« Montons à
la rencontre de Dieu ». Comme vous l’avez vu sur les affiches à
l’entrée de l’église, c’est le thème de notre paroisse pour ce temps
d’Avent 2022. Depuis le départ, nous avons déjà progressé dans notre
ascension. Nous avons d’abord été invités à la vigilance.
Dimanche dernier, Paul nous parlait de persévérance. Aujourd’hui,
je retiendrai trois pistes dans la Parole que nous avons entendue :
une invitation à la joie, un encouragement à la patience et un
envoi en mission pour annoncer la proximité du salut.
Une invitation à la joie… C’est le prophète Isaïe qui
espère déclencher une vague d’espérance et d’euphorie générale. Au
peuple juif qui revient d’une période d’exil, il annonce la fin de la
sécheresse et du désert, la renaissance des fleurs, la fertilité de la
plaine Sarone et celle de la forêt du mont Carmel qui font la splendeur
du pays. Il demande aux gens qui s’affolent d’affermir leurs mains et
leurs genoux, de reprendre des forces. Au fond, il demande à tous de
prendre leurs responsabilités pour se préparer à l’événement qu’il
annonce : « Voici votre Dieu… Il vient lui-même et va vous
sauver. » Cette bonne nouvelle est une source de joie intarissable.
Elle va toucher en premier les personnes fragilisées par la maladie, les
infirmités, le manque de liberté.
Et pour nous aujourd’hui, dans le contexte de souffrance subie par notre
planète, dans le contexte de violence qui dresse les peuples les uns
contre les autres, dans le contexte des scandales à répétition qui
secouent le monde, le Noël qui s’approche est-il vraiment une source de
joie ? Quels sont les signes qui nous permettent de nous réjouir et de
nous préparer à recevoir la bonne nouvelle du salut ?
S’adressant aux croyants, l’apôtre Jacques nous invite à la patience. Il
prend l’exemple du cultivateur qui, après avoir semé, patiente jusqu’à
la récolte. Une récolte qui peut s’échelonner dans le temps. Il y a des
récoltes précoces et des récoltes tardives. Il pense aussi aux paroles
des prophètes dont les effets se font parfois attendre.
Alors, cet encouragement de Jacques à la patience, comment pouvons-nous
le traduire maintenant dans notre vie ? Sachant que patienter ne
signifie pas rester passifs ou attendre sans rien faire… Comment
pouvons-nous concrètement nous exercer à la patience pour accueillir la
bonne nouvelle du salut ?
Pour les uns, préparer Noël en famille, cela peut être tout simplement
décider d’attendre son tour pour parler à table au moment des repas et
mieux s’écouter. Que l’on soit parents, enfants, ados ou grands-parents.
Pour beaucoup, cela peut être de ne pas ouvrir son téléphone à chaque
message qui tombe… Pour certains, cela peut être de s’arrêter en
croisant un voisin pour l’écouter ou rendre une visite sans motif à une
voisine. Pour d’autres encore, cela peut être de rester calme dans une
situation agaçante ou une vive contrariété plutôt que de réagir vite et
sans attendre.
Je voudrais prendre un dernier exemple… celui qui était l’objet d’une
réflexion entre adultes dans la rencontre de ce « samedi pour
Dieu » : la transmission de la foi ! Comme croyants en
Jésus-Christ, c’est une inquiétude qui préoccupe beaucoup d’entre nous.
Quand on relit dans la Bible la patience de Dieu face à son peuple, on
comprend mieux le conseil de l’apôtre Jacques et son invitation à la
patience dans nos missions d’accompagnements divers. Une patience qui
n’est pas pour autant synonyme d’inaction ou d’absence.
Ce qui peut nous réjouir et nous faire patienter, c’est la certitude que
le salut est plus proche de nous que jamais. D’ailleurs, celui qui doit
venir est déjà là. Du fond de sa prison, Jean-Baptiste ne peut pas voir
ce que l’évangéliste Matthieu appelle « les œuvres du
Christ ». Mais il en entend parler. Du coup, il cherche à savoir si
Jésus est bien « celui qui doit venir ». La réponse de Jésus
est claire : « Annoncez à Jean ce que vous entendez et
voyez ». Contrairement à Jean-Baptiste, nous avons la chance d’être
libres. Alors ouvrons nos yeux et nos oreilles. En nous donnant
Jean-Baptiste pour modèle, Jésus nous envoie comme des prophètes, des
messagers chargés de préparer le chemin devant lui… en nous et autour de
nous. Alors, au milieu d’un monde qui peut nous paraître aveugle,
malentendant ou infirme, cherchons, écoutons et regardons les signes de
sa présence à notre porte, là tout près de nous. En commençant par notre
paroisse : les « samedis pour Dieu » qui rassemblent une
centaine d’adultes chaque mois, les catéchumènes qui se préparent au
baptême, les enfants qui se préparent à recevoir l’eucharistie, les
jeunes qui se préparent à la confirmation, les équipes qui s’engagent
dans des actions solidaires auprès des personnes en fragilité et bien
d’autres encore !
Hubert PLOQUIN, diacre permanent
11 décembre 2022
St Philippe et St Jacques de Sautron - St Léger d’Orvault – Ste Bernadette d’Orvault