Baptême du Seigneur
Is 42, 1-4.6-7 ; Ps 28 ; Ac 10, 34-38 ; Mt 3, 13-17
En entrant dans cette nouvelle
année civile, nous avons quitté le temps de l’Avent et nous entamons
une nouvelle année liturgique, l’année A. C’est l’évangile de Matthieu
qui nous accompagnera tout au long de cette année 2014.
Après donc les 3 temps forts que
sont la Nativité du Seigneur, la Sainte Famille puis l’Epiphanie, nous
célébrons en ce dimanche le Baptême du Seigneur.
Cette clôture du temps de l’Avent
nous invite ainsi à fêter le baptême de Jésus, baptême qui vient comme
préfigurer notre propre baptême, sacrement qui nous a incorporés à
l’Eglise de Dieu, à la suite du Christ et des premiers chrétiens.
Si Noël et l’Epiphanie sont fêtés
par le plus grand nombre – il n’y a qu’à regarder la débauche
commerciale et les excès qui en découlent – si donc Noël et l’Epiphanie
sont des fêtes connues, il n’en est pas de même pour le Dimanche de la
Sainte Famille, encore moins pour ce dimanche où les chrétiens fêtent
le Baptême du Seigneur. En effet, pour nous chrétiens, ce dimanche est
important car il vient comme ouvrir notre cœur et comme ré-ouvrir
nos oreilles à l’écoute de la Bonne Nouvelle ; il me semble que le
récit du baptême de Jésus par Matthieu arrive à point nommé.
Bien que très court, comme le
sont d’ailleurs aussi les récits de Marc et de Luc, l’évangile de
Matthieu sur le baptême de Jésus est riche et je dirai plus explicite.
Contrairement aux évangiles de
Marc et de Luc, dans l’évangile de Matthieu, le baptême de Jésus est
comme mis en scène et il comprend 2 parties : un dialogue entre Jean et
Jésus en première partie, une intervention céleste en seconde partie.
Dès le premier verset, Jésus prend l’initiative de venir à la rencontre
de Jean avec pour but précis de se faire baptiser par lui. En réponse à
cette initiative, et comme il l’avait dit précédemment sur les bords du
Jourdain, Jean renouvelle sa soumission à Jésus : « C’est moi qui ai
besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »
Vous noterez que l’insistance de
Jésus dans sa réponse est saisissante : « Pour l’instant, laisse-moi
faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce
qui est juste. »
En effet, Jésus sait qu’il lui faut accomplir les Ecritures.
La deuxième partie du récit vient
comme pour attester la Royauté de Jésus et l’on peut imaginer la voix
autoritaire qui nous dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui
j’ai mis tout mon amour. »
De même que Jésus est venu vers Jean, de même le Seigneur Dieu vient visiter son peuple.
Permettez-moi de revenir sur les
gestes et les rites du baptême, et plus particulièrement sur
l’immersion.
Bien que peu décrite dans le
récit de Matthieu, l’immersion de Jésus dans les eaux du Jourdain a une
grande importance. L’eau du baptême, signe de renaissance, est
peut-être aussi signe de mort. En étant immergé, le chrétien meurt et
ressuscite dans le Christ, comme Jésus qui est mort sur la croix et est
ressuscité.
L’eau qui donne la vie est aussi
celle qui peut détruire et donner la mort : pensons aux catastrophes
naturelles telles que les tsunamis et inondations qui ont fait périr
bien des populations.
Baptisés, avec ou sans immersion,
nous sommes passés d’une vie d’homme destiné à la mort à une vie
nouvelle, une renaissance à la suite de Jésus le Christ
ressuscité.
Baptisés, nous avons aussi pour mission celle d’évangéliser :
« LA JOIE DE L’ÉVANGILE remplit le coeur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.
Ceux qui se laissent sauver par
lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de
l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. »
C’est par cette phrase que débute
l’exhortation apostolique EVANGELII GAUDIUM du St Père le Pape François.
Je poursuis par d’autres citations de cette exhortation apostolique :
« Celui qui
risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand
quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci
attendait déjà sa venue à bras ouverts. »
C’est bien à bras ouverts que le
Christ nous a accueilli au jour de notre baptême, c’est bien aussi
notre cœur qu’il nous faut ouvrir pour nous engager à sa suite, pour «
que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt
dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non
d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de
ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur. . .. »
Cette ferveur, bien souvent nous
la gardons pour nous ; ferveur d’une prière personnelle, ferveur dans
l’écoute de la Parole et dans l’eucharistie le dimanche à l’église,
ferveur dans nos intentions, ferveur lorsque je donne aux bonnes
œuvres. . .
Tout cela est bien, mais tout
cela n’est pas suffisant car il manque la lumière sur nos visages, la
joie et l’allégresse dans nos cœurs et dans nos attitudes, le partage
et la fraternité, la solidarité. . . en clair l’action, le
concret.
Chacun aurait tant à faire pour témoigner de LA BONNE NOUVELLE.
Dans le dernier numéro du
Messager, le Père Patrice, le Père Augustin et le Père Joseph, ici
présent, nous invitent à vivre une fraternité paroissiale ; on ne peut
que se réjouir de cette proposition ; ainsi donc, soyons nombreux dans
nos quartiers, dans nos villages, soyons nombreux à rendre un
témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayant et
lumineux tel que nous le demande le Pape François au début de son
exhortation apostolique.
Frères et sœurs, amis paroissiens
de la paroisse Sainte-Croix en Châteaubriant ou peut-être paroissiens
et paroissiennes de passage, chers amis faisons nôtre cette prière à
Marie, prière du Pape François qui clôture son exhortation apostolique :
« Vierge et Mère Marie. . .
obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter
à tous l’Évangile de la vie qui triomphe de la mort. Donne-nous la
sainte audace de chercher de nouvelles voies pour que parvienne à tous
le don de la beauté qui ne se ternit pas.
Étoile de la nouvelle évangélisation, aide-nous à rayonner par le
témoignage de la communion, du service, de la foi ardente et généreuse,
de la justice et de l’amour pour les pauvres, pour que la joie de
l’Évangile parvienne jusqu’aux confins de la terre et qu’aucune
périphérie ne soit privée de sa lumière. »
Frères et sœurs en Christ, il
n’est pas trop tard pour que je vous adresse mes meilleurs vœux, à tous
et à chacun et chacune je souhaite une Belle et Sainte Année 2014, dans
la joie de l’Evangile, dans la fraternité, dans l’amour du plus petit
et du plus pauvre.
AMEN
Joël MACARIO, diacre permanent
12 janvier 2014
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