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1° dimanche de l'Avent.


« Maman, si je comprends bien tous les ans c’est la même histoire » voilà ce que disait une petite fille à sa maman. C’est vrai, Noël revient tous les ans mais personne ne sait comment cette année, Jésus va venir pour chacun de nous. Cette enfant n’est pas la même tous les ans,  elle grandit et son regard change d’année en année. Et pour nous ? … ce temps de l’Avent n’est-il pas pour nous l’occasion de garder les yeux ouverts à l’image du guetteur pour le reconnaître ?
 
Dès ce 1er jour de l’année liturgique, nous voilà pour ainsi dire projeté en avant… très loin en avant, à notre dernier jour.
 Au cœur de l’évangile de ce dimanche retentit un appel à la vigilance active : restez éveillés, tenez-vous prêts vous aussi… la venue du Seigneur sera inattendue, parfaitement surprenante, comme la visite surprise. A l’école tout les enfants savent l’heure de la récré. A la maison, on connaît tous l’heure des infos ou du match de foot. A la gare l’heure du train est affichée, on connaît à peu près l’heure de passage du facteur… Jésus, Lui, on ne sait jamais à quelle heure il passe., Tout le monde connaît la date de Noël (la pub, les médias, les étalages, les marchés de Noël sont au R.V. bien à l’heure pour nous le rappeler) ; Jésus lui est toujours une surprise comme un cadeau !!.Savons-nous reconnaître sa présence dans les plus petites choses de notre quotidien ?

l’Avent n’est-ce pas comme un chemin de ronde qu’il faut emprunter revêtus de l’habit du veilleur.
L’Évangile de ce dimanche revêt un aspect déroutant : Jésus nous affirme que les gens du temps de Noé n’ont pas su prévoir le déluge qui a recouvert la région de l’Irak et de l’Iran actuels :..on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche. Les gens ne se sont doutés de rien jusqu’au déluge qui les a tous engloutis.
En réponse à cet événement catastrophique, le Seigneur nous demande de nous tenir prêts : « si le Maître de la maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percé le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts vous aussi, c’est à l’heure où vous n’y pensez pas… »
Qu’en est-il pour nous aujourd’hui ? Il est toujours dangereux de ne se douter de rien, de faire comme si notre déluge à nous n’allait jamais arriver. Notre société, comme celle du temps de Noé, n’endort-elle pas beaucoup d’hommes par son progrès matériel pour se réveiller brutalement quand survient le déluge de la crise, la récession, le chômage. Et moi qu’est-ce que je fais de ma vie, qu’est ce qui me fait courir,? Après quoi court notre monde tourmenté par des crises sévères, des évolutions sociales et technologiques rapides, où les laissés pour compte de la croissance sont nombreux recherchant l’assurance d’un emploi, l’accès au logement, à l’éducation, aux soins. L’Avent nous invite à nous interroger sur tout ça,
N’attendons pas la fin du monde présent mais au contraire soyons et restons attentifs à la transformation déjà commencée, là où germe une humanité nouvelle ? le plus important pour nous c’est la manière dont nous nous y impliquons… vous le savez bien vous qui prenez une part active dans une association, un syndicat, un parti ou un mouvement. Vous connaissez l’enjeu de votre engagement et vous êtes prêts à vous battre. Attendre et veiller c’est donc croire à ce qui n’est pas encore mais adviendra sûrement. C’est tendre vers ce qui est nouveau, sans précédent, l’avènement de Dieu qui vient faire toutes choses nouvelles. Notre vigilance agissante est alors à la fois éveil du désir, audace dans la confiance, abandon dans la prière mais aussi disponibilité attentive à servir la justice.
Jésus nous invite tout simplement à être prêt à cette visite de Dieu « le surprenant » Que ferions-nous s’Il venait chez nous, dans notre maison aujourd’hui ? Ne viendrait-il pas pour faire une brèche dans le mur de notre maison souvent transformée en huit clos, en prison avec cette volonté de tout maîtriser qui rend sourd ? Ne viendrait-il pas pour ouvrir ce monde qui nous enferme, ce monde qui sent le moisi tellement il manque d’ouverture à l’homme ?

Jésus « viendra » à la fin des temps, Jésus « viendra » à notre mort… mais Jésus « vient » chaque jour si nous savons le guetter: il vient aujourd’hui dans ce collègue de travail qui me rend un service, dans mes heures de loisirs. Il vient dans cette personne qui me sourit, dans ce poème qui m’ouvre à la beauté, dans cet instant de recueillement où je goûte un peu de paix, dans ce moment de joie ou ce moment de peine traversé par un geste fraternel, dans le regard inquiet de cette personne en maison de retraite…
Oui Jésus naît dans tous ces élans du cœur, toutes ces manifestations de solidarité qui naissent en ce temps de Noël Guetter les venues de Jésus ce n’est pas rêver, c’est ouvrir les yeux. Il est là, toujours, à tout instant il naît autour de nous : au bureau, à l’école, au cœur de notre quartier, au milieu de nos rassemblements, au sein de notre famille, dans la maison de retraite, la chambre d’hôpital ou encore dans la cellule de prison ; dans les situations de pauvreté humaine, de fragilité sociale…, Savons-nous le reconnaître ? Avons-nous ce regard à l’affût de tout ce qui naît autour de nous? ce regard de foi et d’espérance mêlées. Un regard qui, en ce 1er dimanche de l’Avent, s’allume déjà aux lumières de Noël.

Oui, tous les ans c’est la même histoire de Noël
Dieu est en visite, ne le manquons pas, et soyons au rendez-vous pour l’accueillir.



François CORBINEAU, diacre permanent
28 novembre 2010

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