Chers amis, nous voici arrivés au 3è dimanche du temps de
l’Avent ; la grande fête de Noël approche et nous nous préparons à
accueillir Celui qui est venu chercher ceux qui sont perdus, guérir ceux
qui
sont malades, sauver ceux qui sont pécheurs ; si l’on voulait
résumer, on
dirait qu’Il est Celui qui est la Bonne Nouvelle, et cette Bonne
Nouvelle, nous
sommes ici nombreux à pouvoir l’annoncer.
Dans l’Evangile de ce dimanche, Matthieu nous fait
rencontrer Jean le Baptiste dans une prison ; drôle d’endroit pour
une
rencontre me direz-vous, drôle d’endroit en effet ! Mais c’est
pourtant
bien en ce lieu que Jean le Baptiste doit poursuivre sa mission, c’est
bien ici
qu’il pourra retrouver Jésus le Christ, Jésus le Sauveur.
Dans
sa prison, Jean est au terme de
sa vie, une vie qu’il a consacré à préparer le chemin, à prophétiser sur
les
rives du Jourdain ; il est désormais fatigué, déconcerté et
probablement éprouvé,
il souffre et il doute. Pourquoi Jésus n’est-il pas venu à son secours
au lieu
de le laisser dans cette prison ?
Lui
qui auparavant se faisait messager,
lui que les foules suivaient ne comprend pas, mais il ne sait pas encore
ce qui
va se jouer bientôt.
Pourtant,
Jean ne se résigne pas, et
apprenant que Jésus n’est pas loin, il va chercher à lui parler.
Bien
que prisonnier, il peut encore
compter sur ses fidèles disciples qui vont lui rapporter ce qui se vit
au
dehors, il va même pouvoir les envoyer lui poser cette question
essentielle
pour lui : « Es-tu celui qui doit venir ? »
Quand
bien même Jean ne peut poser
lui-même la question à son cousin, un dialogue va pourtant
s’installer
entre les deux cousins ; Jésus vient lui répondre par la voix des
disciples qui lui rapportent ses actes et ses paroles : « les
aveugles
voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts
ressuscitent,
la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »
Oui
Jésus agit en actes et en
vérité : il guérit les malades et relève les accablés.
Tel
le Bon Berger qui part à la
recherche de sa brebis égarée, Jésus invite à faire de même.
Au-delà des paroles, c’est bien le Seigneur qui agit, c’est
bien Lui, le Prophète, Celui que Jean le Baptiste attendait, après
l’avoir précédé.
A l’incertitude de Jean, Jésus répond ici par la certitude
de sa venue, oui c’est bien moi, inutile d’en attendre un autre :
et il le
dit clairement aux disciples : « Allez annoncer à Jean ce
que vous
entendez et voyez »
« Es-tu Celui qui doit venir ? »
Frères et sœurs, la question de Jean ne serait-elle pas non
plus la nôtre ? la réponse de Jésus ne serait-elle pas pour nous signe
de
conversion ?
Cette conversion n’est-elle pas aujourd’hui celle qui nous
engage, celle qui nous appelle à soulager les souffrances, à annoncer
aux
pauvres qu’ils sont enfants de Dieu, à nous tourner vers les plus
petits, en
clair qu’à la suite de Jean et des premiers disciples, à témoigner que
Jésus
est bien le Messie, le Roi qui doit venir.
« Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le
Baptiste, et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est
plus grand
que lui »
Bien que Prophète, Jean le Baptiste ne peut être mieux
considéré que le tout petit dans le Royaume des cieux puisque ce Royaume
est
offert à tous. Il refuse de s’identifier aux figures traditionnelles qui
évoquent la venue des temps nouveaux de Dieu, tels Elie ou encore Moïse.
Nous ne sommes pas prophètes mais nous avons à préparer le
chemin pour tous, et précisément pour les plus petits et les plus
pauvres ;
et aussi pour celles et ceux qui ne connaissent pas le Christ annoncer
qu’Il
est la Bonne Nouvelle, le Sauveur.
En cette période de Noël, pensons à changer nos manières de
voir le monde, n’hésitons pas à imaginer un monde meilleur, plus juste,
plus
humain, plus divin et plus fraternel, agissons pour que la fraternité se
vive tous les jours, et qu'elle prenne tout son sens à Noël.
« Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est tout
proche »
(dans
l’évangile de Matthieu dimanche dernier).
Nous vivons dans une société consumériste où l’argent et le
pouvoir deviennent des critères de réussite et nous rendent esclaves. En
tant
que chrétiens, nous avons à nous convertir chaque jour afin de rendre
plus
proche le Royaume ; un Royaume qui n’est pas celui des hommes
d’aujourd’hui, mais un Royaume à annoncer, même si l’humanité ne semble
pas
prête à s’affranchir de ses certitudes, ni à vouloir corriger ses
erreurs.
Annoncer la Bonne Nouvelle demande bien-sûr des efforts,
aussi en ces jours de l’Avent, essayons d’être plus attentifs pour voir
ce
qu’il faudrait changer dans nos propres vies. Dans nos déserts et dans
nos
nuits, regardons vers la Lumière, écoutons et veillons notre monde,
ouvrons nos
cœurs car Il vient le Seigneur !
Tandis que nous nous préparons à accueillir son Fils,
demandons la grâce de Dieu pour que notre conversion se fasse plus
pressante et
plus déterminée. En ce temps de l’Avent, soyons plus déterminés dans nos
efforts et dans nos prières, et par-delà nos incertitudes et nos
craintes,
mettons nos pas dans les pas du Christ ; ne nous éloignons pas du chemin
qu’Il
a tracé pour nous : chemin de Vérité et d’Amour, chemin de partages
et de
charité.
« Tenez ferme car la venue de Seigneur est
proche »
(dans
la 2ème lecture de ce dimanche, la Lettre de Jacques)
Frères et sœurs, amis paroissiens, que l’Emmanuel que nous
allons fêter à Noël nous tienne dans l’Espérance, et que l’Esprit Saint
dépose
en nos vies un esprit fraternel et rempli d’amour.
Viens Emmanuel, viens nous sauver, Viens Emmanuel, viens
parmi nous ; Frères et sœurs, amis paroissiens, je vous souhaite
d’ores et
déjà un très saint et très joyeux Noël, que Celui que nous fêtons soit
aussi
Celui qui nous rassemble.
AMEN
Joël MACARIO, diacre
permanent
11
décembre 2022