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7° dimanche de Pâques.


Lorsque nous sommes dans la peine ou lorsque nous traversons des périodes difficiles, combien il est réconfortant d’entendre des amis nous dire : « je prie pour vous… ». Nous nous sentons compris, soutenus.

Comme c’est important de relire ce passage de l’évangile selon Jean et d’entendre le Christ dire à son Père : « je prie pour eux… » (17, 9). Pour eux, les disciples qui vont traverser une période douloureuse, de doute, de désarroi.  « Je prie pour eux ». Lui, Jésus, alors qu’il est à la veille de sa passion, de son passage, mais déjà, dans son être, projeté dans la lumière de Pâques, qui lui fait dire au Père : « je viens vers toi » (17, 11). Y a-t-il plus grand intercesseur ?

« Je prie pour eux,…, ils sont dans le monde » (17, 11)… C'est-à-dire pour nous aussi, qui, quelques siècles plus tard, nous nous reconnaissons disciples du Christ. Nous savons que le Christ a prié pour nous. Et cela nous laisserait indifférents ?
Il faut relire cette longue prière au chapitre 17, dont nous n’avons, aujourd’hui qu’un extrait, pour comprendre tout ce que le Christ demande au Père pour ses disciples, donc pour nous. Nous allons y revenir, mais relisez ce chapitre, chez vous. 

Une deuxième expression de Jésus peut retenir notre attention : «Je trouve ma gloire en eux. » (17, 10).
Jésus qui dit «Je trouve ma gloire en eux. » C’est-à-dire, par extension, en nous aussi ses disciples d’aujourd’hui ! Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Et en quoi cela nous engage.

La gloire ? Non, ce n’est pas de l’ordre du prestige, du panache, de l’autosatisfaction. Dans la Bible, la gloire de Dieu, c’est ce qui manifeste Dieu, sa présence, sa grandeur. C’est la création, c’est l’homme créé à l’image de Dieu, c’est le Christ, le Fils image parfaite du Père. C’est pourquoi, Jésus peut dire au terme de son existence terrestre : « Je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée. » (17, 4). Oui, Jésus a manifesté pleinement la grandeur de Dieu par toute sa vie. C’est pourquoi nous associons Père, Fils et Esprit dans notre Gloria, dans l’acclamation qui précède le notre Père ou à la fin de chacune de nos prières. (Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit)

Alors, frères et sœurs, nos mots, nos chants sont-ils écho de nos vies ? De nous aussi, Jésus peut-il dire : « je trouve ma gloire en eux » (17,10). ?

Pour cela, reprenons la prière de Jésus dont je faisais mention au début. Que dit-elle ?
« Ils ont gardés fidèlement ta parole… » (17, 6).
« Ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. » (17, 8).


« Ils ont gardés fidèlement ta parole… » (17, 6).

Oui, malgré la grande épreuve de la séparation d’avec Jésus, malgré les multiples persécutions au cours des siècles, la Parole s’est transmise de génération en génération. Et la lettre de Pierre en parle déjà : « si c’est comme chrétien que l’on fait souffrir l’un de vous, qu’il rende gloire à Dieu à cause de ce nom de chrétien. » (1P 4, 15-16). De nos jours encore, des hommes et des femmes sont mis à mort parce qu’ils sont chrétiens, parce qu’ils sont fidèles à la Parole reçue des disciples. Nous ne connaissons pas ces tourments. Mais, sommes-nous fidèles à la Parole reçue, c’est-à-dire au Christ et à son message. Etre fidèle à la Parole de vérité, de justice, d’amour, là où nous vivons dans notre famille, notre voisinage, nos relations, notre travail. « Ils ont gardés fidèlement ta parole… » (17, 6), dit Jésus.
Pourrait-il dire cela de nous, de moi, aujourd’hui ?


« Ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. » (17, 8)

Par Jésus, lui-même, les disciples ont entendu parler du Père. Il leur faudra encore un peu de temps, la venue de l’Esprit-Saint, pour saisir la relation intime du Christ et de son Père. Il faudra du temps pour que les chrétiens réalisent que Dieu est relation d’amour entre le Père, le Fils, et l’Esprit, la Trinité, comme nous disons. Mais, déjà, Jésus dit : « Ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. » (17, 8) Leur foi était fondée sur ce lien insécable entre le Père et Jésus. Alors, Jésus prie pour que cette foi demeure.
Et cette foi s’est transmise de génération en génération. Elle a ouvert des perspectives inouïes sur Dieu, mais aussi sur l’être humain appelé à partager la vie de Dieu. Croyant en Jésus, Fils de Dieu, les chrétiens ont répandu son message d’amour, de paix, de justice. Et le monde en fut bouleversé. En s’édifiant, nos civilisations, ont souvent intégré ces valeurs, dont les droits de l’homme en sont l’émergence.

Et nous frères et sœurs, si nous croyons que Jésus est bien l’envoyé de Dieu, le Fils du Père, comment traduisons-nous cela dans notre vie ? Sommes-nous prêts à témoigner, non seulement par nos paroles, mais aussi, par nos modes de vie, nos choix sociaux, politiques, oui prêts à témoigner de notre appartenance au Christ l’envoyé de Dieu ?

Ainsi donc, quand nous chanterons la Gloire de Dieu, nos paroles traduiront, en vérité, ce que nous pensons et essayons de vivre. Jésus, lui-même, a prié pour nous, pour que nous soyons fidèles à notre vocation de disciples : fidèles à la Parole reçue et fidèle à la foi en Jésus le Christ.

Amen.

Georges AILLET, prêtre
5 juin 2011



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