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1° dimanche de l'Avent.


« C’est le moment, l’heure est venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus proche de nous maintenant… rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons les armes de la lumière. » Cette parole de Saint Paul est énergique. Elle nous presse de ne pas rester les bras croisés en attendant le royaume de Dieu.
Jésus est venu sur la terre des hommes, il y a plus de 2000 ans, Jésus reviendra à la fin des temps, Jésus vient aujourd’hui, si nous savons l’attendre, le guetter…
En ce premier dimanche de l’avent, les textes nous plongent au cœur de l’histoire humaine dans la perspective du salut annoncé par les prophètes et réalisé en Jésus Christ. Les cinq dimanches de l’avent invitent à dans une double attitude : veiller et préparer la venue du Seigneur, en même temps que faire mémoire de l’histoire du salut et de la naissance de Jésus que nous célébrerons à Noël.

Ce premier jour de l’année liturgique nous invite à élargir notre regard ; à regarder très loin dans le passé, avec l’épisode du déluge avec Noë ; et, à nous projeter en avant vers la fin des temps et la nouvelle venue du Christ.
 L’ancien testament est émaillé de moments dramatiques, comme au temps de Noë ou de la déportation à Babylone. Les gens de l’époque ne se souciaient de rien : on buvait, on mangeait, on prenait femme ou mari… Le résultat, c’est le déluge ou la déportation, avec au final un « petit reste » d’hommes et de femmes avec qui Dieu renoue alliance. A travers tous ces évènements dramatiques, Dieu se révèle miséricordieux, il pardonne et dit à Noë : « J’établirai mon alliance avec vous… Il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. » Malgré toutes les trahisons de l’homme, toutes les ruptures d’alliance, Dieu n’a cessé de travailler le cœur de l’homme pour l’associer à son dessein d’amour et de salut.
Le sommet de cette longue histoire du salut, c’est la venue sur notre terre de Jésus qui accomplit les promesses des prophètes de l’ancien testament. Il est « l’étape décisive de la réalisation des promesses de Dieu, il inaugure les temps messianiques qui sont les derniers temps. » (Père Philippe Loiseau). Voilà l’évènement central que nous fêtons à Noël. Voilà ce qui donne sens à la célébration de Noël pour les chrétiens : Dieu s’est fait, en Jésus, l’un des nôtres et nous a révélé l’amour du Père pour les hommes. Cet avènement, parachevé par la passion, la résurrection et l’ascension de Jésus Christ nous ouvrent l’horizon du salut de l’humanité avec le retour du Christ dans sa gloire.


Nous sommes maintenant dans les derniers temps messianiques où il nous faut préparer le retour du Christ. Les textes de ce jour nous invitent à regarder devant, à nous mobiliser, à choisir la vie. Isaïe, déjà, nous invite à marcher tous ensemble vers ce royaume de justice et de paix, où les épées seront transformées en socs et les lances en faucilles. Plus de guerre, le mal sera vaincu. On en est loin ! Le royaume n’est pas encore là, mais il est inauguré par le Christ. Les germes sont là, à nous de les voir, de les faire grandir et fructifier.
L’attente du retour du Christ chez Saint Paul n’est en rien une attitude passive. Cette attente mobilise nos énergies « rejetons les œuvres des ténèbres… revêtons nous des armes de la lumière », autrement dit, rejetons ce qui conduit à la mort, choisissons la vie. Paul nous demande de nous préparer à ce retour du Christ en faisant, dans la vie de tous les jours, les choix qui s’imposent pour que grandisse l’amour mutuel.
L’évangile nous appelle aussi à une vigilance active : restez éveillés, « tenez-vous prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Dans la société, comme dans nos vies, nous aimons bien tout prévoir, tout programmer. Nous avons parfois de la difficulté à faire une place à l’imprévu, à un visiteur inopiné, à un appel. Jésus, lui, nous prévient : sa visite est et sera comme un cadeau : inattendue, surprenante. Serons-nous prêts à l’accueillir ?
Notre société, comme celle du temps de Noë, n’endort-t-elle pas beaucoup d’hommes et de femmes avec l’incitation à consommer toujours plus, comme en ces jours de black Friday ? Le réveil ne peut être que brutal quand surviennent les crises sociales, économiques et financières.  L’aveuglement est souvent là. Après quoi court notre monde ? malade de ses laissés pour compte à la recherche d’un logement, d’un emploi… malade de ses migrants, fuyant les guerres, la misère, les dictatures … malade de la sur exploitation de la terre et de la course au pouvoir et à l’argent. « L’actuel système mondial est insoutenable », nous dit le pape François, et « déçoit l’attente divine » d’un monde de justice et de paix (Laudato si). Ne sommes-nous pas en train de rendre la terre invivable et de préparer le déluge, si nous ne changeons pas ?

 Et nous, après quoi courons nous ? Sommes-nous acteurs dans ce monde, où beaucoup d’initiatives voient le jour pour construire un monde plus juste et plus humain ? Le temps de l’avent nous invite à nous interroger sur ces réalités, à nous tenir en éveil et à nous retrousser les manches…
Personnellement et tous ensemble, en Eglise, cheminons vers Noël. Soyons dans l’attente joyeuse de célébrer la naissance de Jésus et dans l’espérance du retour du Christ à la fin des temps. Ce temps de l’Avent est propice pour redécouvrir le sens de l’existence chrétienne et pour nous interroger sur notre rapport à Dieu, aux autres et à nous-même. Il est venu, il reviendra.
Amen.

Yves MICHONNEAU,  diacre permanent
1 décembre 2019
Paroisse St Léger Ste Bernadette d’Orvault

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