n’ont pas réussi cette guérison. Pourquoi n’ont-ils pas réussi ? Jésus leur répond : « En raison de votre peu de foi ! » « Si vous avez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera. » Un obstacle infranchissable comme une montagne ne sera rien si vous avez la Foi.
Mais cet épisode de la Transfiguration ne serait rien sans son reflet pendant la Passion : à Gethsémani « Jésus emmène Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. »
Quel contraste ! Imaginez les 3 disciples qui avaient en mémoire cette vision du Christ glorieux conversant avec Elie et Moïse, ils voient qu’il est maintenant confronté à une angoisse terrible et qui bientôt sera même défiguré, cloué sur une croix comme un voleur.
Nous sommes comme eux. Comment comprendre cela. Même Saint Pierre trahira Jésus malgré cette vision de la Transfiguration.
« Et Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Alors Pierre se souviendra et quand il aura à encourager les communautés à qui il écrit, il leur dira : « En effet, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur.
Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. » (2P 1 16-17)

Le récit de la Transfiguration nous est donné à contempler pour nous encourager.
La vision de Jésus défiguré sur la Croix pourrait nous convaincre que la mort et le péché ont le dernier mot. Mais Pierre Jacques et Jean en ont été les témoins, Jésus est le Fils aimé de Dieu par qui le monde a été créé. Comment la mort pourrait avoir raison de lui.
Dans quelque minutes Jésus Hostie sera devant nous avec son Corps ressuscité, transfiguré. Laissons le nous regarder, nous illuminer, nous purifier par cette lumière, soleil de justice, de vérité.
Benoit XVI a commenté la Transfiguration ainsi : Dans son dialogue intime avec le Père, Jésus ne sort pas de l’histoire, il ne fuit pas sa mission pour laquelle il est venu au monde, même s’il sait que pour arriver à la gloire il devra passer par la Croix. Au contraire, le Christ entre plus profondément dans cette mission, en adhérant de tout son être à la volonté du Père, et il nous montre que la vraie prière consiste précisément dans l’union de notre volonté avec celle de Dieu. (Benoit XVI 04 mars 2007)

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
L’écouter, le suivre, ne mène pas à une impasse. La Croix n’est pas une impasse : elle est une porte qui nous ouvre le chemin de la vie.
Alors en route et montons avec Jésus jusqu’ à Jérusalem, là il nous attend, ressuscité ! Amen.


           
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
La HAYE FOUASSIERE, VERTOU
8 Mars 2020             

Sommaire année A
Sommaire carême A
Accueil