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Baptême du Seigneur

Is 42, 1-4.6-7 ; Ps 28 ; Ac 10, 34-38 ; Mt 3, 13-17

« Laisse faire pour le moment, car il convient, que nous accomplissions ainsi toute justice. » Ou autrement dit : Tu ne comprends pas mais, Fais-moi confiance !
Et nous, avons-nous compris pourquoi Jésus demande le baptême à Jean alors qu’il est évident qu’il est connu, aimé et porté par Dieu qui en témoigne directement ?

Cela fait un peu plus de 15 jours que nous avons fêté Noël. Ce jour là nous avons mis Jésus dans la crèche. Un bébé dans une mangeoire. Puis nous avons accueilli les mages dimanche dernier et aujourd’hui nous fêtons le Baptême de Jésus.
Trois manifestations de Jésus à des personnes différentes :
-    Les bergers, des exclus car leur métier leur interdisait de respecter la Loi juive et donc ils étaient hors de la communauté
-    Les mages venus d’Orient, des chercheurs qui ne sont pas juifs.
-    Et ensuite, cette manifestation dans les eaux du Jourdain, lieu où tout Jérusalem venait voir Jean qui baptisait.

Jean reconnait que Jésus est Dieu et il lui demande d’inverser les rôles : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » et Jésus lui répond : « Laisse faire pour le moment, car il convient, que nous accomplissions ainsi toute justice. »

Jésus aurait pu se manifester comme Dieu avec puissance, lui par qui le monde a été créé. Pourtant il est venu comme un enfant, né d’une femme et ayant vécu comme un homme simple, artisan, connu des bergers.
Que des mages soient venus pour observer cet événement exceptionnel aurait dû attirer l’attention de tous ; mais seul Hérode en pris ombrage de peur de perdre sa place de roi terrestre.
Jean Baptiste et un peu comme nous : il aimerait bien que les choses soient remises dans l’ordre tout de suite, par un coup de baguette magique.
Que de malentendus !
Jésus est venu pour sauver le monde humain et rétablir toute justice. C’est ce que le prophète Isaïe vient de nous dire : « J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. [...] Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. » Il est venu pour être « Dieu avec nous ».
 Ses conditions sont simples. Pierre les rappelle chez le centurion : « il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes. ».
Et aujourd’hui au jour de son Baptême dans le Jourdain, le témoignage de son Père aurait pu être un témoignage de force et de puissance. Il dit seulement : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. ». D’autres traductions disent « en qui j’ai mis tout mon amour ».
Les paroles de Dieu sont là pour exprimer son amour envers son Fils, sa joie de le voir répondre à cet amour.
 Dans la lettre aux galates, St Paul nous le redit : « Dieu a envoyé son Fils né d’une femme, pour faire de nous ses fils. »
Alors il en est de même pour chacun de nous : La seule réponse que Dieu attend de chacun c’est de l’amour, car la puissance de Dieu se manifeste non en nous protégeant de tout ce que nous craignions, les maladies, les cataclysmes pour nous faire vivre dans un cocon, sûr mais sans liberté.
Ce qu’il souhaite pour nous c’est une vie de famille, enfants d’un même Père unis par l’amour. Une vie de relations plus qu’une vie de consommation. Une vie tournée vers les autres plutôt que vers soi. Depuis notre Baptême il est « Dieu avec chacun de nous », Il nous accompagne, nous ne sommes pas seuls et la réponse attendue n’est pas l’obéissance à un code, des règles, une Loi. C’est une relation.
« Laisse faire pour le moment, car il convient, que nous accomplissions ainsi toute justice. » Pour nous la justice c’est souvent démêler le vrai du faux, le bien du mal, condamner ou innocenter. Dieu se moque un peu de tout cela. A l’aveugle Bartimée, Jésus demande « Que veux tu que je fasse pour toi ? ». Dieu ne vient pas vérifier ce que nous faisons, mais il est à notre écoute, comme un Père très aimant. La justice pour Dieu c’est rétablir l’ordre des choses : la fraternité de tous, sous le regard aimant de Dieu.


« Laisse faire pour le moment, car il convient, que nous accomplissions ainsi toute justice. » Dans notre vie quotidienne, il nous arrive de faire des rencontres étonnantes, d’entendre réflexions qui nous interrogent. Si c’était Dieu qui nous dit : « Laisse faire pour le moment, car il convient, que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Cela ne veut pas dire être passif, mais plutôt, ne pas rechercher à tout prix un résultat immédiat et tonitruant ; c’est faire confiance pour construire une civilisation de Paix et d’Amour dans la justice.
Nous ne savons pas toujours comment faire. Est-ce que nous osons nous tourner vers Lui et écouter sa question : « Laisse faire pour le moment ».
Que nous soyons baptisés depuis longtemps, peu de temps ou pas encore, nous sommes aimés, accompagnés, Et Dieu n’attends qu’une chose c’est d’avoir notre confiance pour qu’Il puisse donner sa mesure en nous.

Philippe ARRIVE
11-12 Janvier 2020
Paroisse St François des Coteaux



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