6° dimanche de Pâques.
Avant même la fête de la Pentecôte, la manifestation
physique, de l’Esprit-Saint, les lectures d’aujourd’hui sont déjà un
hymne à l’Esprit. En ce jour l’Église nous rappelle notre lien, la
qualité, la consistance et le nom du lien qui nous unit chacun,
personnellement, à Notre Père : l’Esprit-Saint. L’une des trois
personnes de notre Dieu trinitaire. Ce lien d’amour qui réunit le Père
et le Fils, cette communion intense et intime entre les Fils et le Père
est une réalité, une vérité agissante au cœur de chaque habitant du
monde. Jésus le Christ, notre frère aîné, animé de cet Esprit, prend
soin de chacun de nous : « Moi je prierai le Père vous donnera un autre défenseur l’Esprit de vérité ». Il ne nous laisse pas seul !
Si Dieu nous donne cet Esprit ce
n’est pas pour notre petit confort mais pour vivre, en communion et
fraternellement, les commandements que Jésus nous a donnés : «
aimer Dieu de tout son cœur de tout son corps et aimer son Prochain
comme soi-même. » un vrai projet ! Sa réalisation dans notre vie
de tous les jours semble parfois complexe. Ils nous semble devoir
posséder force et audace, confiance et patience, discernement et tant
de qualités que je ne pense pas avoir mais qui me sont nécessaires pour
éclairer ma vie, pour faire grandir ma foi et vivre en chrétien là où
je vis, là où je suis envoyé partager et témoigner. Pour ainsi vivre
notre foi, notre appartenance entière au Christ, pour répondre par
notre être, par notre prière, par notre vie fraternelle et par notre
vie de service et d’amour guidés par les commandements de Jésus nous
avons besoin de l’aide de cet Esprit. C’est Lui la source des dons que
nous recevons et leurs fruits sont toutes ces qualités qui nous
semblent faire défaut. Celles dont nous avons besoin elles sont là,
réveillons-les. Des fruits à partager et dont nous profitons ensemble.
La vie du chrétien, un
déplacement, le chemin du pèlerin sur terre. Cela me fait penser à une
randonnée en montagne : beauté et magie des lieux, panoramas,
faune, flore et air pur… mais à un moment on emprunte un chemin de
crête, vous savez cette portion bien plus étroite qui relie 2 passage
plus aisés. Un chemin étroit et de chaque côté un précipice pas
forcément vertigineux mais souvent dangereux. Les randonneurs ne s’y
aventurent jamais seul ! Ils sont encordés, ils s’assurent les uns
les autres en confiance. Et devant… le Guide, celui qui connaît, qui
marque le passage et conduit toute l’équipe. Ce chemin plus étroit,
dans notre vie, c’est le moment où nous sommes le plus en danger,
déstabilisé, apeuré, triste ou englué dans la noirceur de situations
qui nous dépassent. C’est à ce moment où nous sommes le plus vulnérable
que nous risquons de glisser vers le péché, la désespérance, l’envie,
la perte de confiance et même de douter de l’amour qui nous est donné.
Mais ça peut être aussi nos moments de toute puissance, d’orgueil, de
jugement injuste quand nous sommes éblouis, aveuglés, par une société
qui oublie ou nie la fragilité de l’homme et notre fraternité humaine.
Cette fois encore l’attraction est grande avec le risque de nous
entraîner et de nous faire glisser du côté des ténèbres. Alors
souvenons-nous que si nous sommes encordés les uns aux autres, ce n’est
pas pour nous retenir prisonniers mais pour nous secourir, nous
soutenir par l’attention, l’amour fraternel, la compassion et le
service gratuit. Tout ce qui peut nous aider à ne pas glisser. Et puis,
il y a notre Guide. Il est là pour nous assurer et dire le vrai chemin,
le chemin sûr. Ce guide dans notre vie de chrétien, c’est l’Esprit de
Vérité qui est donné. Il ne nous force jamais à prendre un chemin mais
il montre celui où, chacun de nous, avec ses richesses et ses
faiblesses, en toute liberté, répondra au mieux par sa vie au
commandement de Jésus. Un chemin qui conduit à la plénitude de la joie.
Un chemin souvent encore inconnu mais dégagé et fructueux, sûr et
lumineux.
Une randonnée qui ressemble tant
à une vie de chrétien. Que ce soit dans notre vie familiale, en société
ou au travail ou même notre vie de foi nous connaissons tous des
passages parfois difficiles mais nous n’avons qu’une seule vie si notre
foi ne nourrit pas notre vie sociale c’est une foi morte nous dit
Saint-Jacques dans sa lettre. Si jésus nous a laissé son Esprit c’est
pour qu’on l’appelle pour venir nous aider à unifier cœur, corps et
esprit et nous éviter que l’on s’égare et que l’on se mette en danger,
pour que nourrit de cet Esprit nous vivions la communion fraternelle.
Bien sûr, il faut se reconnaître
fragile et vulnérable pour accepter de s’encorder à l’autre,
accepter de se laisser guider par l’Esprit dans la confiance en ce Dieu
d’amour mais c’est par cette fragilité humaine que nous pourrons
découvrir la dimension de l’amour du Père pour chacun de ses enfants et
que nous pouvons vivre pleinement notre vie d’enfant et de frère. Aidés
et guidés par L’Esprit de Jésus, nous pourrons sans peur, aller vers
les autres et servir par amour en évitant de glisser dans le côté
obscur de nos vies dans ces ténèbres qui viennent étouffer l’amour qui
nous est donné.
Osons, confiant, prier
l’Esprit-Saint de nous aider à rester sur le chemin de Jésus en aimant
tous nos frères et de nous aider à nous reconnaître enfant en se jetant
dans les bras de ce Père qui nous aime et nous attend.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 21 mai 2017
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