7° dimanche de Pâques.
Entre Ascension et Pentecôte, Les apôtres et les proches de Jésus
vivent le temps de l’attente, temps d’attente comme après la mort de
Jésus. Mais le contraste est saisissant. Leur attitude est
profondément différente. Après l’ensevelissement au
tombeau, ils sont en désespérance, le cœur triste et retournent à leur
métier d’avant, chacun de son côté… Les pêcheurs reviennent sur le lac
de Tibériade… Après l’Ascension, leur attente est positive, marquée par
la foi en la parole de Celui qui les a quittés. Le jour de l’Ascension,
lors du dernier repas, qui fait inévitablement penser au dernier repas
avant la passion, il leur a dit « vous allez recevoir une force,
celle de L’Esprit Saint qui viendra sur vous, alors vous serez mes
témoins à Jérusalem… et jusqu’aux extrémités de la Terre… ». Ils
savent bien qu’ils ne sont pas orphelins, car Jésus prie pour eux et
aussi pour ceux qui sont dans le monde et qui gardent fidèlement sa
Parole, comme le dit l’évangile de Saint Jean.
Les disciples, donc, rassemblés avec quelques femmes
dans la maison où ils ont partagé le repas avec Jésus, se retrouvent
ensemble ; « d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à
la prière ». L’Eglise naît, ici discrètement dans la prière,
autour de Jésus, invisible désormais à leurs yeux, mais qui les unit et
nous unit de façon indéfectible.
Comment priaient-ils ? Sans doute, se remémoraient-ils les
évènements vécus avec Jésus, ses paroles, sa passion, comment ils le
reconnurent après sa résurrection, ce qu’ils ont partagé avec lui ces
derniers temps. Ils font une relecture de leur vie à la lumière des
Ecritures et des paroles de Jésus qu’ils partagent, qu’ils
méditent et savourent…au plus profond de leur cœur. Et, comme tout
juif, les apôtres priaient avec les psaumes.
Durant les trois années passées, ils ont vu Jésus se mettre à
l’écart pour prier, en particulier avant les moments importants de sa
vie et de sa mission. Jésus leur a dit aussi, maintes fois, ces
derniers temps, qu’il allait rejoindre son Père, le seul Dieu, le vrai
Dieu… Ils ont saisi l’intense relation de Jésus et de son Père,
relation vécue dans la prière. Et en réponse à leur demande :
apprends nous à prier, Jésus leur a dit comment prier :
Dites « notre Père… ».
Dans les textes de ce jour, on voit l’Eglise naître dans la prière de
Jésus et de ses amis. La prière est au cœur de la vie chrétienne, de la
vie personnelle et vie de la communauté chrétienne. Si nous ne prenons
pas le temps de prier, nous ne laissons pas de place à la présence de
Dieu en nous. Prendre un temps chaque jour pour prier, ce n’est pas
perdre son temps, c’est donner du poids à notre vie et à celle des
hommes que nous portons dans la prière, et, le dimanche, c’est la
grande prière d’action de grâce de l’Eglise qui rend gloire à Dieu.
Après l’Ascension, le livre des Actes des Apôtres, écrit par Saint Luc,
focalise sur les disciples du ressuscité et non plus sur Jésus qui
n’est plus là. Il rappelle que c’est bien aux communautés chrétiennes
de prendre la suite et de faire connaître au monde la bonne nouvelle du
salut. Pour cela Jésus ne nous laisse pas seuls.
L’évangile de Jean déploie une partie de la grande prière de Jésus
avant sa passion. Cette prière exprime l’unité et l’amour profond du
Père pour le Fils et du Fils pour le Père. Elle exprime aussi l’amour
absolu de Dieu pour les hommes qui s’exprime définitivement dans la
croix : Dieu se livre tout entier entre les mains des hommes qui
le mettent à mort. Dieu vient nous chercher jusque dans nos enfers,
aussi bas que nous puissions aller… C’est bien en regardant le
Crucifié, que nous comprenons que Dieu se donne aux hommes et que
Dieu est Amour. Amour actif qui prend en charge la totalité de la
personne, le mauvais comme le bon. Amour qui nous sauve, nous
ressuscite et nous arrache à la pesanteur du péché. Tel est le sens de
l’Ascension. Jésus part vers le Père, et nous prépare une place dans
son royaume d’amour de justice et de paix.
En attendant, nous sommes sur terre. Désormais, dit Jésus,
s’adressant au Père, « je ne suis plus dans le monde ; eux
ils sont dans le monde… Je prie pour eux, ils sont à toi… Ils ont gardé
fidèlement ta parole… Je trouve ma gloire en eux. » Jésus nous dit
clairement qu’il prie pour nous, qu’il nous accompagne sur le chemin de
la vie, et que c’est à nous maintenant de rayonner de son amour, et
ainsi de rendre gloire à Dieu. Nous sommes dans ce monde pour
manifester l’amour de Dieu dans notre vie de tous les jours, dans les
tâches les plus humbles, dans nos rencontres quotidiennes.
A cette Eglise naissante qui prie et garde les paroles de Jésus, il
manque une chose : Le dynamisme, l’esprit missionnaire, le souffle
de l’Esprit, c’est ce que Jésus leur a promis avant de partir.
Préparons nous à vivre cette dimension essentielle de l’Eglise en la
fête de la Pentecôte. Lors de la confirmation à Sainte Bernadette le 22
mai, notre Evêque était visiblement heureux. Il me disait également sa
joie de confirmer 130 adultes pour la Pentecôte, en particulier, des
couples qui retrouvent un nouveau dynamisme dans leur foi. Il me
confiait aussi combien il ressentait les fragilités des uns et
des autres, et surtout des jeunes dans un monde éprouvant… Faisons
Eglise ensemble, portons particulièrement dans notre prière ces
nouveaux confirmés, qui ont à vivre en chrétiens et ainsi à manifester,
comme nous tous, la gloire de Dieu.
Yves Michonneau, diacre permanent
05/06/2011
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
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