2° dimanche de l'Avent.
Dans ce passage d’Evangile, Saint Matthieu nous dresse un portrait rapide de Jean :
Jean est le fils d'Elisabeth et de Zacharie. Il ne se soucie pas de lui
même mais du Royaume de Dieu. Il vit de peu, ne travaille pas, mais
reçoit l'essentiel. Il trouve son vêtement et sa nourriture dans la
nature: "Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir
autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel
sauvage."
N’est-ce pas bizarre de manger des sauterelles, et l’on pourrait
définir Jean comme un homme étrange. Il faut savoir que dans certains
pays, les sauterelles sont un plat normal et délicieux (un peu comme
les moules ou les huîtres en France par exemple).
Comprenons que Jean a confiance en Dieu ; il ne s'inquiète pas pour ce
dont il a besoin pour vivre. Il sait que Dieu lui donnera tout,
s'il s'occupe du Royaume.
Que fait Jean ?
Jean marche vers les hommes, il les appelle, il leur parle.
Il leur dit « préparez le chemin... aplanissez sa route... »
Mais qu’est ce que cela veut dire ? Quel chemin ? Quelle route ?
Chemin et route c’est notre cœur. Jean nous encourage à reconnaître que
nous sommes cheurs et par cela à tout faire pour nous convertir, c’est
à dire à changer de vie.
Changer de vie, c’est enlever ce qui alourdit notre conscience,
c’est enlever sur ce chemin ces pierres qui parfois nous font
tomber, c’est enlever ces ronces, ces mauvaises herbes qui
obscurcissent notre cœur, qui nous étouffent.
Comment une maison qui est envahie par la vigne vierge, par les ronces,
peut-elle ouvrir les volets et les fenêtres pour laisser passer la
lumière du soleil ? Comment une main fermée peut-elle donner et
recevoir ?
Comment un cœur peut-il recevoir le don d’amour de Dieu, la graine
déposée dans le cœur de chacun ; peut-il recevoir la Parole, si notre
cœur est encombré ?
Encombré par trop de préoccupations matérielles de notre vie de tous les jours.
Alors oui, Jean le Baptiste nous demande de nous préparer pour accueillir pleinement la force de l’Esprit Saint.
Déplaçons ces pierres qui nous gênent afin que ce chemin soit
praticable. Jean avance vers nous et nous aide à ouvrir notre
cœur endurci, à ouvrir nos mains fermées. Si nous faisons cela,
nous verrons que le chemin derrière nous est aplani .
Mais devant nous il y a encore des pierres de nos « NON » de nos « REFUS »
Jean proclame dans le désert, dans le désert de nos sècheresses, dans
un lieu – le désert – comme si nous étions tout seuls, comme si les
autres n’existaient pas, comme si leur avis ne comptait pas. Parfois
nous sommes entourés d’un immense désert pierreux.
Alors prenons ce temps de l’AVENT pour nous préparer avec sincérité,
force et courage. Pour enlever ces pierres, appelées : envies...
orgueil... mensonges... égoïsme... refus du pardon... refus
d’accueillir celui que l’on juge différent de nous...
Jean nous montre le chemin, il nous montre Jésus qui est plus puissant que nous, qui est celui qui nous vient en aide.
Alors au soir de NOEL, en faisant le bilan de ce temps de l’Avent,
aurais-je mis en application cette phrase de l’Evangile
"Convertissez-vous!... Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa
route!"
Même si je n’ai pas tout réussi, aurais-je commencé à aplanir, à
libérer mon cœur, pour que cet enfant qui vient vers moi soit accueilli
comme il se doit ?
"Celui qui vient derrière moi vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu!"
Jean CARLES, diacre permanent
8 décembre 2013