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1° dimanche de carême.


Gn 2, 7-9; 3, 1-7a) ; Ps 50 ; Rm 5, 12-19 ; Mt 4, 1-11

Nous venons d’entendre le récit de ce nous appelons les tentations de Jésus.
Il serait préférable de dire : « la mise à l’épreuve de Jésus ». C’est plus fidèle au texte originel.
Et puis, en disant la mise à l’épreuve, on s’éloigne de l’aspect moral que sous-entend le mot tentation.
C’est tout au long de sa vie terrestre que, dans sa mission, Jésus a été mis à l’épreuve.
Nous aussi, et cela depuis les origines de notre humanité, sous des formes différentes, comme lui, nous sommes mis à l’épreuve.

Relisons cela dans la trame de la vie de Jésus. Et interrogeons-nous par rapport à notre propre vie.

La vie de Jésus... Elle fut un combat. Les trois récits de Mattieu les résument.

        « Si tu es Fils de Dieu ». C’est ainsi que le tentateur commence le dialogue. C’est ce qui sera dit à Jésus lorsqu’il sera pendu à la croix : « Si tu es Fils de Dieu, descend de cette croix ! » L’épreuve de sa filiation !
Sa mission. Il n’est pas venu changer les pierres en pain ! Il n’accrédite sa mission par un tel miracle même si par pitié pour la foule qui le suit, il multiplie les pains. Le seul pain véritable qu’il donne, c’est celui du Jeudi Saint : « prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps. » Il est la Parole de Dieu qui vient dans le monde pour éclairer la route. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », répond-il au tentateur.

Au seuil de ce carême, interrogeons-nous. Quel pain désirons-nous ? Bien sûr, comme Jésus, nous devons avoir pitié de nos frères qui sont dans le besoin, nous aimerions bien pouvoir changer les pierres en pain ! Mais, notre nourriture, notre force pour remplir cette mission, n’est-elle pas la Parole de Dieu et le Christ qui se donne en nourriture. L’eucharistie est-elle notre pain qui donne vie ? A réfléchir tout au long de ce carême.

      « Jette-toi en bas ! » Deuxième mise à l’épreuve. Pour Jésus, le Temple, c’est toute l’histoire religieuse de son peuple. Lorsqu’il prédit la destruction du Temple, il assume en pensée, toute cette histoire, toute cette foi. Sa mission n’est pas faite de défit lancé à Dieu. Jésus dans sa mission, n’a pas à  provoquer Dieu. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »  Jésus descendra dans le monde, oui, non en dominateur, mais comme humble serviteur.

 Au seuil de ce carême, interrogeons-nous. Nous sommes d’Eglise, temple vivant. Peut-être rêvons-nous d’une Eglise qui ose se lancer dans le monde. Vatican II nous y a invités. Et, bien des exemples nous sont donnés. Et nous ? Durant ce carême, oserons-nous quitter notre temple pour descendre dans le monde. Je m’explique : notre vie chrétienne se résumera-telle à la pratique, si précieuse soit-elle, ou bien, saurons-nous nous rendre disponibles pour le service de nos frères, en église ou dans le monde ?


      « Tout cela je te le donnerai… ». A quel prix ? Se prosterner devant Satan ! Jésus aurait-il connu cette mise à l’épreuve ? En tout cas, Jésus est conscient que la venue du Royaume de Dieu ne se marchande pas. Le Royaume est croissance au cœur des hommes. Une répartie de Jésus en est une illustration. C’est au moment où il dévoile à ses disciples qu’il doit monter à Jérusalem pour y souffrir et être mis à mort. A Pierre qui lui dit : « Dieu t’en garde, Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! » Jésus lui réplique sèchement : « Passe derrière-moi, Satan, tu es une occasion de chute. » C’est en Matthieu au chapitre 16.
Ce n’est qu’après la résurrection, lors des adieux à ses disciples, qu’il peut leur dire : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur terre. Allez, de toutes les nations faites des disciples. »

La tentation du pouvoir. Même pour l’Eglise elle peut-être grande. L’histoire en est une illustration. Pouvoir politique, pouvoir spirituel, pouvoir sur les âmes. Ce peut-être une mise à l’épreuve continuelle. L’Eglise n’annonce le Royaume de Dieu que lorsqu’elle est servante de Dieu et de l’humanité.
 Au seuil de ce carême interrogeons-nous. Nos choix de conduite, nos choix de société en ces temps d’élection… . Saurons-nous, comme le Christ, être de simples serviteurs de Dieu et de nos frères ?

Ainsi, en plaçant ces mises à l’épreuve de Jésus, au début du carême, la liturgie :
nous invite comme lui, à centrer notre vie sur la parole de Dieu et sur le pain eucharistique.
nous invite à nous rendre disponibles au service de nos frères, en Eglise ou dans le monde.
nous invite à œuvrer pour le royaume, dans la fidélité à Dieu, dans le refus des compromissions.

Amen !

Georges AILLET, prêtre diocésain
5 mars 2017

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