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6° dimanche de Pâques.

Jn 14, 15-21



Frères et sœurs,
Réjouissons-nous ! L’esprit de Vérité nous a été donné ! Jésus nous l’avait promis, nous venons de le réentendre dans l’évangile d’aujourd’hui. « l’Esprit de Vérité, vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous et il [est] en vous. Je ne vous laisse pas orphelins ».
Oui, réjouissons-nous ! l’Esprit Saint habite en nous, il est avec nous ! Même si nous sommes restés aujourd’hui dans nos maisons, L’esprit Saint demeure auprès de nous ! Dieu ne nous abandonne pas !

La plupart d’entre nous, nous avons repris notre activité, notre travail, nos habitudes ; beaucoup de choses redeviennent possibles, après ces 55 jours de confinement qui nous ont coupés de presque tout. Beaucoup de choses, oui, mais vous êtes restés chez vous aujourd’hui… Parce que, pour la messe, il faudra attendre encore un peu.
Alors, patience. Même si nous trouvons injuste que notre besoin de nous retrouver en communauté pour célébrer notre foi n’a pas été pris en compte dans les mesures de déconfinement. Même si nous pouvons nous sentir frustrés de ne toujours pas pouvoir communier au corps du Christ. Ne désespérons pas ! St Pierre nous le rappelle dans sa première lettre que nous venons d’entendre. Il nous demande de rester toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous ; et même de le faire avec douceur et respect.
Oui, gardons l’espérance ! L’Esprit nous a été donné au jour de notre baptême ! Et nous avons pleinement accueilli ses dons le jour de notre confirmation, et pour toute la durée de notre vie ! Goûtons cette chance, frères et sœurs, au lieu de nous lamenter sur les petites ou grandes frustrations que nous subissons. Gardons l’espérance !
Ce jeûne forcé, prolongé, qui nous prive durablement de la présence fraternelle de la communauté paroissiale, qui nous prive de recevoir en nous le corps de notre Seigneur ; ce jeûne n’est pas une punition injuste. Et surtout pas une punition divine comme je l’ai entendu ! A nous de vivre ce jeûne avec dignité, en enfants de Dieu, héritiers de l’espérance. Vivons-le comme un moyen concret de compatir avec tous nos frères chrétiens de par le monde qui savent qu’ils n’auront de toute façon pas accès à la communion, eux, même après le 2 juin, parce qu’ils vivent dans des pays où la messe est interdite, ou encore dans des lieux inaccessibles par les prêtres trop peu nombreux, comme en Amazonie, ou dans certaines contrées reculées d’Afrique ou d’Asie.
Car la communion n’est pas un dû, frères et sœurs ; la communion est un don. Il n’y a pas de « droit à la communion ». Ça n’existe pas ! Nous n’avons pas à revendiquer comme un dû ce qui nous est donné par Dieu, simplement par amour.
Aujourd’hui nous en sommes privés, vivons-le comme une privation, comme une souffrance. Non pas dans une attitude victimaire, mais dans une attitude d’offrande.
La privation a ceci de bon qu’elle dilate en nous le désir. Elle nous permet de prendre toute la mesure de l’importance de ce dont nous sommes privés. Elle nous fait désirer. Et le désir, ce n’est qu’un autre nom de l’espérance.
C’est bien l’espérance qui est le maître-mot des lectures d’aujourd’hui. La deuxième lecture, de la lettre de Pierre, nous l’avons vu. Mais aussi dans la première lecture, les Actes des Apôtres, et encore dans l’évangile de Jean. L’espérance, qui nous situe dans l’attente du jour de Dieu, à quelques jours de la Pentecôte.
La première lecture nous raconte symboliquement le chemin spirituel du chrétien : On nous parle de gens de Samarie, qui sont évangélisés par Philippe, l’un des sept diacres nouvellement choisis. Ils sont d’abord évangélisés par lui, c’est-à-dire qu’ils accueillent la Bonne Nouvelle de Jésus le Christ, puis ils sont baptisés. Et enfin, ils reçoivent la « confirmation », l’Esprit Saint par l’imposition des mains des apôtres Pierre et Jean.
Permettez-moi d’avoir une pensée, et même plus qu’une pensée, pour Seung-A, Chantara, Delphine et Olivier. Les deux premiers auraient dû être baptisés à la veillée pascale, et les deux autres auraient dû les rejoindre pour recevoir avec eux la confirmation, au jour de la Pentecôte. Ce chemin d’évangélisation que les Samaritains ont suivi, ils l’ont eux aussi suivi fidèlement, et avec enthousiasme, depuis l’automne 2018. Mais les circonstances que nous vivons ne leur ont pas permis d’atteindre cette étape décisive de leur baptême, ni de leur confirmation. Mais la déception qui a été la leur ne les a pas abattus ! C’est maintenant l’espérance qui a pris le relais. Car ce baptême, oui, ils le vivront. Plus tard, et sans doute au cours d’une célébration un peu plus intime, mais ils le vivront, ils en sont certains. Et la confirmation suivra.
« Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous » nous dit Jésus. « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre défenseur, qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de Vérité ».
Voilà notre espérance !

Frères et sœurs, à deux semaines de la Pentecôte, tournons notre désir vers la venue de l’Esprit Saint, notre défenseur, celui qui prend soin de nous. Jésus nous l’a dit ; « celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Goûtons à cette joie de nous savoir aimés du Père et du Fils, par l’Esprit qui vient !


Amen !

Daniel BICHET, diacre permanent
messe en direct de l'église Notre-Dame, Clisson
17 mai 2020



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