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2° dimanche de l'Avent

    Dans l’évangile  de saint Matthieu, Jean-Baptiste nous annonce l’irruption de Dieu dans notre histoire humaine, rien que cela dans le petit enfant de la crèche et dans ce Jésus que Jean-Baptiste va baptiser… Dieu dans notre monde à nos côtés, Dieu parmi nous, l’Emmanuel…
    Alors, il nous faut préparer les chemins du Seigneur, et pas seulement en achetant des cadeaux et des chocolats dans les grandes surfaces où Noël est déjà là, dans le « bling-bling » et l’apparence, où rien n’est attendu, où rien n’est gratuit et où tout est à acheter. Pauvre noël mercantile, si l’on en reste à ce stade… alors que Noël, c’est le don de Dieu aux hommes, c’est la gratuité de l’Amour, c’est la manifestation de la tendresse du Père pour l’humanité.
    Pour accueillir Jésus, il nous faut préparer les chemins du Seigneur, préparer notre cœur, nous convertir.

    Jean-Baptiste n’y va pas par quatre chemins. Il nous dit trois fois « convertissez-vous », et pour ceux qui tiennent le haut du pavé, dans la société juive et dans la synagogue, les pharisiens et les saducéens, il n’est pas tendre : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion… La cognée se trouve déjà à la racine des arbres : tout arbre qui ne porte pas de fruit va être coupé et jeté au feu. » L’invitation à se convertir est pressante, elle n’est pas facultative. Bien sûr, nous avons nos habitudes, notre passé, mais aujourd’hui l’Evangile nous dit que c’est possible de changer et que nous devons le faire. Pour avancer dans cette conversion, à la suite du Seigneur, sur qui repose un esprit de sagesse et de discernement, essayons d’opérer un tri dans nos vies : quelles branches émonder dans notre vie ? Quel nettoyage à faire, à l’image de Jésus qui « va nettoyer son aire à battre le blé » et bruler la paille ?  Entendons ces paroles, bien éloignées d’un Noël superficiel où l’on ne regarde que l’apparence et ce qui plait, où l’on oublie que c’est tout notre être qui est concerné, avec ses zones d’ombre et de lumière. Oui, nous sommes invités à faire la lumière, à changer notre cœur pour recevoir le cadeau de Dieu et vivre la joie de Noël.

    Le texte d’Evangile situe Jean-Baptiste au désert. Ce n’est pas un hasard.
Le désert est le lieu où le peuple hébreu, avec Moïse, fait l’expérience du manque, de la soif, de la faim et de sa fragilité. Pour les juifs, la traversée du désert et les épreuves subies sont fondatrices. Le peuple est démuni de tout. Il est devant un choix radical : se tourner vers idoles ; rappelez vous le veau d’or ! Ou  faire confiance à Dieu, qui assure le pain, -la manne-, et l’eau qui jaillit du rocher au moment le plus critique de la traversée du désert. Le désert rappelle aussi le retour des exilés et des captifs à Jérusalem, après 50 années d’exil à Babylone. Dieu est bien celui qui sauve, qui apporte le salut.
Pour nous, communauté chrétienne d’Orvault, ce texte d’Evangile prend tout son sens : Le Seigneur, vient à notre rencontre, comme il est venu à la rencontre de Jean-Baptiste et de tous ceux qui se faisaient baptiser dans le Jourdain. Il nous propose son salut ; et pour cela il nous demande de nous détourner de nos idoles et de nous engager à sa suite : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».

    Toutes les lectures de ce jour nous incitent à prendre des attitudes qui sont fondamentales pour le croyant, car conforme à l’esprit et au mode de vie de Jésus.
-    D’abord, comme le dit Saint Paul aux romains : espérer grâce à la  persévérance et au courage que donne l’Ecriture ». Pourquoi ne pas nous mettre à l’écoute de la parole de Dieu, en lisant, par exemple, dans ce temps de l’avent, l’évangile du jour ?
-    Ensuite, 2ième attitude, nous accueillir les uns les autres avec nos cultures et sensibilités différentes, comme pouvaient l’être les juifs et les convertis d’origine païenne dans les premières communautés chrétiennes. A l’occasion de Noël, beaucoup de familles vont se retrouver. Accueillons-nous entre générations différentes : parents, enfants, petits-enfants.
-    3ième attitude : témoigner de la bienveillance de Dieu et de sa miséricorde pour tous les hommes. Aller au-delà des apparences, faire droit aux malheureux et prendre soin du faible et du pauvre, comme le dit le psaume… C’est plus facile à dire qu’à faire, et cela passe souvent par un changement du regard sur les plus petits, sur ceux que l’on ne voit pas dans nos quartiers et qui sont transparents pour la société…
-    Enfin, 4ième attitude, faire œuvre de sagesse et de discernement, se mettre personnellement, dans une attitude de disponibilité envers le Seigneur pour faire le tri entre ce qui est bon et mauvais dans nos vies, pour couper les branches malades en nous et porter de bons fruits.

    En regardant Jean-Baptiste, nous sommes invités, durant cet Avent, à faire désert en nous, à adopter un style de vie simple, à nous débarrasser du superflu, à nous désencombrer, peut-être en étant moins accros à la télé, au micro-ordinateur ou au téléphone portable… ou en rompant avec telle ou telle habitude qui meuble artificiellement notre vie. En ce temps d’Avent, prendre du recul, le temps de faire le point, de se ressourcer et de prier, de préparer notre cœur pour vivre à fond le mystère et la joie de Noël.

Yves Michonneau, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
8 décembre 2013


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