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7° dimanche de Pâques.


SEPTIÈME DIMANCHE DE PÂQUES - ANNEE A

Dimanche 4 mai 2008

               
Dans quel état d’esprit pouvaient être les apôtres dans les jours qui ont suivi l’Ascension ? On peut facilement imaginer qu’ils étaient bien sûr tristes de savoir que Jésus était remonté définitivement vers son Père et qu’ils ne le reverraient plus parmi eux mais qu’ils restaient néanmoins confiants. Car, Jésus leur avait fait une promesse : il leur avait demandé de ne pas quitter Jérusalem et d’y attendre le don de l’Esprit-Saint. Je vous cite pour cela les versets 4 et 5 du 1er chapitre des Actes des Apôtres : « Au cours d’un repas avec eux, il leur recommanda de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre la promesse du Père, celle, dit-il, que vous avez entendue de ma bouche : Jean a bien donné le baptême d’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit-Saint que vous serez baptisés d’ici quelques jours » Ac 1, 4-5
Et, le jour même de l’Ascension, sur le mont des Oliviers, Jésus leur a redit : «  Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Nous ne sommes donc pas étonnés de les retrouver aussitôt après à Jérusalem. Ils sont dans l’attente. Et comment vivent-ils cela ? Ils auraient pu se dire,
-    soit  : «Et bien, maintenant, il n’y a plus qu’à attendre ! » et reprendre leurs activités.
-    soit : « Bon, Jésus a dit que nous allons être ses témoins. Mais, ce n’est pas le tout. Comment allons-nous nous y prendre ? Qui fera quoi ? Comment allons-nous nous organiser?  »
Non, ils n’utilisent pas nos méthodes d ‘aujourd’hui. Luc nous dit qu’aussitôt, ils se retirent dans la chambre haute, à l’étage de la maison où Jésus a célébré son dernier repas, « avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. ». Et, que font-ils ? « D’un seul cœur, ils participent fidèlement à la prière. » L’expérience de leurs faiblesses et même de leur lâcheté, au moment de l’arrestation et de la Passion de Jésus les pousse à se mettre, en toute humilité, à la disposition de l’Esprit-Saint .
Nous les avons suivis pendant toute la vie publique de Jésus et nous avons pu constater à maintes reprises leurs limites et aussi leurs différences. Le groupe des apôtres est loin d’être homogène. Au contraire, beaucoup de choses devrait normalement les opposer, leurs origines, leur caractère, leurs métiers et même leurs engagements politiques : Entre Matthieu le publicain, collaborateur de l’armée romaine et Simon dit le Zélote, c’est à dire un résistant pur et dur à l’occupation, le fossé est infranchissable. Et, plusieurs fois dans l’Evangile, nous avons vu naître des tensions entre eux pour savoir qui serait le premier dans le Royaume des Cieux.  Et pourtant, c’est sur cette communauté que repose désormais l’annonce de la Bonne Nouvelle. Les tensions auraient pu renaître très vite, mais désormais quelque chose ou plutôt « quelqu’un » les unit de façon indéfectible. Ils peuvent prier d’un seul cœur et fidèlement car désormais Jésus est leur lien. Il est invisible mais il n’ est pas pour autant absent. « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps » Comme Jésus avait prié avant de les choisir, ils prient eux-mêmes à leur tour pour lui être fidèles et recevoir l’Esprit-Saint. Par la suite, ce ne sont pas eux qui témoigneront mais l’Esprit du Christ qui témoignera par eux. C’est son témoignage qui passera dans leur regard, leur parole et toute leur vie.
Et nous qui célébrons les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, nous sommes invités à unir notre prière à celle des Apôtres et de Marie. Comme pour les apôtres hier, pour l’Eglise d’aujourd’hui les exigences sont les mêmes. On ne peut être vraiment disciples de Jésus, c’est-à-dire chrétiens, qu’en se laissant guider et animer par l’Esprit-Saint. Nous sommes tous appelés et envoyés en mission en tant que baptisés. C’est le même Esprit qui agit en chacun de nous et il est important que nous donnions le meilleur de nous-mêmes là où nous sommes envoyés. Celui qui nous envoie, c’est Jésus. Nous avons tous reçu le même baptême, et de ce fait, nous sommes tous membres de la grande famille de Dieu.

Nous savons bien que nous ne serons jamais à la hauteur de cette mission. Nous avons tous besoin de l’aide du Seigneur. C’est pour cela qu’il nous est bon de nous retirer pour des temps de prière et de réflexion. Ce cœur à cœur avec notre Seigneur nous permet de nous ajuster à lui. Il nous aide à mieux comprendre ce qu’il attend de nous. C’est absolument nécessaire car cette mission ne vient pas de nous mais de celui qui nous envoie.
C’est pourquoi l’Eglise nous demande aujourd’hui de méditer un passage de la longue prière que Jésus a prononcé devant ses disciples, le soir du Jeudi Saint.
Qu’a fait Jésus en venant sur terre ?  Il le dit clairement lorsqu’il s’adresse à son Père : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. .. Ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi… ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. »
Et, au moment où il va retourner vers son Père, il prie pour ceux qui ont cru et qui croiront en lui. Il prie donc pour nous, pour nous qui sommes maintenant dans le monde, pour que nous soyons, comme lui, témoins de l’amour de Dieu pour les hommes.  Comme les apôtres hier, nous tous, aujourd’hui, nous sommes appelés et envoyés dans le monde, chacun à notre place, pour être les signes vivants de l’amour de Dieu dans notre vie de tous les jours. Le projet de Dieu, c’est que le monde créé tout entier devienne lieu d’amour et de vérité.
Rappelons-nous le message essentiel de Jésus : «  Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Alors, humblement, conscients comme les apôtres de nos limites et de nos faiblesses, d’un seul cœur participons fidèlement à la prière que nous sommes en train de vivre maintenant et au cours de cette semaine qui nous prépare à cet événement fondateur de l’Eglise, la Pentecôte, vivons dans l’attente de l’Esprit-Saint. Nous le savons bien, ce n’est qu’en nous tournant vers Dieu dans la prière que peut grandir en nous ce désir.


André ROUL, diacre permanent




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