3° dimanche de l'Avent.
Mt 11, 2-11
Nous voici ce 3° dimanche de l’Avent, appelé dimanche Gaudete – ce mot vient du latin et signifie « se réjouir, c’est la joie de la naissance de Jésus dans le monde et dans notre cœur.
A la suite de dimanche dernier, nous continuons à réfléchir avec St Jean, dit le Baptiste (mot ajouté au texte original).
Il est dit en tout premier dans ce passage : …dans sa prison… Jean
fils de Zacharie et d’Elisabeth, a été jeté en prison par Hérode
Antipas. Jean a reproché d’avoir épousé Hérodiade, la femme de son
frère,
Jean troublait l’ordre public, il dérangeait, par le nombre croissant
de gens demandant le baptême. (voir semaine dernière) Hérode craignait
qu'il ne suscite une révolution.
JB connaissait Jésus, puisqu’ils étaient parents. Mais JB regardait Jésus autrement, il entendait parler de lui.
Jean est au courant de ce que fait Jésus, mais a t il un doute :
Jésus est-il bien celui que les prophètes ont annoncé ?
Ôte-moi d’un doute. Voilà ce que demande Jean à Jésus, par l’intermédiaire de ses disciples.
« ….es –tu celui qui doit venir… ? »
Et Jésus de répondre à Jean, non pas en théologie, mais par des actes
concrets. Il répond à Jean en disant la vie qui change autour de lui,
« les aveugles voient, les boiteux marchent….et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres… ! »
Jean est passé probablement par cette phase d’incertitude à laquelle
personne n’échappe . Jésus est-il celui à qui il a consacré sa vie
pour préparer la venue ? ou bien aurait-il vécu pour rien ? Il a
besoin d’être rassuré comme nous parfois.
Lundi dernier, à St Coulomb nous avions avec quelques paroissiens, un
temps de lecture de l’Evangile de ce dimanche, quand le doute me saisit
, je m’enferme comme Jean dans une prison où je me cognes d’abord
contre les murs, je me prive de la confiance en soi et du confort de
mes certitudes.
Le doute est une douleur trop solitaire, et c’est pour cela qu’il nous
est vital pour entretenir notre foi, de partager la Parole de Dieu,
comme nous le faisons les quatre lundis de l’Avent.
Laisser s’installer le doute, les hésitations, c’est renoncer à faire
des choix, à prendre des décisions et parfois se laisser glisser sur la
pente dangereuse , que l’on appelle la déprime.
Il faut se servir du doute comme d’un garde fou ...
le doute et la Foi ne sont pas incompatibles parce que le doute implique un choix que seule la liberté nous offre.
ôte-moi d'un doute ! voilà ce que certains d’entre nous disent très souvent :
Oui, Comment ne pas douter de l’existence de Dieu quand nous sommes
confrontés à la souffrance, aux épreuves de la vie, et la mort.
Combien de fois n’ai-je entendu aux cours de mes rencontres avec des non pratiquants, voire non croyants :
‘’Pourquoi la souffrance et la mort ? Tu réponds quoi à ce divin scandale ?
Tu réponds quoi de la part de ton ‘’Bon’’ Dieu ? »
NON ! Dieu ne nous regarde pas depuis « là-haut » sans broncher .
On m’a rapporté cette vieille légende qui raconte qu’à force de
se pencher pour mieux entendre les cris des hommes, Dieu est tombé du
ciel.
Tout Dieu qu’il est, il s’est cassé la figure, brisé la Sainte Face.
Il a dégringolé de son trône pour mieux se faire proche de nous. Jésus
est tombé en humanité, il est venu naître dans nos existences
bouleversées avec leur lot de joies et de souffrances, de rires et de
peines, de vie et de mort. C’est parce qu’il a traversé toutes les
blessures et les douleurs humaines qu’il peut nous tendre la main et
nous tirer avec force vers son incroyable lumière ’’
Une devinette :
Un petit bout de femme au caractère bien trempé et au coeur débordant d'Amour ????
Mère Térésa !
Elle a confié un jour au Pape Jean Paul II, qu’elle a eu 50 ans de doute.
Eh bien je dirai que ce prophète parmi tant d’autres, nous a prouvé que
ce temps de doute, d’hésitation, voire de peur, n'est pas opposée
à une grande sainteté,
Pour elle ‘’la vie est un défi à relever’’...
…. »Qui sommes-nous allés voir… ? »
Avons-nous pris conscience qui était cette femme ?
Dans ce passage Jésus fait l’éloge de saint Jean. Jésus loua le
précurseur, sa fermeté, sa mortification, il met en avant que Jean
n’était pas un « roseau agité par le vent… » qui
ne changent pas d’avis au gré du vent et selon l’opinion publique.
Nous avons dans notre siècle bien d’autres prophètes, Jean Vanier, Sœur Emmanuelle…..
Ce temps que nous passons, à lire et relire la bible, avec d’autres
paroissiens est un chemin initiatique ; ayons la confiance, la sagesse
et à la pédagogie Dieu, afin de changer notre regard sur ceux qui ne
pensent pas comme nous, ou qui ne vivent pas comme nous, et c’est là
que le doute s’inclinera.
« Jésus aide-moi, ôte-moi de cette prison où je me suis mis… »
« …es-tu Celui qui doit venir…. »
et Jésus de me répondre :
mets toute ta confiance en moi. Regarde autour de toi :
« …les aveugles voient….les boiteux marchent….et la bonne
nouvelles est annoncée aux pauvres… ! »
Quelle grâce ! quel bonheur, les pauvres sont évangélisés, quel
bonheur mon voisin de palier a commencé à me demander :
• dis-moi Jean, ôte-moi de mon ignorance… ».
• tout cela c’est çà le temps de l’Avent !
Jean CARLES, diacre permanent
11 décembre 2016